jyval a écrit:Autant la reproduction d’un petit ensemble peut donner une réelle illusion de la réalité et c’est bien pour cela que ce sont les tests privilégier partout, autant l’écoute des très grands ensembles ramènent à une dure réalité !
Je suis bien d'accord avec toi. Pour les systèmes d'écoute audiophiles, domestiques, aux rendements limités, même bien intégrées à leur environnement aux dimensions généralement raisonnables, impossible de restituer correctement de la musique symphonique ou d'Opéra de manière réaliste. Seules des chaînes à très haut rendement (>100dB/Watt) très bien optimisé ou en multi-canal.
C'est probablement pour cette raison, et pour d'autres, que la chaîne d'Igor est stéréophonique bi-canale et multi-canal, même si cela rend la configuration assez (trop ?) complexe. L'intégré multi-canal Pioneer est l'élément fédérateur de la configuration, pouvait-il en être autrement ? Il est dommage que ce type d'appareil ne possède pas, en lieu est place des sorties pre-out analogiques, une sortie numérique, ''décodage-out'', par canal. Cela aurait largement simplifié le plan de la chaîne et évité les multiples conversions, des étages analogiques inutiles et les dégradations potentielles du signal qui vont avec.
Dernière remarque, la dynamique d'un orchestre symphonique peut dépasser 120dB. Seules une conversion numérique sous quantification 24bits ou plus peut permettre une restitution sans compression, à condition que le reste de la chaîne et les locaux d'écoute le permettent... Les médias disponibles voient à peu près tous leur dynamique compressée, plus pour un orchestre symphonique que par de la musique de chambre, un trio de Jazz ou un chanteur soliste. Plus de compression il y a, plus il y a distorsion par rapport à la dynamique du ''live'' et plus l'auditeur est frustré à l'écoute de la restitution.
syber a écrit:Est-ce pour autant parfait ? Pas à mon sens car cette chaine, comme à chaque fois que j'ai écouté une chaine corrigée de manière électronique, donne ses meilleurs résultats pour un unique point d'écoute ; avec là aussi un progrès en offrant dorénavant une plus grande tolérance de placement que par le passé. Mais pour une chaine corrigée électroniquement, compte tenu des contraintes d'espace et de traitements acoustiques inexistants dans le grave et le bas médium, c'est assurément ce que j'ai entendu de mieux. J'avoue ne pas bien voir ce que l'on pourrait améliorer en l'état actuel des choses.
N'ayant pas écouté la chaine d'Igor depuis presque deux ans, je ne m'avancerais pas à la juger. Ce que je lis me semble aller dans le bon sens.
J'ai aussi remarqué que les meilleures chaînes très, bien optimisées et adaptées à leur environnement sont souvent très sourcilleuse par rapport au point d'écoute. C'est aussi le cas de la mienne et c'est pour moi un gage de qualité. Pourtant son concept est totalement opposé puisque son cahier de charges exclut tout filtrage actif ou égalisation numérique. Au contraire, l'utilisation des phénomènes acoustiques permet de l'adapter parfaitement aux conditions d'écoute dans une ''cabine'' de 16m² et 40m3 dont les caractéristiques sont, maintenant, bien optimisées. Volontairement, le système de restitution s'interdit les moindres résistances, potentiomètres ou selfs. Seules deux capacités sont tolérées et réglées au µF près, une pour le tweeters à dôme et l'autre pour le super-tweeter à ruban. C'est tout, par contre les interventions possibles concernent les zones fréquentielles stratégiques. Il n'y a donc aucune possibilité de filtrage ou d'égalisation active, même le ''préamplificateur'' est passif...
Pourquoi ce préambule, parce que je ne crois pas que la correction électronique soit en cause dans cette particularité. Simplement, lorsqu'elle assure un filtrage et une égalisation propre, sans dérive temporelle, elle respecte les niveaux relatif et la phase.
Les enceintes acoustiques ont toutes des spécificités liées au nombre de transducteurs, aux caractéristiques des filtres et de l'ébénisterie. La position des points d'émission des transducteurs, les caractéristiques de filtrage, la position de leur centre acoustique sur le baffle, leur directivité horizontale et verticale, vers l'avant et l'arrière, la direction de l'onde directe doivent être pris en compte pour déterminer les positions relatives des émetteurs et du ou des auditeurs dans le local. J'ai particulièrement travaillé ce sujet depuis quelques années. Il est encore plus crucial avec des charges ouvertes, dipolaires, comportant de multiples sources sonores produisant forcément des phénomènes d'interférences.
Lorsque l'optimisation est bien réalisée, passivement, activement ou les deux, le système de restitution fait un tout avec le local d'écoute... et les auditeurs. Dans l'absolu, les ondes sonores, directes et réfléchies, doivent arriver avec une totale cohésion temporelle et en puissance aux oreilles du ou des auditeurs. Cela n'est possible qu'en un point précis de l'espace, surtout avec des prises de son binaurales.
Comme chez tous les primates, nos oreilles ne sont pas mobiles. Par contre, nos tympans de chaque côté de la boîte crânienne et la présence d'un bloc facial proéminent augmentent le différentiel de distance parcourue par les ondes sonores venues de droite et de gauche, ce qui accroît les écarts temporels de capture et aide les centres nerveux supérieurs dans leur évaluation. André Charlin l'avait bien compris en mettant au point sa tête artificielle pour des captures sonores respectueuses de la géométrie sonore spatiale. Les fréquences élevées, en particulier celles dont la longueur d'onde est inférieure ou égale à la distance de parcourt entre les deux tympans, ont une importance majeure dans la perception de l'espace sonore. Les deux capsules microphoniques de capture sont, la plupart du temps, parfaitement immobiles à la prise de son. Elles donnent ainsi un statut de référence à la position des oreilles d'un auditeur par rapport à l'espace sonore restitué. Un déplacement de la tête de quelques centimètres par rapport à la position, fixe, des transducteurs a forcément des conséquences à la perception. Les harmoniques élevées sont particulièrement prises en compte. La position de référence de la tête est la seule à capter des fronts d'onde homogènes, à condition que la configuration de l'ensemble émetteurs sonores/local d'écoute soit réellement optimale.
Certains audiophiles disent préférer les enceintes ''non directives'' dont l'écoute reste cohérente sur un grand espace. Dans les années soixante-dix/quatre-vingt quelques enceintes recherchaient de tels effets, la plus performante, à mon sens, était la Bose 901. J'ai pu récemment écouter sa dernière mouture. Globalement très agréable, parfois impressionnante sur les masses orchestrales, elle est finalement moyennement précise. L'onde directe me semble trop défavorisées par rapport aux ondes réfléchies. Les harmoniques les plus hautes sont un peu (malgré le traitement électronique analogique) estompée. L'espace sonore est parfois grandiose mais légèrement flou, voilé. À part ce cas d'espèce, ainsi que celui de la Goodman Dimension 8, les classiques enceintes acoustiques les plus discriminantes sont forcément exigeantes quand à la position respective des émetteurs sonores et des auditeurs. Les plus tolérantes sont les moins performantes en matière de précision et de timing dans le haut du spectre. Je comprends que certains les préfèrent pour leur ''permissivité'' vis à vis des insuffisances du message à restituer et la possibilité de passer un bon moment musical à partager avec des amis.
Une configuration équilibrée, bien implantée, adaptée au local d'écoute, dotée d'un filtrage, passif ou numérique, très précis en phase, offrant un bon équilibre entre les ondes directes et réfléchies est donc exigeante pour la position des oreilles des auditeurs. En général, à partir de la position idéale, des déplacements de la tête de quelques dizaines de centimètres, parfois moins, introduisent de légères modifications de perception sonore. Généralement, la meilleure position d'écoute est évidente.
En prenant pour exemple ma propre configuration, les 4x4m imposent pratiquement la disposition, standardisée, du triangle équilatéral entre les deux panneaux émetteurs et l'auditeur. Je dis bien l'auditeur puisque 2,50m entre les axes des baffles ne fait que quelques centimètres de liberté pour que les oreilles de l'auditeur perçoivent au mieux des fronts d'ondes cohérents. L'émission dipolaire impose des difficultés supplémentaires pour assurer un équilibre satisfaisant entre les ondes directes et réfléchies. Il a fallu un peu cloisonner et veiller à la répartition des surfaces réfléchissantes et amorties. Enfin, la position des baffles par rapport aux murs et à l'auditeur privilégié a été finalisé pratiquement au centimètre près. Le baffle a été surélevé de cinq centimètres. Des sièges réglables, adaptables à la taille de l'auditeur pour le mettre en position idéale ont été achetés. Dans ces conditions, l'écoute démontre une très grande précision des timbres et de l'espace, la cohésion sonore, évidente, impose une position privilégiée à un seul auditeur. Par contre, si l'on n'est pas trop exigeant sur la définition, un chanteur soliste reste centré pour des auditeurs situés à 2,50m des panneaux, jusqu'à 45° par rapport à leur plan médiateur.
Ce contre-exemple par rapport à la stratégie de filtrage/égalisation numérique me semble démontrer que cette restriction de l'aire d'écoute rigoureuse n'en est pas la conséquence directe. Par contre, le phénomène est probablement un bon critères de qualité d'une configuration, quelque soit sa stratégie de conception.