Pas forcément un pb psychiatrique, mais plutôt neurologique, avec terrain psychiatrique... les arrêts de travail étaient prescrits par un Psy et un neuro..
Crash de l’A320 de Germanwings : l’hypothèse somnambulique est la seule médicalement envisageable à ce jour
La piste d’une mélancolie délirante, peu probable
Aucune de ces hypothèses ne semble résister à l’analyse des experts sollicités par « le Quotidien » : « un épisode de mélancolie délirante, avec accès de démence, ne correspond pas au tableau du silence total observé chez Andreas Lubitz, au long des huit très longues minutes de descente de l’appareil », observe le Pr Patrick Clervoy, chef du service de psychiatrie de l’hôpital militaire du Val de Grâce, spécialiste du stress et psychiatre référent du centre d’expertise médical des personnels navigants (CEMPN) de Toulon.
« Les déments ne sont pas mutiques, souligne-t-il, mais ils tiennent des propos délirants. De même, les actes criminels, perpétrés en lien avec telle idéologie, religion, ou emprise psychologique s’accompagnent de revendications. L’abstention de tout propos pour justifier l’acte d’un forcené n’a pas non plus été repérée dans aucun épisode identifié dans l’histoire, récente ou plus ancienne. Quant à un suicide "altruiste", les cas de figure classiques correspondent à des crimes commis sur l’entourage et la famille, des proches parfaitement identifiés, et non pas sur des tiers inconnus et en très grand nombre. »
« Ni psychologique, ni psychiatrique, mais neurologique »
Pour élucider les causes du comportement si profondément énigmatique d’Andreas Lubitz, ayant éliminé les autres interprétations, le Pr Clervoy ne retient alors qu’« une hypothèse, ni psychologique, ni psychiatrique, mais neurologique ».
« Contrairement à l’interprétation du procureur de la République, l’enregistrement de sa respiration régulière jusqu’au crash ne prouve pas que le copilote est dans une démarche volontaire et par conséquent qu’il est en état de conscience, mais il atteste qu’il est en vie, simplement en fonction végétative et inconsciente. Il semble dans un état dit de coma vigile, communément appelé état de rêve éveillé, ou encore état crépusculaire ; dans ces épisodes de para-sommeil, ou para-vigile, le sujet est en capacité d’effectuer des gestes automatiques, comme le déclenchement d’une procédure de descente à bord d’un avion, ou le verrouillage d’une porte blindée. En revanche, il n’est pas en mesure de réagir aux signaux que constituent les alarmes et les cris. Que sa respiration soit restée régulière pendant tout ce temps, alors qu’il a sous les yeux les éléments d’une catastrophe imminente, dans un contexte ultra-stressant, cela corrobore aussi l’hypothèse somnambulique », relève le Pr Clervoy.
Quant à l’épisode de dépression sévère dont aurait souffert le copilote il y a six ans, avec une prise en charge spécialisée et un suivi médical qui s’est poursuivi depuis - avec un arrêt de travail encore la veille du vol -, il a pu justifier la prescription d’inducteurs de sommeil, des molécules dont les effets confusionnels sont connus, et qui peuvent favoriser les états de rêve éveillé.
Pour l’Airbus de Germanwings, si l’hypothèse somnambulique n’est pas vérifiable, elle semble aujourd’hui la seule qui soit confirmée par toutes les informations connues, aussi bien dans l’histoire du copilote que dans le scénario du vol.
Elle pourrait aussi fournir une explication à d’autres catastrophes restées mystérieuses, comme la disparition, en mars 2014, du vol de la Malaysia Airlines, avec 239 personnes à bord. Les systèmes avaient été délibérément désactivés et l’appareil avait sans raison connue à ce jour, changé de cap.
Source : Lequotidiendumedecin.fr
Il y aurait peut être à améliorer l'information de l'employeur en cas d'arrêt de travail pour ces professions à risque.. Curieux qu'un arrêt de travail soit à la seule décision de l'interressé d'en informer la hiérarchie ou pas...Un double expédié à la hiérarchie ( sans le motif d'arrêt ) l'aurait interdit de voler ce jour là