Bonsoir à tous,
Je viens de découvrir ce soir, un peu tardivement le CD de Liszt (Via Crucis) offert par Pierre Paya dans une tentative désespérée de corruption à mon encontre (en tant que manipulateur en chef) lors de notre rencontre du 7 et 8 septembre dernier (corruption en pure perte : voir les résultats du test en aveugle d'amplis dans ce même forum).
Ce CD de Liszt a été enregistré il y a 2 ans par un certain Igor Kirkwood (connais pas ce type
) avec des chœurs grégoriens et un piano (et pianiste) virtuose regroupés tous ensembles à l'intérieur d'un temple protestant (celui de Lourmarin dans le Vaucluse).
Que dire de cet enregistrement avec une écoute au casque (Stax SR 009 + RKV-Wee + transport et Drive Audiomat), et bien qu'il y a beaucoup à redire sur la prise de son (et son preneur de son) : voyez cela (je me suis arrêté à la plage 11 du CD pour relater ces quelques faits) :
D'abord les chœurs : quelle idée d'avoir utilisé des micros tellement sensibles qu'on entend presque à chaque coup les inspirations de chaque choriste ou presque composant le chœur ; parce-qu’ils ne font pas que chanter ces choristes, et qu'ils inspirent parfois (et cela s'entend). Heureusement qu'aucun d'eux n'était asthmatique, sinon je ne vous dis pas le bruit que cela aurait fait ...
Ensuite j'ai noté certains bruits d'environnements qui n'ont rien à faire dans un tel enregistrement : qu'elle idée d'avoir laisser ouvert à la circulation l'avenue Raoul Dautry (en face du temple), parce-que les bruits de circulation s'entendent parfaitement dans cet enregistrement ; bruits de circulation heureusement couverts par le piano dans les fortissimo mais troublant parfois le fameux silence entre les notes (Nb : j'ai vérifié que le bruit ne venait pas de l'extérieur de ma maison, bien plus calme que ce temple aux heures de circulation).
De plus, à la plage 4 de ce CD, à 2 minutes 30, qu'ai-je entendu ? un son de cloche, provenant sans doute de l'extérieur du temple, non noté dans la partition de Liszt. A revoir.
Pour clore le chapitre des doléances, au tout début de la plage 11 du CD, précisément à 7" et 15 " et un peu plus loin de nouveau, on entend sur la voie de gauche un petit bruit bizarre, comme celui du ronron d'un petit moteur (de caméra ?) qui n'a rien à faire dans la partition de Liszt.
Sinon, comme remarques générales, le piano semble latéralisé à gauche (c'est très sensible au casque) alors que les chœurs sont bien centrés et symétriques. Pourquoi ne pas avoir mis le piano au milieu des chœurs pour respecter un semblant de symétrie ?
Le piano (latéralisé à gauche) dans l'acoustique du lieu donne parfois un petit écho perceptible en réverbération sur la voie de droite de mon casque ; effet curieux. De même l'acoustique des lieux (assez réverbérante) brouille un peu la précision du piano, parfois limite confus par rapport à ce que l'on est habitué à entendre avec des enregistrements très détaillés, ultra analytiques, de certains preneurs de sons (manifestement pas de la même école qu'Igor), c'est à dire le micro placé à raz la moustache des cordes du piano faisant que les aigus sont situés à l’extrême gauche et les graves à l'extrême droite de la scène sonore.
Rien de tout cela ici (avec l'enregistrement d'Igor) puisque l'on a la curieuse impression d'entendre un piano de concert comme si on était dans le lieu même de l'enregistrement (à une bonne place au concert) avec tous les effets du lieu : dissymétrie de placement du piano ; réverbération et échos ; fusion avec les chœurs ; bref un vrai régal d'écoute y compris dans ses imperfections, preuve sans doute de la véridicité de l'enregistrement (pas trop trafiqué, sinon on n'entendrait pas toutes les petites imperfections décrites ci-dessus) et retranscrivant ici à merveille l'atmosphère du lieu (à la fois sereine, reposante et contrastée), et nous donnant l'impression d'y être.
(NB : je suis très sensible au rendu du piano, et pour une fois, une rare fois,, j'ai eu l'impression d'écouter ici un vrai piano de concert dans toute sa véracité).
Bref, une grande réussite de la part d'Igor, qui mérite bien son Diapason d'Or
Eric
PS : je t'ai fait quand même un peu peur Igor ?