
Oblivion - Joseph Kosinski
Universal, 2013 (FR)
BD-50, Zone Free
2.39, couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 26988 kbps
English / DTS-HD Master Audio / 7.1 / 48 kHz / 5033 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
French / DTS-HD High-Res Audio / 7.1 / 48 kHz / 2046 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Piste musicale isolée / DTS Audio / 5.1 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit
STF, STA, amovibles
Avant toute chose, rendons à César ce qui lui appartient : si Universal n'a toujours pas compris comment restaurer de manière transparente un film de catalogue (hormis quelques heureuses exceptions), leur approche de plus en plus régionalisée et leur optimisation des Blu Ray commencent à se ressentir de manière flagrante, et dans le bon sens du terme.
Alors, tout n'est pas parfait, loin de là : de nombreux films voient leurs versions Unrated ne pas sortir en France (Bridesmaids, Ted, This Is 40), les VF sont dispos certes en DTS HD HR, mais ce n'est toujours pas un encodage équivalent à la VO (le DTS HD HR n'est que du DTS à gros débit), et, dans le cas présent, la piste musicale isolée est largement downgradée par rapport au disque US.
Cependant, avec un disque au chargement rapide, des écrans pré-menu tous zappables, une VF en DTS HD HR, et un très joli Steelbook, Universal livre pour Oblivion une copie de très bonne facture, et on ne peut que s'en réjouir.
L'image, avec sa patine grise très numérique, ne plaira peut être pas à tous les amateurs, et on pourra noter 2-3 plans à la définition un chouïa derrière, ainsi que 2-3 chutes de profondeur des noirs. Cependant, ces quelques limites se comptent sur les doigts d'une main et le Blu Ray délivre, dans sa très grande majorité, une prestation d'excellence. La grande majorité du film tient lieu de ce qui sera certainement le disque de démo de l'année, avec une profondeur, un niveau de détails et une précision diabolique.
Côté son, la VO 7.1 est une tuerie, tout simplement. Comme son équivalent sur Tron Legacy (du même réalisateur), la piste est extrêmement agressive, dotée d'une spatialisation ultra efficace (l'atterrissage du Bubble Ship à la 9e min, par exemple), avec un usage proéminent des enceintes arrière et du caisson.
La VF semble globalement équivalente, avec cependant ce qui m'a semblé une reprise des basses un petit peu moindre.
Par contre, gros coup de gueule sur la piste musicale isolée. En effet, et c'est assez rare sur un titre contemporain de studio, Universal propose sur la longueur du film d'écouter uniquement la BO (donc, en gros, les pistes musicales telles qu'utilisées dans le film, mais sans les effets et les dialogues). Le disque US la propose dans un format de bourrin : du Dolby TrueHD / 5.1 / 96 kHz / 2589 kbps / 16-bit (AC3 Embedded: 5.1 / 48 kHz / 448 kbps). Alors certes, ce n'est pas du 24-bit à la Baraka / Samsara, mais tout de même.
Et en Europe, on a quoi ? Bah du simple DTS mi-débit, soit un bon gros downgrade des grands-mères. Dommage, ô combien dommage. Au final, il faut donc faire le choix : soit on veut la VF en DTS HD HR, auquel cas le disque FR est là. Soit on veut la piste musicale isolée en 96/16, et il faut se tourner vers le disque US, aux spécifications techniques et au contenu identique à un point près : la VF n'est qu'en DTS mi-débit.
Image : 9.5/10
Son (VO 7.1) : 10/10
Film : 6/10Encore un film dont je me demande pourquoi ça dure 2h parce que ça n'a quand même pas grand chose à proposer. Oblivion met 35 min à nous amener dans le cœur du récit, avec le rebondissement qui lance l'intrigue, sauf que 30 min plus tard, on se demande toujours si ZE révélation va être aussi bête qu'on le devine. La réponse est évidente : oui, elle l'est. Pourquoi alors essayer de maintenir un suspense éventé dès les 20 1eres minutes par un montage éventant complètement l'intrigue principale qui n'est déjà pas bien épaisse pour commencer ?
Et puis, en parlant du montage, c'est un peu "Le suspense pour les nuls", avec ses évidences pour qui voit régulièrement des films (et pas forcément des films du genre, mais juste des films tout court).
Sauf que visuellement et musicalement, ça claque et confirme en passant tout le bien qu'on pouvait penser (sur ce point) de Tron Legacy. D'ailleurs, le BR propose la piste musicale isolée (fait assez rare sur un BR de studio) et il doit être très facile de regarder le film avec cette piste tant la musique soutient parfaitement les visuels. L'adéquation musique et image sur le final m'a rappelé celle du final de The Fountain, d'ailleurs.
Mais voilà, au-delà de cette maîtrise technique subsiste une grande impression de vacuité, l'impression que le film n'a rien à avancer thématiquement et scénaristiquement parlant. C'est creux, assez vain, avec des choses assez aberrantes et discutables : le style vestimentaire de Cruise ci et là, dont on peut légitimement se demander d'où ça sort; la moto qui tombe en rade d'essence alors que personne n'a jamais parlé d'essence nulle part (et on ne saura donc jamais quel est le combustible utilisé par la moto); la sortie de la bibliothèque par Cruise qui tient de l'ellipse bien pratique plus qu'autre chose... tant de passages qui semblent d'une facilité déconcertante parce que ça évacue toute explication nécessaire pour justifier ce qu'on voit, ou ce qui arrive, comme si les scénaristes s'étaient régulièrement retrouvés dans des impasses alors, dans le doute, grosse ellipse, comme ça, hop, discrétos, on évacue le souci.
Au final, tout cumulé, c'est très beau, mais c'est donc très creux.