killak28 a écrit:Il ne te reste dans ce cas les profilés alu ou acier pour la rigidité
C'est à dire ?
Par contre, pourquoi tu ne veux pas percer ton plafond ? Pour ne pas transmettre d'onde ?
Le plafond du sous sol est constitué de :
- poutrelle en béton = ne pas percer
- hourdis en polystyrène de 200mm env = on peut rien faire dessus
- la dalle entre le RDC et le sous sol = il faudrait des suspends de 25 à 30cm pour tenir le faux plafond (dimension pour la fixation sur la dalle, traverser le polystyrène et fixer le faux plafond)
Percer et mettre des suspends annule l'isolation du faux plafond, cela créé des ponts et l'energie se transmet à la dalle du dessus.
Après si je n'ai pas le choix ...
Je me permet de citer un passage de JPL sur le plafond suspendu:
Jean-Pierre Lafont a écrit:Puisque vous avez abordé les suspentes élastiques, autant traiter le sujet tout de suite, ce sera fait.
Le plus souvent, les suspentes élastiques servent à soutenir un faux plafond, parfois des canalisations rigides ou des objets vibrants (machines, enceintes). Pour l'instant, je limiterai la discussion aux plafonds isophoniques.
Avant d'envisager la construction d'un plafond suspendu, il faut se poser deux questions essentielles:
- Est-ce indispensable?
- Sera-t-il efficace?
Il est inutile de construire un plafond suspendu si vous n'avez pas l'intention de doubler le sol et les murs avec des cloisons étanches et désolidarisées. Sauf peut-être, pour dissimuler une construction en mauvais état, un plafond de cave, des hourdis ou une charpente. Dans ce cas, le but reste visuel et des suspentes rigides ordinaires suffisent.
Un plafond isophonique n'a de sens que si toutes les parois sont doublées. Sinon, le son entre dans la structure du bâtiment par une surface exposée, il contourne le plafond suspendu, poursuit sa course dans les parois porteuses et rayonne dans la pièce située au dessus. Une surface exposée, c'est par exemple le sol ou une porte fixée au mur. Cela suffit pour réduire l'isolation du plafond à néant ou presque (4 à 6dB seulement).
Il faut aussi parler de la suspente.
Son rôle est de découpler, c'est à dire de désolidariser le plafond suspente de la structure qui le supporte. Mais la meilleure suspente du monde n'est pas parfaite. Elle rempli son rôle à condition que ses caractéristiques mécaniques soient en accord avec la manière dont vous l'utilisez.
La qualité du découplage dépend essentiellement du module d'élasticité du ressort, de la charge et de la fréquence de vibration. Tout système élastique possède une fréquence de résonance. Egalement appelée fréquence propre ou fréquence critique, elle varie avec la déflexion, elle même liée à la charge. A cette fréquence, la suspente, n'isole pas. Au contraire, elle amplifie l'amplitude de la vibration jusqu'à 10 ou 15 fois. C'est l'inverse de l'effet recherché. Il faut que la fréquence d'excitation (le son) soit supérieure à la fréquence de résonance d'au moins une octave pour que la suspente élastique retrouve des performances comparables à celles d'une suspente rigide.
Jusque là, on a pas avancé.
Ensuite, en augmentant encore la fréquence d'excitation, le découplage opère et l'atténuation se fait progressivement sentir.
Encore, faut-il savoir lire les fiches des fabricants.
Exemple: Fréq. critique 17Hz, Fréq découplage 24Hz, atténuation 95% à 80Hz. Qu'est que ça signifie?
Traduction en clair:
- la fréquence de résonance sera 17Hz pour la charge optimale uniquement,
- le découplage est neutre à 24Hz ,ce qui correspond à fc^0,5, (valeur optimiste, je préfère fc x 2 = 34Hz)
- à 80Hz, l'atténuation est de 95%. C'est peu, car 5% d'énergie transmise équivaut à une atténuation de 13dB seulement. Pour être compatible avec une application HC, la suspente doit rejeter 40dB, soit 99,99% de la vibration.
Dans le cas d'un plafond suspendu, chaque suspente laisse filtrer une petite quantité d'énergie sonore. Plus le nombre augmente, moins on isole. 20 suspentes avec un rendement de 95% équivalent à 1 suspente rigide. La surface du plafond suspendu est une immense membrane microphonique. Dans l'exemple ci-dessus, elle transmet sa vibration au plancher situé au dessus, à travers l'équivalent d'une liaison rigide. Le plancher devient une énorme membrane de haut-parleur. Vous connaissez le téléphone des enfants une ficelle et 2 pots de yaourt (ou 2 boîtes de conserve)? C'est pareil.
C'est pourquoi il vaut mieux se passer de suspente à chaque fois que c'est possible. Personnellement, j'en utilise rarement. Je préfère de beaucoup les plafonds autoportants. Un plafond autoportant est un plafond suffisamment rigide pour être soutenu uniquement sur son périmètre, sans flamber au milieu.
Je pars du constat suivant: Pour isoler, le plafond doit être lourd et rigide (et son parement si possible amortie, mais ça, c'est autre chose). Donc, autant lui donner une ossature solide qui sera rigide et pourra supporter une masse significative.
Evidemment, il ne faut pas l'ancrer dans les murs porteurs, sinon ça ne sert à rien. L'appuyer sur des cornières fixées aux murs et protégées par une couche résiliente n'est pas terrible non plus. La vraie solution c'est d'appuyer le plafond sur les parois de doublage verticales, elles-mêmes désolidarisées du bâtiment.
J'utilise des suspentes quand je ne peux pas faire autrement. Quand la portée est trop grande ou la charge trop lourde, généralement quand la largeur de la pièce dépasse 4,80m ou pour contourner un obstacle majeur, tel une poutre.
Les suspentes à élastomère (plot en caoutchouc ou néoprène) conviennent mal à nos applications. La fréquence résonance est assez élevée et le découplage moins bon qu'un ressort. Préférez une suspente à ressort pour une meilleure efficacité aux basses fréquences. Personnellement, j'achète la suspente dont le corps (l'étrier) convient pour l'application, puis je calcule le ressort qui va bien et je l'achète séparément. Ainsi j'obtiens un produit optimal (jamais parfait malgré tout).
Résumé:
Evaluez l'utilité d'un plafond suspendu (présence d'un doublage désolidarisé dans toute la pièce).
Evitez d'utiliser les suspentes autant que possible (quelque soit le modèle ou la marque).
Si vous ne pouvez pas faire autrement, choisissez au moins un modèle adapté (module d'élasticité).
Ne vous lancez pas dans une construction à l'aveugle. Pensez à calculer l'efficacité du plafond, c'est à dire la transmission totale à toutes les fréquences (jusqu'à 300Hz).
Négliger ces précautions élémentaires c'est réunir les chances de compromettre les performances de l'isolement, donc de jeter son argent par les fenêtres.
JPL