Drive (Nicolas Winding Refn)

» 12 Juin 2012 7:53

C'est vrai que les interventions sont trés intéressantes.
Surtout celle d'un certain Emmanuel Piat :ohmg:

» 12 Juin 2012 9:19

Franchement la mienne pas plus que celles des autres :wink:

. Je suis tjrs impressionné par la culture de beaucoup de membres du forum et par certains abimes cinématographiques qui me sont propres. Mais je ne demande qu'à les combler et c'est ce qui rend ce forum passionnant.

Je pense qu'on devrait essayer de mettre plus de pointeurs sur d'autres films à la fin de nos critiques pour qu'on puisse compléter nos listes persos de films à voir...

» 12 Juin 2012 10:48

Emmanuel Piat a écrit:Pour ceux qui ne l'auraient pas fait, je vous invite à relire les 1ères pages du thread. Non seulement la discussion contradictoire est de qualité, mais en plus il y a des références à des tas de films qui valent la peine d'être vus. Je suis aussi un peu triste de constater que beaucoup d'intervenants de qualité avec une grande culture cinématographique ne semblent plus guère présents sur ce forum. Ceci est un message subliminal pour espérer un come-back de certains

Les raisons sont assez simples et toujours les mêmes :wink:

Nicolas Winding Refn un réalisateur qui ne laisse pas indifférent.
A part Bronson, j'adhère totalement à ses films où l'ambiance est palpable, je l'ai déjà dit, plus particulière à son guerrier silencieux.

» 12 Juin 2012 10:54

J'espère qu'il saura renouveller sa signature, cette alternance de calme et de violence.
Je trouve qu'il a fait sien ce dicton qui dit de se méfier de l'eau qui dort

A suivre donc

» 25 Juil 2012 11:59

Vu en salle et revu hier soir sur mon install
J'ai mieux capté la bande son, superbe, et qui rappelle un peu les ambiances de Lynch
Il manque quand même, l'aspet "riders on the storm" qu'introduit le livre, là on est plus sur du Taxi Driver.

» 25 Juil 2012 13:30

est-il intéressant de lire le livre quand on a vu et apprécié le film ?

» 25 Juil 2012 14:53

LeBarr a écrit:est-il intéressant de lire le livre quand on a vu et apprécié le film ?

Obligatoire :wink:

» 27 Oct 2012 12:19

Vu sur Canal cette semaine.
Bravo au réalisateur j'ai été tendu comme un string du début à la fin.
Réalisation très très efficace d'un gars réellement malin.

Je comprends malgré tout les avis du début du topic car en fait il n'y a pas grand chose appartenant en propre au réalisateur, c'est un mixage d'influences venues d'ailleurs, mais le talent qu'il a est d'utiliser tous les tours développés par d'autres à la perfection et que son mélange est très bon.
Construction en deux parties avec la scène de l'ascenseur en climax transitoire.

Première partie très lynchienne en mettant des personnages en place d'une grande normalité apparente mais avec des scènes excessives très kitschs comme celle au bord du ruisseau, très Twin Peaks, qui font qu'on sait que tout va se dérégler, que l'on va découvrir les personnages sous un autre jour, la noirceur de l'âme. Le calme effrayant avant la tempête.
Très belle partie, apparemment ça n'a pas marché chez certains, mais j'ai adoré, la tension est déjà énorme car on sait que tout va partir en live mais à quel moment et dans quelle direction ?
La scène de l'ascenseur est le basculement avec une violence crue brutale à la Cronenberg.

Une deuxième partie également réussie car il ne va pas lasser en se répétant et utilisant toujours la même recette pour dégommer les méchants à tour de rôle.
Afin d'enlever toute monotonie, il change de style pour emprunter à Carpenter et son Halloween en filmant la deuxième exécution sans montrer la mort. Le driver va devenir le chasseur. Gros clin d'oeil avec le très beau plan de l'intérieur du bar dans lequel on le voit avec son masque, et contre l'attente du spectateur dans la grande tradition du slasher, il n'entre pas pour tout cartonner.
Il va le finir sur la plage en filmant le driver à la Carpenter et donc nous le livrer comme un psychopathe, et nous ne verrons pas la mise à mort, il laissera imaginer la terrible fin aux spectateurs.
Pour la dernière scène sanglante on peut se remettre dans la peau du driver il redevient la proie, j'ai bien aimé ce va et vient brillant pour casser la monotonie.

Ses influences sont bien intégrées à son film qui ne va pas ressembler à un assemblage hétéroclite mais s'intégrer à un tout qui fonctionne parfaitement. Par contre du coup je ne pense pas que l'on puisse placer son film à même hauteur que ceux de Scorsese Lynch Carpenter Cronenberg pas sans influences également, mais pour Drive nous sommes plutôt dans un brillant recyclage il me semble.

» 27 Oct 2012 14:07

Je pense que avec le terme de recyclage tu y vas un peu fort.
As tu vu ses films précédents?
La Trilogie The Pusher est vraiment bonne.
Perso si je devais citer un réalisateur je pencherais plus vers Tarantino.

» 27 Oct 2012 21:44

drive on aime ou on aime pas .... perso je trouve que le film sort de l ordinaire et du deja vu ! la scene du debut vaut a elle seule le film un chef d oeuvre !

» 29 Oct 2012 13:14

TELLOUCK a écrit:Je pense que avec le terme de recyclage tu y vas un peu fort.
As tu vu ses films précédents?
La Trilogie The Pusher est vraiment bonne.
Perso si je devais citer un réalisateur je pencherais plus vers Tarantino.

Non je n'ai vu aucun de ses autres films, la trilogie The Pusher me fait bien envie.
En parlant de trilogie cela me fait penser à celle du téléfilm The Red Riding, très agréable pour les amateurs de polars noirs, et en production télévisuelle je dis chapeau bas aux anglais quand on voit nos productions locales. Une telle ambiance poisseuse fallait oser !

Ma constatation de recyclage ne se dirigeait que sur le film Drive et non pas envers la filmographie du réalisateur que je ne connais pas. Peut-être qu'effectivement si j'avais vu d'autres de ses films mon avis serait plus nuancé me permettant de dégager l'apport personnel du réalisateur.

A la seule vision de Drive je me demande si je suis capable de reconnaître un autre de ses films en "aveugle".Tarantino même s'il fait également beaucoup de recyclage est assez facile à démasquer, il a un style très marqué, sauf à le confondre avec Rodriguez.

Refn est sans aucun doute un très bon réalisateur, l'efficacité de Drive sur le plan de la mécanique me semble difficile à discuter, à moins d'être dans un mauvais jour, le spectateur est sous grande tension du début à la fin sans temps mort.

Le revers de cette efficacité est que son film ne possède pas la même profondeur sur le fond, c'est incomparable avec Taxi Driver sur ce plan même si dans l'idée il tente de s'en rapprocher. Refn fait un film d'une grande intensité formelle mais ne parvient pas à égaler la noirceur du film de Scorsese. Juste à titre d'exemple le rapport entretenu entre le Driver et le petit enfant innocent n'est en rien comparable au rapport entre De Niro et la jeune prostituée.

invite45 a écrit:drive on aime ou on aime pas .... perso je trouve que le film sort de l ordinaire et du deja vu ! la scene du debut vaut a elle seule le film un chef d oeuvre !

Je crois bien que j'ai raté la scène du début, j'ai pris à la fin du générique, et n'ai pas vu la scène de l'hélicoptère :oops:

Bien d'accord avec toi le film sort de l'ordinaire, mais chef d'oeuvre, pas pour moi.
Quel terme réserver dans ce cas à Taxi Driver ?
Je préfère donc de mon côté parler de très bon film de divertissement efficace, comme j'ai pu le penser pour un Usual Suspects à une autre époque par exemple.

» 29 Oct 2012 20:59

Oui, le début du film plante le décor, impose l'ambiance, "colle" les nerfs jusqu'à la fin. En ce sens que même lors des moments ou la tendresse et la douce gentillesse sont présentes, il n'y a pas de détente.
Jusqu'à la scène dans l'ascenseur on peut se demander si c'est "un faux méchant", "a fake"qui donne le change. C'est là aussi ou le film est très habile. On ne sait rien de ce type, de ses origines. On découvre un peu du bonhomme au fur et à mesure de la bobine, mais à la fin on en sait pas plus sur lui et sur pourquoi et comment il est ce qu'il est.
Par ailleurs, dans la plus part des films, le héros gagne à la fin dès le début du film: c'est écrit. Ici non, le film présente un personnage dont on ne sait s'il survivra ou sortira indemne, sa chute est possible à tout instant et de bien des manières.

» 29 Oct 2012 22:32

Quand tu parles du héros solitaire (redresseur de tord et défenseur du faible) dont on ne sait rien cela me fait penser à une sorte de western dans un environnement d'aujourd'hui.

» 30 Oct 2012 10:18

Oui , c'est vrai , il y a un peu de cela. Mais ce film ne présente pas un héros classique bien sous tout rapport, acteur du bien contre le mal. Comme les héros classiques il est propre, bien élevé, s'exprime peu et toujours à propos, comme eux il est gentil discret mais il est ultraviolent et sans pitié lorsque la situation l'exige. Il semble dénué de la morale White-Anglo-Saxonne-Protestante qui meut le héros classique. Ses motivations lui sont propres. Le film ne dévoile rien d'elles. On ne peut que supposer ce qu'elles peuvent être. Et chacun peut y mettre ce qu'il veut.

» 30 Oct 2012 11:10

primare21 a écrit:Oui, le début du film plante le décor, impose l'ambiance, "colle" les nerfs jusqu'à la fin. En ce sens que même lors des moments ou la tendresse et la douce gentillesse sont présentes, il n'y a pas de détente.

Oui dans cette partie on est un peu comme dans Twin Peaks de Lynch.
Il y a deux manières de voir ces scènes : Un spectateur ne va y voir que de laborieuses scènes cul cul la praline, l'autre être aux aguets des indices de dérèglement donnés par le réalisateur. Dans ce cas on est sous grande tension et on sert les fesses car on sait qu'à un moment le film va basculer.
On peut prendre la scène romantique du bord de rivière avec ce qui ressemble à une joyeuse famille recomposée. Le truc qui cloche est que le site est très artificiel et urbain et ressemble davantage à une décharge publique. A ce moment on s'attend éventuellement à voir rappliquer des voyous tuant le gamin et violant la nana.

primare21 a écrit:Jusqu'à la scène dans l'ascenseur on peut se demander si c'est "un faux méchant", "a fake"qui donne le change. C'est là aussi ou le film est très habile. On ne sait rien de ce type, de ses origines. On découvre un peu du bonhomme au fur et à mesure de la bobine, mais à la fin on en sait pas plus sur lui et sur pourquoi et comment il est ce qu'il est.
Par ailleurs, dans la plus part des films, le héros gagne à la fin dès le début du film: c'est écrit. Ici non, le film présente un personnage dont on ne sait s'il survivra ou sortira indemne, sa chute est possible à tout instant et de bien des manières.

Oui toute la première partie joue également là dessus, on ne sait pas comment le driver va tourner dans l'intrigue on ne sait pas si la nana doit se méfier de lui ou non. Cela participe grandement à la tension du début de film, même lorsqu'il s'incorpore de nouveau à la famille au retour du mari de prison, on se demande alors s'il ne va pas l'éliminer par exemple. Le réalisateur brouille les cartes et pour le spectateur c'est inconfortable et donc grosse tension car on ne sait pas du tout comment vont évoluer les personnages. C'est du grand classique depuis Hitchcock grand Maître du suspens.
Ensuite après le basculement de la scène de l'ascenseur, le film pourrait devenir beaucoup moins intéressant mais il parvient néanmoins à conserver la tension. A ce moment on ne sait plus trop sur quel pied danser, avoir peur pour les mafieux ou pour le driver. Ce dernier est il le chasseur ou le chassé ? Le driver est il un simple vengeur dans son bon droit ou un psychopathe à faire enfermer :lol:

Comme déjà dit l'emprunt de la scène du masque et de la mise en scène entourant le maniaque de Carpenter pour son Halloween déstabilise le spectateur qui veut s'identifier dans cette vengeance, il y a un nouveau dérèglement, le réalisateur n'installe pas le spectateur dans une routine confortable.
La construction de la dernière scène avec les ombres rappelle celle de Fritz Lang dans M le Maudit, sans doute n'y a t il pas le même dressage de poils mais elle est sympa. La carapace fêtichiste du blouson fait penser à L'homme à la peau de serpent de Lumet dans lequel Brondo n'est pas très loquace non plus, à la différence que le blouson du driver est synthétique et ne résisterait pas au feu :grad: