(Le) Magasin des suicides

[Fabi]

Le Magasin des Suicides



Date de sortie : 16 mai 2012

Réalisé par : Patrice Leconte
Durée : 1h 20min
Genre : Animation



Synopsis : "Imaginez une ville où les gens n’ont plus goût à rien, au point que la boutique la plus florissante est celle où on vend poisons et cordes pour se pendre. Mais la patronne vient d’accoucher d’un enfant qui est la joie de vivre incarnée. Au magasin des suicides, le ver est dans le fruit…"



Adaptation du (génial) roman de Jean Teulé, "Le magasin des suicides" est produit par la Belgique (Sébastien Delloye, le producteur belge d’Entre Chien et Loup) où sont réalisés les 1500 décors. Initialement, le film devait se tourner en prises de vues réelles, mais Patrice Leconte, "ne se sentant pas le talent d'un Tim Burton", comme il aime à le souligner, a opté pour l'animation.
Prometteur?

Non!

Patrice Leconte, estimant que le cinéma ne peut montrer la fin du livre,

(le suicide du jeune garçon qui amène l'optimisme au sein de sa famille)

, en modifie diamétralement le dénouement, transformant un conte philosophie splendide en historiette à la guimauve pour décérébrés.
"Je me suis dit qu’on ne pouvait pas faire ça au cinéma, au risque d’avoir l’esprit foutu pour une semaine." (P. Leconte)

Ce genre de pratiques déclenche inévitablement mon courroux.
Soit Monsieur Leconte vit au pays des Bisounours, soit il choisit l'option : "fin-consensuelle-qui-rapporte-le-plus-de-pognon"
Mais quel gâchis que cette société du Happy End!
Que transmet-on à nos mômes? L'obligation d'être heureux? Et on s'étonne du nombre croissant de dépressions?
Marre du cinéma tiède et des réalisateurs frileux!
Non, Monsieur Leconte, on ne va pas mourir d'éprouver de vraies émotions en regardant un film!

Après avoir passé la moitié de la nuit à découvrir la superbe intégrité et l'authenticité de ce grand artiste qu'est Tarkovski, comment ne pas être écoeurée par cette concession à la facilité et à l'argent, par cet assassinat programmé du bouquin qui restera pour moi l'un des plus adorables hymnes à la vie?

Quel manque de respect de l' oeuvre et des spectateurs! Je suis en colère mais surtout terriblement déçue...
Ce film sera sans moi. Je ne soutiendrai pas un réalisateur qui a une aussi piètre opinion de nous.

[takeshi29]

Quelle idée a eu Jean Teulé de confier l'adaptation de son formidable roman à Leconte qui n'est plus que l'ombre du réalisateur qu'il a été ! Difficile d'imaginer aujourd'hui que le monsieur ait accouché en l'espace de 10 ans de films hétéroclites et passionnants tels que "Tandem", "Monsieur Hire", "Le Mari de la coiffeuse" ou "Ridicule"... D'autant que la précédente adaptation d'un des ouvrages de Teulé, "Darling" (pas son meilleur il est vrai) n'était pas des plus convaincantes.

Cela doit être flatteur pour un auteur de se voir adapter au cinéma mais il ne faudrait pas pour autant qu'il en accepte de voir son "bébé" mis en pièce.

[Fabi]

Cela doit être flatteur pour un auteur de se voir adapter au cinéma mais il ne faudrait pas pour autant qu'il en accepte de voir son "bébé" mis en pièce.

Apparemment, d'après ce que j'en ai lu, Jean Teulé approuverait ce massacre!

"Pourquoi en ai-je changé la fin ? C’est très bizarre. J’en ai parlé avec l’auteur, qui était tout excité de voir son livre adapté. Mais dans son livre, le personnage qui amène l’optimisme

finit par mettre fin à ses jours

. C’était pour moi en totale contradiction avec tout ce qu’il véhiculait dans le récit. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas faire ça au cinéma, au risque d’avoir l’esprit foutu pour une semaine. Et Teulé m’a dit sans la moindre hésitation : T’as raison, change la fin!"
(Patrice Leconte, dans un article de David Hainaut dans le Webzine 165 de Cinergie.be)

[takeshi29]

Le chèque a dû être assez conséquent.

[syber]

Le nouveau Patrice Leconte.

Un film d'animation en 2D Relief

Ca semble prometeur et potentiellement plein de mauvais esprit et d'humour noir

[opbilbo]

C'est trop LOL !!!

[Cylon]

2D relief active ou passive ?

[Fabi]

@syber : j'avais ouvert un sujet sur "le Magasin des suicides" il y a quelques mois, j'ai donc fusionné les deux topics.

[syber]

Ok !

[syber]

Patrice Leconte, estimant que le cinéma ne peut montrer la fin du livre,

(le suicide du jeune garçon qui amène l'optimisme au sein de sa famille)

, en modifie diamétralement le dénouement, transformant un conte philosophie splendide en historiette à la guimauve pour décérébrés.
"Je me suis dit qu’on ne pouvait pas faire ça au cinéma, au risque d’avoir l’esprit foutu pour une semaine." (P. Leconte)

Ce genre de pratiques déclenche inévitablement mon courroux.
Soit Monsieur Leconte vit au pays des Bisounours, soit il choisit l'option : "fin-consensuelle-qui-rapporte-le-plus-de-pognon"
Mais quel gâchis que cette société du Happy End!
Que transmet-on à nos mômes? L'obligation d'être heureux? Et on s'étonne du nombre croissant de dépressions?
Marre du cinéma tiède et des réalisateurs frileux!
Non, Monsieur Leconte, on ne va pas mourir d'éprouver de vraies émotions en regardant un film!

Oui, mais bon !

[Fabi]

[wookie]

"Je me suis dit qu’on ne pouvait pas faire ça au cinéma, au risque d’avoir l’esprit foutu pour une semaine." (P. Leconte)

et pour la sortie DVD/BR ca fera un argument avec la "author's cut" !!! ... marketing ouais !

[papinova]

@syber : j'avais ouvert un sujet sur "le Magasin des suicides" il y a quelques mois, j'ai donc fusionné les deux topics.

Et qu'as-tu pensé de l'adaptation de Darling ?. J'avais vu le film sans lire le roman de Jean Teulé (je ne l'ai toujours pas lu, d'ailleurs) et j'avais aimé, avec 2 très bons acteurs, Canet et Foïs...

[Fabi]

J'avais beaucoup aimé ce film mais je ne peux pas en parler en tant qu'adaptation parce que je n'ai pas lu le roman. Les journées sont vraiment trop courtes!
!

[papinova]

Si tes journées te semblent trop courtes, je crains pour toi dans quelques années. On croit toujours qu'en vieillissant, on prend le temps de voir les jours décliner tranquillement. Bien au contraire, je n'ai pourtant pas une activité débordante ni harassante, normale, quoi, mais ça défile à une vitesse que tu n'imagines pas. Déguste maintenant... Courage, ne fuis pas, savoure la, ralentit ta course, elle n'en sera que meilleure et ta passion me (nous) rend admiratif.