» 21 Juil 2012 9:53
J’aimerai vous rapporter mon expérience d’écoute du TotalDAC D1.
Il ne sera ici pas question d’établir une comparaison avec des appareils coutants 3 ou 5 le prix fois le TotalDAC mais avec une platine Audionet ARTG2 et son alimentation externe dont le prix est similaire à celui du TotalDAC.
Après pas mal de lecture et quelques écoutes plutôt agréables mais pas absolument géniales (Ayre QB9, PS Audio Perfect Wave), je suis tombé sur ce post du TotalDAC. L’approche spécifique du concepteur, les matériaux et technologies employées et les commentaires laissés par les processeurs de la première version (A1) n’ont pas manqué de susciter mon intérêt. Il manquait à cette première version une maturité que Vincent a su semble-t-il apporter à son DAC D1 : une entrée USB high grade, un préamplificateur, un travail de réjection des bruits du transformateur, un look plus à l’avenant, une télécommande, une sortie casque…
Toutes les conditions étaient alors réunies pour écouter ce DAC. Avec une efficacité et courtoisie rare Vincent m’a fait parvenir une D1 selon la configuration correspondant à mes besoins (option USB High grade) en quelques jours.
Configuration :
Source n°1 : Audionet ARTG2 + EPS
Sources n°2 : Total DAC D1 (option USB high grade) + Macbook + Audirvana + câble USB basic
Amplificateur : Lavardin IT (mk6)
Enceintes : Audio Physic V
Câbles de modulation : Stealth Metacarbon RCA
Câbles HP : Lavardin CX
Casque : HD 800 recâblé avec du jenalabs occ wire cryo
Jour 1 : Premières impressions
DAC froid, écoute au casque (toute la maisonnée dort).
Cà sonne drôlement bien : rythme, timbres, densité, largeur de spectre, tous les ingrédients sont en place pour des séances d’écoute prometteuses sur mon installation.
Jour 2 (matin) : La vérité si je mens !
Le DAC est resté en veille toute la nuit, c’est à dire qu’il est chaud et paré pour donner le meilleur de lui-même.
Morceau n°1 : Avishai Cohen « Seven seas »
Le jeu de congas est extrêmement vif et dense. L’impact est précis, l’expression de la détente de la peau et de la complexité harmonique qui en découle parfaitement restituée.
La contrebasse d’Avishai est superbement restituée, le grave est dense, rapide et expressif, riche en variations harmoniques.
Le jeu des cymbales est parfaitement ciselé, vif, dense avec de très belles extensions.
Morceau n°2 : Diana Krall « Black crow »
Le jeu d’introduction de maracas est léger et dense bluffant de naturel.
L’attaque des premières notes de piano confirme cette impression. C’est rapide, dense, la frappe du marteau et la vibration de la corde sont parfaitement retranscrits
La voix de Diana Krall est là, présente parfaitement placée, d’une grande crédibilité.
Le placement des instruments et leur taille sont parfaitement restitués.
Morceau n°3 : Diana Krall « Besame Mucho»
L’introduction de l’orchestre symphonique est restituée avec classe. L’image est large, profonde et donne l’impression d’avoir autant de source émissives que d’instrument composant l’orchestre.
La basse et comme décrite ci avant, rapide, dense, parfaitement identifiable dans l’image.
Le jeu des cymbales est à l’avenant, subtil, rapide, dense, étendu.
Le piano est fluide, avec de très belles attaques de notes, timbres et extensions
Morceau n°4 : Stacey Kent « Au coin du monde »
Le jeu des balais sur la caisse est très dense, tout comme celui des baguettes.
La voix de Stacey et d’une grande crédibilité
La guitare est extrêmement bien retranscrite, on ressent bien le pincement de la corde, sa vibration et l'amplification de la caisse.
La basse et comme décrite sur les morceau d’Avishai Cohen ou Diana Krall,
Le piano et à l’avenant.
Les morceau s’enchainent et suivant la qualité de l’enregistrement transportent plus ou moins loin dans l’intention du message musical. Tout passe, même les morceaux de qualité moyenne. Ainsi « Magnolia » de JJ Cale retrouve un réalisme et une vérité artistique que je ne lui connaissais pas.
Morceau n° XX : Yaron Hermann « No surprises »
J’ai eu la chance de voir Yaron Hermann en solo en septembre dernier dans une toute petite salle.
L’émotion se recrée immédiatement.
C’est doux et dynamique à la fois, l’intention musicale s’exprime pleinement. On touche du doigt une certaine forme d’absolu de la reproduction musicale (avec les limites de mon système quand même..)
Et la play list continue, Pink Floyd, Manu Katché, Gainsbourg, S.E .T, Neil Young, Keith Jarette (le Koln Concert … magique), …
Journée 2 (Après-midi) : La vérité si je mens 2 !
Je reprends plus ou moins les mêmes morceau que je confie à ma fidèle platine Audionet. La platine et son entrée USB offre sensiblement la même restitution avec un petit supplément d’âme par l’USB (le bit perfect d’Apple + Audirvana n’y sont probablement pas étrangers). En quelques mots cette platine est dynamique sans tomber dans l’analytique, offre une restitution riche, un spectre très large, un grave profond, une très belle image en largeur et profondeur avec une excellente lisibilité.
Bien qu’il soit fastidieux de brancher-débrancher les câbles de modulation, je me suis donné un objectif d’une dizaine de morceaux pour comparer de manière objective la restitution des deux sources.
Je ne vais pas vous faire le rendu de chaque écoute mais dès la première, le verdict final s’est dessiné : « pas assez naturelle mon fils ! ». Mon Audionet chérie qui m’a donné tant de plaisirs ne sera plus ma source de plaisir audio future ; elle a trouvé son maître !
Malgré toutes ses qualités l’Audionet est loin, bien loin derrière le TotalDAC D1. Sur la dynamique elle ne démérite pas vraiment, pas plus que sur la largeur du spectre mais alors c’est quoi qui fait que ? Hein, c’est quoi ?
C’est que tout simplement elle n’offre pas la richesse harmonique, la douceur, la vivacité naturelle et sans effort du D1.
La scène sonore du D1 :
Très large, bien au-delà du cadre des enceintes
Localisation précise en largeur et profondeur
Espace palpable entre les différents instruments
Transparence : La maîtrise de chaque inflexion et intention musicale semble tellement crédible que le mot qui me vient à l’esprit est « totale».
Si on compare la restitution de différents instruments l’Audionet :
• Cymbales, Richesse harmonique moindre, extinction de la note plus rapide
• Basse, très belle exploration de ce registre du spectre, moins censée que le D1 mais plus musclée et peut-être plus descendante.
• Piano, tendance à une certaine forme d’aseptisation et de dureté.
• Voix, jeu quasi égal avec le D1, il faudrait connaître le véritable timbre des interprètes pour pouvoir juger.
Pour résumer suivant ma perception, le TotalDAC D1 propose :
Une restitution extrêmement naturelle de la musique, une superbe richesse harmonique, une bande passante très étendue, une excellente dynamique, une excellente spatialisation.
Jour 3 :
Le DAC semble avoir encore gagné en densité et largeur de spectre (surtout dans le bas).
Quelques écoutes avant que le silence ne se fasse dans la maison puis branchons le casque.
Quel diable ce Vincent ! Jamais mon HD800 n’avait sonné comme cela.
D’ordinaire j’utilise un Ray Samuels Raptor retubé NOS (ECC802S Siemens et Ratheyon Black tube) qui propose une sonorité dynamique au timbre légèrement tubée mais sans trainage ou coloration pour les écoutes cool du soir. (également possédé un Lehmann Black cube et SPL Phonitor)
Là tout le naturel du DAC s’exprime. Les horloges de « Time » des Pink Floyd sont d’une véracité extraordinaire et ne présentent aucune dureté. Sur sa sortie casque le D1 est tout aussi remarquable que sur le reste des critères.
Je pourrai ainsi continuer d’encenser ce DAC mais cela relèverait de l’indécence. Et si comme le prétend l’article de Srajan Ebean dans 6 Moon le TotalDAC D1 damne le pion aux ténors du marché alors ce DAC serait d’un rapport Q/P assez exceptionnel.
Tous ceux qui envisagent de consacrer une somme conséquente dans une source devraient procéder à l’écoute du TotalDAC D1 avant de finaliser leur choix.
Dernière édition par
Arno-G le 21 Juil 2012 23:30, édité 1 fois.