» 04 Juil 2012 16:47
Non mais ok. Je ne dirais jamais que Cameron serait supérieur à un Kubrick.
Ce n'est pas la même vision, le même but. Je suis fan des 2 donc balle au centre.
Après la question de profondeur tout est relatif encore une fois, t'as beau faire le cynique sur l'histoire d'amour, le film contient en soutane des séquences de pure cinéma qui sont éblouissantes et qui touchent à quelque de profondément intime, tout comme 2001 surtout d'un point de vue symbolique.
Je pourrais en parler des heures tout comme je pourrais parler des heures de 2001. Le cinéma ce n'est pas une thèse ou une dissertation, la profondeur se situe surtout dans le pouvoir d'évocation que le film arrive à susciter.
Avatar derrière son scénar un peu cucul, le film garde en son creux une vraie subversion. Surtout dans la façon qu'à Cameron de rejeter totalement l'humain et sa nature. Le film c'est quand même un mec qui abandonne progressivement son appartenance à l'humain pour rejoindre une autre race, et qui apprend à redécouvrir le monde avec de nouveaux yeux, dans un nouveau corps pour combattre sa propre race. Le film a une vraie radicalité à ce propos, c'est limite un film misanthrope. C'est assez passionnant à analyser.
Avatar dans 10 ans on dira que ça a été un tournant. C'est un film qui est tourné vers l'avenir, les prémices de ce qu'on verra dans le futur. Mais je vois pas en quoi il deviendrait ringard. Pour moi ce n'est pas un chef d’œuvre (un peu cucul par moments ok), mais ça reste une date malgré tout.
Je reste toujours fasciné par le paternalisme et le complexe de supériorité de l'occidental "hyper technologisé" (hum!) sur les na'vis d' Avatar.
Et c'est toujours la même litanie : clichés, cucul, gnangnan, simpliste.
Ben c'est un peu tout le sujet, les sauvages, ils se suffisent de la nature et certains spectateurs d'Avatar qui traitent le film de neuneu font une dépression nerveuse s'ils n'ont pas le nouvel I-phone dans le mois de sa sortie.
Je caricature mais vous comprenez l'idée.
Je crois qu’inconsciemment, les détracteurs d'Avatar qui prennent les personnages du film de haut ( les geantils mignons-cucu-gnangnan na'vis tout plein , voyez le genre) sont effrayés par le message du film : le gavage de la société de consommation qui détruit peu à peu notre environnement ne pourra durer éternellement.
Pour Cameron, c'est un constat d'ingénieur, de scientifique qui a analysé froidement les données, pas un avis de politicard minable genre écologiste bobo fan de Bob Marley et de Manu Chao.
Les na'vis n'attendent pas l'Ipad 4-I Phone 5-Galaxy3-PS4 sur Pandora et ils sont cools avec ça.
Je précise que Cameron est un doomer convaincu qui a fait son coming out.
Il croit fermement que l’Humanité va dans un mur de béton de 3km d'épaisseur à 1500km/h.
En fait, le film est plus doomer qu'écolo selon moi.
Notre nature de coléoptères ne peut nous mener que vers la réalité décrite dans Avatar : quitter la Terre pour piller d'autres territoires vierges, ce que l’humanité a fait depuis la première tribu qui a fabriqué la première massue pour assommer son voisin et s’accaparer ses terres-richesses.
Le constat de Cameron est anthropologique, historique et pragmatique.
L’humanité est un essaim de criquets qui finira par tout bouffer sur son passage quoiqu'il arrive.
C'est dans notre ADN.