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[FILM] Gettysburg

Message » 14 Juin 2012 21:49

Gettysburg (Director's cut)(DE) >>>TOP SON<<<

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Configuration---> PTAE-5000 + Oppo 93 + Écran 2.40m de base
Genre-----------> Guerre, Historique
Durée-----------> 4h31
Zone------------> B
Editeur---------> Warner
Langues--------> Anglais DTS-HD MA 5.1, Allemand DD 1.0, Espagnol DD 1.0, Portugais DD 1.0
Sous-titres-----> Français, Portugais, Espagnol
Images--------->Image
Son------------->Image TOP SON
Scénario------->Image
Plaisir Ciné---->Image

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Réalisé par Ronald F. Maxwell

avec: Tom Berenger, Jeff Daniels, Martin Sheen, Stephen Lang et Sam Elliot

Résumé:
La bataille qui aurait pu changer la face de l'humanité
Dans le petit bourg de Gettysburg (Pennsylavanie), les habitants vivent la guerre comme le reste de la population. Les américains situés au-dessus du parrallèle 36°30' Nord sont pour l'Union, ceux d'en-dessous pour la Confédération, c'est à dire pour se dissocier du Nord. Situé au-dessus de cette ligne de démarcation, Gettysburg va devenir le lieu d'une bataille qui se révèlera être le tournant de la Guerre de Sécession par le plus grand des hasards.
En ce 1er Juillet 1863, tout commence par une mission de reconnaissance en vue d'une réquisition d'un stock de chaussures pour l'armée sudiste. Dans le même temps un petit bataillon de nordistes marche sur le bourg et prend position en s'abritant. Les 2 armées marchent l'une vers l'autre sans connaitre les grands mouvements de l'adversaire, ni le nombre. Des dizaines de milliers de soldats se font face sur quelques kilomètres carrés dans l'obscurité la plus totale. Chaque camp prend l'initiative du combat dès qu'il découvre les positions de l'ennemi.
Gettysburg devient le théâtre d'une bataille fatidique. Les deux armées décident de concentrer toute leur force, chacune espérant emporter une victoire décisive. 90 000 yankees (Nord) affrontent 70 000 virginiens (Sud).

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Le film:
De grandes qualités
Le film bénéficie d'un casting de rêve: Tom bérenger, Martin Sheen, Jeff Daniels, Stephen Lang (l'officier extrémiste d'Avatar) et Sam Elliot (Roadhouse, Big Lebowski). Chose surprenante si on regarde le nom du réalisateur: Ronald F. Maxwell. Mais attendue si on connait l'appétit des américains pour les histoires liées à la Guerre de Sécession. En 1993, le temps est propice pour lancer un projet de grande ampleur. En 1989, "Glory" rencontre un beau succès et couronne Denzel Washnigton comme meilleur second rôle aux Oscars. "Dances with wolves" est un cousin éloigné mais prouve que le public aime encore les héros yankees. Ted Turner, producteur du film, est en train de se constituer un véritable empire médiatique avec à sa tête une nouvelle chaine d'information qui s'est illustrée pendant la guerre en Irak 1: CNN, dont le siège est à situé Atlanta (il possède l'équipe de basket de la ville à l'époque).
Nous n'avons pas un film sous-budgété avec des têtes d'affiche de série B. Au contraire!

Une fidélité historique
Le film retrace très précisément et très fidèlement la bataille de Gettysburg. Nous suivons le déroulement des événements heure par heure du 1er au 3 juillet 1863. Quelle source d'information! J'imagine très bien les professeurs d'histoire recommander ce film pour illustrer leur cours (aux US bien sûr). Les phrases prononcées par les acteurs sont presque toutes référencées comme historiquement vraies.
Malheureusement, ce qu'on gagne en précision narrative, on le perd au niveau du rythme. Une des faiblesses du film est de vouloir tout rapporter. L'intensité dramatique fait le yoyo alors qu'on s'attendrait plutôt à une montée en puissance avec comme climax le début des combats. L'aspect téléfilm ressort par moment à cause d'une réalisation peu encline au mouvement. Un autre choix qui s'avère désastreux: celui d'attacher une petite caméra vidéo à un hélicoptère pour filmer les assaillants! J'y reviendrai dans la partie technique du Blu-Ray...

Des figurants par milliers
"Gettysburg", malgré ses presque vingt ans, conserve des qualités difficiles à égaler aujourd'hui. Le tournage a pu s'établir sur les lieux mêmes de l'affrontement. Les terrains et les habitations historiques ont pu être préservés grâce à un programme de conservation sous l'impulsion du sénateur de Pennsylvanie dès le lendemain de la fin de la guerre.
Le nombre de figurants présents pour la reconstitution est colossal. L'armée fût mobilisée ainsi que les associations qui reproduisent chaque année les temps forts de cette bataille. Les "reenactments", c'est à dire reconstitutions, sont un vrai sport national. Les sudistes privilégient les victoires de Bull Run, Fredericksburg et Chancellorsville. Ils sont donc parfaitement préparés à ce type de tournage. Des historiens viennent jouer les figurants de complément. Sous forme de cameo, Ken Burns apporte sa pierre à l'édifice. C'est le réalisateur de la célèbre série documentaire "The Civil War". Ted Turner s'offre même le luxe d'interpréter un colonel sudiste. cette apparition furtive couta une journée complète de tournage avec des centaines de figurants.

Un petit détail qui ne m'a pas échappé. Je sais par expérience que les assistants réal ont du mal à gérer des foules aussi énormes. Il arrive, après la pause déjeuner, que certains d'entre eux oublient de retirer leurs lunettes de soleil ( vrai pour les péplums tournés à la Cinecitta) ou qu'ils remettent leur montre. On retrouve ce travers ici. Quand Robert E Lee (Martin Sheen) passe en revue ses troupes qui exultent, on voit un soldat qui tend son bras avec une montre à son poignet!

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Des acteurs hors normes

Citons pêle-mêle: John Diehl ("Stargate", "Nixon", "The shield", "Cold case"), le cultissime Richard Anderson (le boss de Steve Austin dans la série "l'homme qui valait 3 milliards") et surtout Stephen Lang dans le rôle du Général Picket (qui a explosé récemment dans "Avatar" dans le rôle de l'officier zélé).

Les rôles plus importants maintenant: on les a vu au moins une fois dans une série télé ou dans un film. D'abord le plus connu d'entre eux pour la jeune génération est certainement Sam Elliot (le Général Buford). C'est le mentor de Nicolas Cage dans "Ghost Rider". Il est aussi le fameux cowboy "philosophe" accoudé au bar dans "The big Lebowski". Sa voix est si grave qu'elle passe peut-être par le caisson de graves! Un charisme incroyable et un regret qu'il ait été cantonné à de petits rôles.

Jeff Daniels (le Colonel Chamberlain) joue juste comme à l'accoutumée. Admirant particulièrement son travail depuis tant d'années avec comme highlights : "La rose pourpre du Caire", "Pleasantville", "Insomnies" et " The Squid and the Whale" ("Les Berkman se séparent"), je suis surpris de le voir interpréter avec une vraie maturité un jeune Colonel de profession enseignante dans le civil. Il ne verse absolument pas dans la caricature, ne forcit jamais le trait. Toutes ses scènes sont captivantes et respirent le naturel. Un de ses meilleurs rôles assurément. Un modèle pour tout acteur qui cherche l'humanité d'un personnage pour le faire exister à l'écran.

Martin Sheen réussit à captiver son audience mais appuie trop son jeu par moment. Il a sur ses épaules la lourde responsabilité de prêter vie à un héros pour tous les États du Sud, encore aujourd'hui. Le Général le plus aimé de l'armée américaine, le Général Robert E. Lee. Même après ses défaites, sa renommée fut intacte. C'est un ancien élève de West Point (école militaire des officiers américains). Il admire et connait par cœur les tactiques napoléoniennes (vitesse d'exécution de troupes légères appuyées par la cavalerie). En premier lieu, le "renard argenté" a été appelé pour commander l'armée nordiste. Mais étant lui-même originaire de Virginie (État sudiste), il ne pouvait envisager de tirer sur ses proches, ses amis, son village de naissance. Il démissionna et se mit en réserve. Mais quand le président des États Confédérés Jeff Davis (ancien sénateur US) l'appela, il répondit présent en étant parfaitement lucide qu'un massacre de grande ampleur serait commis. Martin Sheen incarne cette icône américaine (controversée car défendant une cause ignoble, l'esclavagisme) avec trop de timidité. Chaque geste, chaque regard est exécuté avec le souci d'être fidèle au personnage. Il ne parvient pas à le rendre vivant de façon convaincante. Son accent sudiste est assez raté. Il appuie trop ses fins de répliques en singeant maladroitement le phrasé caractéristique des habitants de la Virginie.

En revanche Tom Berenger (Général Longstreet) est une bonne surprise. Sa présence à l'écran est saisissante. Son accent est parfait. Il est à la fois subtile et crédible. Il attire le regard du spectateur dans chaque scène. On guette ses faits et gestes. Malheureusement, son personnage ne joua pas un rôle très actif dans la bataille de Gettysburg. Il était l'homme de confiance du Général Lee, son dernier recours.

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Une production soignée
Martin Sheen est presque méconnaissable. On devine ses traits qui nous sont familiers mais l'ajout de sa barbe, factice, est extrêmement bien conçu. Tous les acteurs ont été choisis et maquillés pour ressembler le plus possible aux vrais personnages historiques. Pour nos yeux d'européens, c'est peut-être inutile mais pour les américains, c'est indispensable. Le générique propose un diaporama qui alterne la photo de l'acteur avec celle du militaire incarné. On peut juger clairement de la qualité de ce travail et de la pertinence du casting.

"Gettysburg" a réussi le tour de force de réunir le plus grand nombre de canons, nommés le "12 livres Napoléon", pour un film: 121 exactement! Le nombre est assez proche de la réalité puisqu'on en a recensé 160 lors de l'attaque finale! Ils sont bien sûr chargés à blanc mais les tirs sont très réalistes. Quand on les voit en enfilade sur plus de cent mètres, nous sommes devant un spectacle rarement vu au cinéma. Les coups de feux étaient donnés par batterie de 5 à 6 canons avec plus ou moins la même quantité de charge. Pour ma part, c'est aussi intense que la course des chars de "Ben-Hur". Le vacarme qui s'en dégage est détonnant et assourdissant. On comprend le côté implacable de ce tir nourri sur les terres d'un conflit. On ciblait l'adversaire autant physiquement que psychiquement pour le déstabiliser et le choquer. Impressionnant! Un moment d'anthologie qui vous marquera pour toujours! J'y reviendrai dans la partie technique.

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L'exécution des différents combats
C'est la grande force de "Gettysburg". Pour le dernier assaut, nous avons 3 500 figurants présents sur le terrain. Le réalisateur reconnait la difficulté de filmer pareille foule avec un hélicoptère réel ou miniaturisé. Il a même envisagé un gros 4x4 avec une caméra embarquée. Il choisit la solution la moins "pire": l'hélico radiocommandé. Le problème est que l'hélico s'avère être peu stable et peu maniable sur une longue distance. En plus il ne peut supporter qu'une caméra vidéo légère avec une faible définition de l'image. Le passage en HD en souffre. J'en reparlerai dans la partie technique.

Chaque plan contenant des coups de feux nécessite une préparation de 3 heures avec une véritable armée d'artificiers. Ces derniers rechargent en rotation continue les fusils (modèle Springfield) et les canons tout au long de la journée.
Le grand moment de bravoure est sans conteste la bataille de "Little Mount Top". Le colonel Chamberlain (Jeff Daniels) dispose d'un petit bataillon disposé sur le sommet d'une petit colline à l'extrême gauche de l'armée yankee. Ce groupe de 358 hommes composés de 120 mutins du 20e du Maine est le dernier rempart contre l'armée Confédérée. Si les "misérables de Lee", comme on les appelle, contournent le flanc gauche, alors toute l'armée nordiste sera prise à revers et se retrouvera sans défense et sans possibilité de retraite. Cette position hautement stratégique est la principale cible de Lee lors de la 2ème journée de combat. Le renard argenté compte sur les arbres pour protéger ses troupes qui transperceront avec le sens du sacrifice cette dernière ligne de résistance yankee. Limité en munitions, Chamberlain tient bon. Il se déplace habilement sur sa gauche pour former un L et empêcher tout débordement sur son aile. Les soldats du 20e du Maine et du 83e de Pennsylvanie ont épuisé leur dernière munition. Ils finissent par attaquer à la baïonnette. Surpris par ce mouvement hardi, les confédérés sont défaits. Les nordistes vont les capturer sans fusil chargé. C'est une défaite sanglante pour Lee. Pour une fois son audace n'a pas porté ses fruits.

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Le BD:

L'image
J'ai distingué 3 types d'images par rapport à leur qualité de définition. La HD est vraiment parfaite pour les plans rapprochés et les gros plans. La caméra est quasiment fixe, la mise au point est donc plus facile à obtenir. L'image possède un très beau relief. Il est difficile de faire mieux. Dans les plans d'ensemble et/ou avec mouvement de caméra, la définition chute sensiblement. On perd la sensation de relief. L'image devient légèrement lisse, la HD est nettement en retrait. Enfin les plans filmés avec la caméra vidéo embarquée sur l'hélico sont une catastrophe. L'écart est très grand entre ce type d'images et le reste du film. On est au niveau de la qualité d'un DVD moyen.
Le contraste des images tournées en plein jour est très bon voire exceptionnel. Les scènes filmées en basse lumière, de nuit ou dans les tentes, ressortent moins bien. On a une chute notable du contraste et de la définition. Néanmoins, le fourmillement est supportable et maitrisé.
Les noirs et les couleurs suivent la même logique que la définition: excellente du gros plan au plan américain (de la tête à la mi-cuisse), moins bonnes dans les plans d'ensemble et mauvais dans les plan d'hélico.
La fluidité souffre parfois d'effet de marquage dans les mouvements rapides des troupes. Ce sont des passages brefs, donc peu gênant finalement.

Le son
La piste audio anglaise DTS-HD MA 5.1 est un TOP SON. Le grand moment, où vous aurez les oreilles qui vont siffler, est la fameuse attaque finale avec les 121 canons "12 livres Napoléon". Il faut l'avoir entendu au moins une fois dans sa vie. On est dans le spectacle absolu, une référence en la matière. Les tirs donnés par batterie de 5,6 ou 8 canons vous permettent aisément d'imaginer le choc provoqué chez l'adversaire en plus des pertes occasionnées. Et cela dure des minutes entières ! Je n'ai jamais entendu un son aussi pur et parfait. "Master & commander" est simplement dépassé dans ce domaine, voire enterré.
Les dialogues sont un peu en retrait, tout dépend une fois plus du type de plan: gros plan-->très bon, plan américain-->bon, plan d'ensemble-->moyen excepté pour les tirs au fusil ou au mousquet et bien sûr les coup de canon.

Avis ultime: un film unique, bien traité en HD, à voir absolument sur grand écran...
Dernière édition par kepassa le 01 Juil 2012 10:10, édité 8 fois.
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Message » 14 Juin 2012 21:49

Éclairage sur le film

Michael Shaara, auteur du roman "The Killer Angels" dont s'inspire le film, voulait une version moderne de la pièce de Shakespeare "Henry V" avec la légendaire bataille d'Azincourt. Il chercha un fait historique collant à l'amplitude et aux enjeux de la bataille du Roi d'Angleterre. Son choix s'arrêta sur Gettysburg après avoir envisagé un projet d'écriture sur un combat similaire de la Seconde Guerre Mondiale.

Un déséquilibre économique entre le Nord et le Sud
Les États-Unis connaissent une forte poussée migratoire de la fin du 18e siècle jusqu'au milieu du 19e siècle.
Ils sont 4 millions en 1790, puis 17 millions en 1840 et enfin 31 millions en 1860. Dans le même temps, de forts progrès industriels sont réalisés. On note 8% de croissance avant la Guerre de Sécession. Tout ceci dans un contexte très prolifique en matière d'inventions. 1836: le morse est inventé, 1844: la moissonneuse de Mc Cormick et 1851: Singer améliore la machine à coudre. Les transports se modernisent à travers le "steamboat" et le train. Alors que le Nord s'industrialise au pas de charge et demande toujours plus de protection contre les machines importées, le Sud exporte essentiellement du coton dans toute l'Europe et réclame une baisse des taxes douanières. En 1860, 57% de la production mondiale de coton provient du sud des États-Unis .

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La discorde sur l'esclavagisme
"L'institution particulière"
Tout commence en 1619, une secrétaire de Virginie note: "reçu 20 esclaves d'un négrier hollandais". Les premiers colons tentent d'exploiter les indiens pour travailler la terre. Mais les indigènes pensent que c'est une tâche abaissante. Les pèlerins se tournent alors vers la solution la moins chère: l'importation d'esclaves via le vieux continent. En 1784: on dénombre 500 000 esclaves noirs. En 1860: 4,5 millions, ce qui représente 14% de la population américaine.
Le Nord n'est pas devenu spontanément abolitionniste. Il organise d'abord le retour des noirs mais essuie très vite un échec. Le Sud dépend uniquement des grandes plantations de contons. Pour lui, l'esclavagisme est vital et fortement entretenu. Il ne pense pas à la libération des noirs car il craint leur surnombre comme en Caroline du Sud. L'élite sudiste ne parle pas d'esclavagisme mais "d'institution particulière" pour contourner la condamnation de l'Église du Vatican et la réprobation grandissante de l'opinion du Nord.

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L'élection de Lincoln
En 1860, année de la présidentielle américaine, les partis sont plus divisés que jamais. Les démocrates présentent 2 candidats. Certains ex-whigs décident de fonder un nouveau parti, le parti républicain. Un avocat va décrocher la nomination. Il possède un certain charisme et bénéficie d'une aide financière importante, il s'agit d'Abraham Lincoln. Il sera élu avec 1 800 000 voix sur plus de 8 millions d'électeurs. L'abstention est massive. Son élection est une véritable déclaration de Guerre pour le Sud. En effet, lors des élections sénatoriales de 1858, le futur président avait déclaré: "Une maison divisée ne peut tenir debout indéfiniment. Je pense que ce gouvernement ne peut pas durer moitié libre, moitié esclavagiste.(...) Il doit devenir ou tout l'un, ou tout l'autre".

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De frères d'armes à frères ennemis
Les officiers de la Guerre de Sécession n'étaient pas nés ennemis. Lee entre à West Point (photo ci-dessous) en 1824 à l'âge de 17 ans. Il en ressort en 1829 en étant 2e au classement général. Le Général Scott (nordiste) et le Général Lee ont combattu ensemble pendant la Guerre du Mexique de 1846 à 1848. Lee était alors capitaine et était déjà considéré comme "le meilleur officier (...)jamais vu sur un champ de bataille" (dixit Scott). Avant la Guerre de Sécession, l'armée américaine comptait seulement 16 000 hommes pour couvrir tout le territoire. Les soldats étaient affectés essentiellement à la protection des colons contre les indiens. Ils ne sont pas populaires et mal considérés. Les États fédérés dans leur ensemble se méfient d'une armée centralisée trop puissante.

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Une stratégie militaire influencée par Napoléon
Lee s'est beaucoup inspiré de la tactique militaire de l'Empereur. Une stratégie qui consistait à attaquer le flanc droit puis le flanc gauche pour ensuite frapper le plus fort possible au centre du front adverse. Lors de la bataille de Gettysburg, Lee applique strictement cette tactique mais pas avec le succès escompté. Le terrain est défavorable pour attaquer sur les flancs. Toute l'armée nordiste est située sur des collines collées les unes aux autres. Lee ne tient pas compte de ce désavantage géographique pourtant flagrant. Galvanisé par ses succès à Fredericksburg et Chancellorsville, il pense que ses soldats sont invincibles et qu'ils peuvent gravir la colline et déborder la faible opposition yankee. Mais Chamberlain, le colonel nordiste, et ses hommes vont résister jusqu'à la dernière munition. Grâce à un redéploiement continu sur son aile gauche, il va stopper net toute tentative d'intrusion. Le dernier rempart n'a pas cédé. Cette tactique de contournement était sans cesse reproduite par les 2 camps. Ce qui provoquait invariablement une forme d'hameçon pour celui qui défend comme on peut le voir dans le dessin ci-dessous.

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Le bilan
En 1865, les sudistes vont armer les enfant et les plus âgés. La Confédération va même ratifier un texte émancipant les noirs pour qu'ils participent à l'effort de guerre. Mais il est déjà trop tard. Il ne sera jamais appliqué. Lee capitule le 9 Avril 1865 à Appomatox devant le Général Grant avec lequel il avait combattu au Mexique. Le bilan est lourd: 620 000 morts en 4 ans de conflit. 360 000 yankees et 260 000 "misérables" de Lee. On compte plus de 400 000 morts dues à la maladie, aux blessures et aux causes accidentelles. 3 000 000 de soldats ont combattu pendant cette guerre sur un ensemble de 14 millions d'hommes présents sur le sol américain.
Comme si cela ne suffisait pas, on ajoute à la tragédie le drame national. John Booth assassine le président Lincoln le 14 Avril 1865, lors d'une représentation de théâtre. La reconstruction s'annonce plus difficile sans cet homme charismatique, seul capable d'unir la nation et de lui donner une issue vers la réconciliation. En effet il était prêt à pardonner les sudistes sauf les leaders. Les radicaux du parti républicain intègrent dans la Constitution le droit de vivre libre quand on est noir. Mais ils ne parviennent pas à empêcher l'instauration du code noir dans les états du sud. Ce qui créé instantanément un citoyen de seconde zone, inférieur à l'homme blanc. Une certaine résistance s'organise pour contrer l'émancipation des noirs. Elle se déchaine même dans la haine raciale, elle portera le nom du Ku Klux Klan.

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Les fondements d'un futur Empire
Quand le Général Sherman entame sa phase de destruction massive, il a pour objectif d'affaiblir et d'annihiler l'adversaire sudiste. Ce dernier résiste encore et toujours. Le Général Sheridan pratique la stratégie de la terre brûlée dans la vallée de la Shenandoah. Les pertes sont énormes des 2 côtés mais le coût humain est plus conséquent pour le Sud. Leur réserve est beaucoup moins importante. Le rapport est de 1 contre 4 en leur défaveur. Le jusqu’en boutisme de Lee sera un désastre pour les États-Unis. La grande blessure infligée par cette guerre civile va accentuer les déséquilibres existants avant 1861. Le Nord va vouloir punir le Sud, "ces rebelles". Le sort des noirs sera mal tranché dans les États du Sud.
De ce grand malheur, l'Amérique aura appris à appliquer l'art de la guerre à une grande échelle pour la première fois de son histoire récente. Une conviction profonde naitra de ce conflit Nord-Sud. Seule une victoire totale sans condition sur l'ennemi est acceptable. Il faut châtier sans pitié celui qui a osé défier la jeune démocratie. Quand les japonais réveillent ce "géant endormi" à Pearl Harbor le 7 décembre 1941, ils rappellent aux américains leur conviction profonde. Une paix négociée n'est pas une garantie suffisante. Il faut tout faire pour obtenir une capitulation sans condition. C'est le prix à payer pour une paix durable. Pour la prospérité du peuple américain. Pour permettre l'essor d'un empire économique.

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Message » 15 Juin 2012 11:49

J'adore les films à grosses moustaches
et j'adore tes CR mais çà je l'ai déjà dit

J'aime bien aussi ceux de Fab :mdr: je voudrais pas me faire frapper :wink:
quoiqu'avec l'hebdo ils se font rares :ane:

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Et je regardai, et je vis apparaitre un cheval couleur pale, et son cavalier se nommait la Mort, et l'enfer le suivait...Bigre c'est terrifiant tout çà !!
rann
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Message » 15 Juin 2012 12:18

Merci rann ! Je ne te cache pas que j'attends ta réaction avec impatience !! Tu connaissais le film j'imagine?
kepassa
 
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Message » 15 Juin 2012 12:58

voui , je le connais

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rann
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Message » 16 Juin 2012 9:48

encore un bien bel ecrin.

longstreet qui doute et demande à pickett :"vous y arriverez georges?" et l'expression de pickett.
j'en frissonne encore.

grand film.
marck5
 
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Message » 17 Juin 2012 11:30

C'est un robot spammeur "Yute1204", non?
Il a posté 4 messages en reprenant le texte des autres...
kepassa
 
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Message » 19 Juin 2012 10:21

Oui un sacré boulot ce topic: je viens de passer plus de temps que raisonnable à la lire sans pouvoir décoller, appréciant tout particulièrement l'histoire et les grandes batailles. Ca donne vraiment envie de voir le film, même si visiblement il a quelques longueurs.
Juste une question: cette édition est elle unique ou as tu des infos sur une édition Française BR?
Sorent
 
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Message » 19 Juin 2012 10:28

Merci! Il existe en version UK, US et Allemande. Pas de version française pour l'instant...
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Message » 19 Juin 2012 10:34

kepassa a écrit:Merci! Il existe en version UK, US et Allemande. Pas de version française pour l'instant...


Bien dommage tout de même... je suis certain que la VO en DTSHDMA vaut le détour surtout si le sons est top, mais vue la durée, ça fais rude comme lecture de sous titre si en plus ils ont fais les accents du sud-américain par soucis historique !! :-?
Sorent
 
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