Je ne veux pas qu'on se dispute Haskil, alors je vais modérer un peu en ajoutant "à partir d'un certain niveau de gamme", ça laisse une ouverture. Ca fait moins absolu.
Je maintiens ferme par contre le "à gamme de prix égale".
Même par un petit pré-phono sans aucun réglage, il y a plus de dynamique, meilleure exploitation de la bande passante (même si identique), plus de précisions des détails dans l'aigu.
Il n'y a aucune raison de se fâcher, sauf si tu adoptes un ton qui ferait que je serais, moi ou un autre modérateur, contraint d'en arriver là, comme les fois précédentes.
IL faut s'en tenir aux faits et ne pas personnaliser les débats :
donc venons en à ceci :
La dynamique du microsillon est nettement inférieure à celle du 16/44.1 du CD : environ 25 à 30 dB de moins. Avant même que le diamant ne touche le sillon... dès qu'il touche le sillon on perd encore 20 dB... le rapport signal/bruit d'un LP est d'environ 40 dB... à comparer aux 96 dB d'un CD ! Et pour avoir ça (45 dB) avec un microsillon, il faut qu'il soit neuf et sans aucun problème de pressage...
Ensuite, la bande passante est loin de descendre aussi bas dans le grave que celle d'un CD qui atteint sans problème 20 hz à 0dB et sans aucun problème de précision de lecture, contrairement à une cellule phonocaptrice qui a beaucoup de difficultés de lecture du grave. La séparation des canaux est limitée pour les cellules : 40 dB dans le médium, inférieure à 15 dB dans l'extrême grave (qui, de toute façon, est en mono sur les LP en gravure universelle et un peu à cause de ça, sinon il faudrait mettre 10 à 15 minutes sur une face de 33 tours) et inférieure à 30-35 dB dans l'aigu... la diaphonie du CD tourne autour de 80db de 20 Hz à 22 KHz...
Le problème majeur du microsillon... est d'abord le microsillon dont la qualité de gravure, de galvanoplastie, de pressage de qualité de pâte de pressage sont déterminants et provoquent des disparités colossales de qualité d'un LP de même référence, pressé au même endroit... selon qu'il est le 100e sorti de la presse... ou le 3000e... selon que la pâte est neuve ou vient du recyclage des LP foirés et des invendus recyclés... Puis le problème du microsillon est précisément sa lecture : elle est imprécise et entachée d'un taux de distorsion audible sur les signaux complexes gravés à haut niveau... et plus on arrive vers l'étiquette et plus cette distorsion augmente à cause de la diminution de la vitesse de lecture (et ça en imaginant que la cellule soit réglée aux petits oignons... quand elle ne l'est pas c'est plus de 10% de distorsion sur les dernières minutes de la face...)
Et je ne dis rien de la torture que subit le signal qui traverse deux fois un étage RIAA : à l'allée dans un sens, au retour dans l'autre sens : à côté de cela une double conversion analogique/numérique et numérique/analogique c'est du gâteau !
Donc, non définitivement non : la lecture du microsillon n'est pas plus précise que celle du CD, la bande passante du LP n'est pas mieux exploitée que celle du LP, la dynamique du LP n'est pas supérieure à celle du CD...
Le prix du lecteur CD n'entrant absolument pas en compte pour ce qui est de la précision de sa lecture : un lecteur CD à 100 euros lis un CD de façon plus précise que la meilleure cellule phonocaptrice du monde, idéalement réglée sur le bras qui lui convient ne lit un microsillon.
Maintenant, celui qui préfère le microsillon en a parfaitement le droit. ça je ne contesterais jamais le goût de quelqu'un. Mais les faits sont têtus.