jbpfrance écrit : J'ai à peu près 40 ans de musique derrière moi, 20 ans de vinyle et 20 ans de CD.
Il faut faire un petit historique.
Pour ce qui me concerne 27 ans de CD : depuis le tout début donc. Et 15 ans de LP avant.
Période 1960 - 1980
Rapport qualité-prix:
Il y avait de très bons vinyles mais aussi de très, très mauvais (Polydor était assez spécialiste, mais il n'était pas le seul). Ça s'entendait très rapidement sur les premières notes.
En plus, le matériel de qualité pour la reproduction était onéreux. Tout le monde n'avait pas accès à des platines et des aiguilles de qualité. Ne parlons pas des amplis et des enceintes.
L'accès au son de bonne qualité était difficile.
Exact.
Sauf qu'il est inutile de citer une marque, surtout Polydor qui tout au contraire était beaucoup moins spécialiste de la mauvaise qualité que plein d'autres éditeurs et presseurs de LP...
Performance
A l'époque, les mélomanes mais aussi les audiophiles recherchaient plutôt les diffusions de concert sur la modulation de fréquence (FM), car le son y était plus naturel, et il n'y avait pas tous les aléas du vinyle.
On était muni de magnétophones à bandes et là, on obtenait un plaisir "supérieur".
Le vinyle était regardé -à l'époque- comme un support aléatoire (le pressage et l'enregistrement avait une très grande influence sur le rendu du son)
Les derniers vinyles avec enregistrement dit "digital" ont été pour moi un plus: là, j'ai commencé à vouloir me faire une discothèque, pas avant. C'était un peu avant l'arrivée du CD.
Exact le microsillon était regardé comme un mal nécessaire et TOUS les audiophiles qui en avaient les moyens investissaient dans un magnétophone à bandes (Revox, Akai, Sony, Tandberg, Uher, Philips...) pour enregistrer les concerts diffusés en FM qui à cette époque était une source UNANIMEMENT considérée comme supérieure au microsillon. Le prix de la bande était exorbitant.
Personnellement, j'ai été content de voir un nouveau support comme le CD arriver.
Comme tous les mélomanes...
Mais j'ai vite déchanté.
Moi, jamais !
Période 1980 - 2011
Rapport qualité-prix
Le progrès en ce qui concerne le rapport qualité-prix est indéniablement en faveur du support CD.
Exact
Les machines de lecture, dès leur arrivée, étaient beaucoup plus simples, pour une clarté et une dynamique à l'évidence supérieure.
Plus simples qu'une platine LP ? Sans aucun doute...
Mais...
Performance
L'arrivée du transistor a perturbé l'introduction du CD, car les duretés obtenues à la restitution (qui sont devenus assez évidentes pour pas mal d'audiophiles) m'ont vite bloqué aussi.
Le transistor avait été introduit depuis longtemps, longtemps, longtemps... et je n'ai pour ma part, et je ne suis pas le seul, trouvé que le CD à cette époque provoquait des duretés à la restitution qui venaient donc de lui. C'est une vue de l'esprit, une erreur qui peut très facilment être démontée : certains CD n'avaient pas ces problèmes lus sur les mêmes machines... C'est encore, là encore, cher JPBfrance une confusion regrettable entre un support, sa lecteur et ce que l'on met dessus...
Car les duretés effroyables sur de nombreux LP était patentes...
J'irais plus loin, quantité de LP très médiocres, durs, métalliques de son, ont été transfigurés dès les débuts du CD par leur report sur CD....
Comme beaucoup, j'ai pensé qu'en achetant du matériel électronique plus sophistiqué, j'allais arriver à une performance sonore bien supérieure. Rien à faire. J'ai revendu les chaînes successives que je possédais.
Tu devrais accuser tes mauvais choix. Pas le CD. Pour ma part, j'ai vécu l'inverse... Et si je n'avais pas été cambriolé j'aurais pas dû réacheter ma chaine : l'introduction du CD n'avait en rien mis ces grandes qualités à l'épreuve...
Récemment, avec un CAYIN 500, ampli à tubes, mais sans réelle coloration (voir les bancs d'essai), j'ai retrouvé avec le CD une fluidité qu'on pouvait qualifier d'équivalente au vinyle.
Ampli à tubes réputé pour sa sécheresse et sa caricature de son transistor....
Je le connais très bien, il a des qualités, de grandes qualités, mais la fluidité et la "douceur" ne sont pas son fort.
Avec un ampli Sansui de base des années 1980, avec un NAD des mêmes années, un Yamaha on a un ampli qui délivre un son remarquable connecté à des bonnes enceintes et un lecteur CD dans lequel on glisse un CD dénué de défauts criants...
Malgré tout, avec certains CD, çà ne s'améliore pas vraiment et on reconnaît comme du "stress" à l'écoute, sinon de l'agressivité ou de la dureté.
Le CD n'y est pour rien.
Pourquoi donc ? Selon moi, quand la numérisation n'est pas suffisamment correcte (alors là, définir une numérisation correcte est un problème), elle s'accompagne de duretés, de sons hachés, de manque de fluidité, de manque d'aération.
Mais non ! Ce n'est pas à ce moment là, parfaitement maitrisé pour trois francs six sous, que se pose le problème ! Tu confonds, toujours et encore, l'interface humaine, le numérique, le CD et la lecture !
Le son haché est une analogie qui relève de la propagande : le son numérique ne sonne pas haché. Jamais ! On dit ça parce que le son est découpé en tranche, échantillonné ! Mais évidement cela ne s'entend pas et ne s'est jamais entendu même sur le baladeur le plus économique.
Puisque certains CD, même anciens, n'avait pas ces défauts précités, j'étais donc perplexe et j'ai cherché à comprendre en "ratissant" les enregistrements existants. Comment ?
Quand même ! Et ça ne te fait pas démonter ton argumentaire précédent ?
J'ai demandé à plusieurs forumeurs de ce site de noter les CDs en fonction de leur qualité sonore. A ce jour, nous avons maintenant comparé près de 1500 CD. Et bien, les différences sont très sensibles d'un CD à un autre. On trouve des CD de très haut niveau comme des CD (même récents) de très bas niveau.
Coup de chapeau à votre boulot. Mais sincèrement, il n'était pas utile dans un monde audiophile idéal... mais comme il n'est pas idéal il est devient capital car vous avez prouvé que le CD écrabouillait le LP dans tous les paramètres.
Avec le recul, je considère que 5 % des CD dans le commerce ont une qualité quasi irréprochable dont l'enregistrement permet d'approcher l'écoute de concert.
Non. L'écoute d'un CD ne permet jamais d'approcher l'écoute d'un Concert. Ses qualités sont ailleurs et parfois bien supérieures mais d'une tout autre nature que l'illusion de la musique vivante.
Il semble aussi qu'avec un niveau de performance supérieur comme le CD, on devient aussi très discriminant.
Vous pouvez voir les notations sur le site:
Votre boulot a éduqué l'oreille de beaucoup en leur apprenant à écouter.
http://www.lesmeen.fr
Amusez-vous à tester l'écoute de CD de notation haute et de notation faible et vous comprendrez.
Pour moi, il y a deux-trois facteurs majeurs à prendre en compte que l'enregistrement sur le CD soir à la hauteur :
- la prise de son
- la technique de numérisation ainsi que le moment où on fait cette numérisation
Oui pour la prise de son...
Non, non et non pour la technique de numérisation... C'est une idée complètement fausse. La technique de numérisation est une chose si banale que c'est la seule à laquelle on attache pas d'importance... en prise de son... en revanche, choix des micros, des préamplis de micros, des étages de traitements du son, mixage, etc. c'est une autre paire de manches... hier soir, encore, dans une régie j'ai pu le vérifier, me le faire expliquer, démontrer par l'écoute...
Pour qu'un CD soit excellent il faut une bonne salle, de bons musiciens, de bons preneurs de son et une post production à la hauteur... l'aspect conversion A/D puis D/A est la partie la plus banale de toutes... elle ne pose aucun problème.
Prise de son:
A l'époque des vinyles, on faisait un peu moins de mixage que maintenant. On utilisait deux micros.
Absolument faux ! J'ai visité des dizaines de séances d'enregistrements, je peux donc le dire : c'est faux et archi faux : le deux micros a toujours été largement minoritaire dans les studios depuis la généralisation des consoles multipistes... au début des années 1960... En 1957, Decca enregistrait déjà avec des consoles multipistes et mixaient en direct sur deux pistes.
Maintenant, on utilise presque toujours plusieurs micros et des mixages. C'est toujours moins naturel. Il n'est jamais bon de retoucher le son. Les "Live" permettent des écoutes en général assez somptueuses, parce qu'on ne peut pas trop bricoler les enregistrements.
C'est encore n'importe quoi !
Certains enregistrent encore avec très peu de moyens : dans les mêmes proportions que du temps du microsillon. Et avec des résultats tout aussi variables qu'autrefois.
Les live sont enregistrés comme les autres : avec quantités de DSP, de mélangeurs, de traitemetns sonores, d'égaliseurs... et le son y est autant bidouillé... avec talent et sans talent.
Et la sensation de son naturel vient parfois justement de traitements DSP qui feraient bondir les audiophiles...
Franchement, il ne faut pas parler sans savoir.
Numérisation:
Numériser directement à la prise de son au moment où les convertisseurs étaient encore peu performants (les premiers DDD) a globalement fourni des messages sonores peu convaincants.
Pas vrai. Les premiers Denon, même pas en 16 bits, publiés sur LP avant de l'être dix ans plus tard sur CD, ont été célébrés dans le monde entier pour la qualité de leur son...
Au début du CD et encore pendant un long moment, quelques interprètes avisés ont continué à demander des enregistrements analogiques, retranscrits par la suite avec des systèmes numériques. La numérisation peut se faire tranquillement avec des tampons ne surchargeant pas l'appareil pendant la transformation.
Pendant que d'autres, tout aussi avisés, on demandé l'inverse...
Et de grace ne parle pas de technique : tu dis là encore des choses fausses... C'est quoi cette histoire de surcharge de l'appareil pendant la numérisation....
Par ailleurs, comme on a toujours cru que l'oreille ne perçoit pas les sons au-delà de 20 000 Hz, du coup, pourquoi enregistrer au-dessus de 20 000 Hz ! Cà allait de pair avec des convertisseurs limités. Le DDD a donc utilisé longtemps le format PCM 16 bit 44.1 KHz (bande passante maxi: 20 000 Hz). Et il y a dans le système PCM des filtres correspondants.
Mais les micros de prise de son ne montent pas à 20 000 hz.... et l'analogique non plus car sur une bande plus le niveau est élevé plus la bande passante diminue... pour avoir du 20 000Hz sur une bande à 0dB il faut qu'elle défile à plus de 76 cm/s...
Or à cette époque, les enregistrements analogiques destinés au vinyle montaient jusqu'à 50 000 Hz depuis pas mal de temps, et une bonne partie de vinyles en est issu. Ceux-ci ont dynamique plus faible que le CD, mais une bande passante supérieure.
C'est complétement faux !
Il n'y a aucun enregistrement analogique qui monte à 50 000 Hz. AUcun... il n'y a pas de micro de prise de son musicale qui dépasse 21, 22 KhZ...
Même si on n'entend pas ces hautes fréquences pures, les instruments, eux, les diffusent et leurs harmoniques retranscrites dans la bande passante sonore audible en sont affectés.
Vue de l'esprit. Imaginons que oui : sur un LP pressé issu d'une bande il n'y a rien au dessus de 18 khz... et à la radio FM Rien du tout au dessus de 15 Khz...
On en a fait abstraction lors de l'enregistrement direct en numérique et c'était une erreur.
On a fait abstraction de rien du tout.
Le SA-CD a changé la face des choses puisque il fallait enregistrer avec des bandes passantes très larges (jusque 100 000 Hz) pour répondre à au cahier des charges de ce nouveau format.
Encore faux. Cf. Ci dessus... dans les hautes fréquences du DSD du SACD il n'y a QUE du bruit...
La confusion (peut-être entretenue par les fabricants) fut de faire croire que la bande passante de rediffusion par le SA-CD étant supérieure, la qualité sonore sera meilleure. Vrai et faux à la fois, car si c'est un fait qu'elle est technique meilleure, c'est aussi avoir oublié que l'enregistrement lui-même a aussi été fait avec des bandes passantes très larges.
CF. Ci dessus, l'enregistrement était fait avec les mêmes micros... qui ne montent pas.
Et de là surtout vient le "+" sonore des SA-CD: de la technique à la prise de son, et non de celle au moment de la lecture (bien sûr, du côté lecteur, il y aussi des améliorations, d'ailleurs les convertisseurs 24 bit 192 KHz dans les lecteurs CD récents poussent encore plus loin la restitution sonore).
NOn, il poussent pas plus loin la restitution sonore. Ils n'augmentent pas la résolution des CD. Ils permettent d'utiliser des filtres qui sont reportés plus haut et théoriquement n'ont donc plus d'influence dans la partie audible du spectre.
Il y a donc eu plusieurs causes techniques, elles même indépendantes l'une de l'autre (support vinyle, support CD, enregistrement numérique direct, enregistrement analogique converti, amplis à tubes, à transistor, prise de son, etc..), qui influe sur l'émotion finale, et il est difficile d'en connaître l'origine.
Oui, mais elles ne sont pas du tout, mais alors pas du tout celles que tu dis...
En plus, le marketing s'en mêle: acheter un vinyle est non seulement une "mode", mais aussi çà laisse à penser qu'on ne peut dématérialiser ce rendu sonore... faut vendre... faut vendre...
Alors qu'il suffit de numériser à partir de la platine TD pour réentendre sur fichier numérisé (et sur CD, si on grave le CD) le son "vinyle".
Ayant été le plus ardent défenseur de cette façon de prouver que le son du LP tenait sur un CD, je ne vais pas dire le contraire... Ce qui m"étonne c'est que tu ne perçoives pas la grande confusion de ton propos : tu peux faire ça chez toi avec un équipement à deux balles...