Revu
Paris de Cédric Klapisch en Blu-Ray.
La « place » de Klapisch dans le cinéma français est plutôt spéciale : il n’est ni dans la catégorie, pour caricaturer, cinéma estampillé auteur, intello-bobo, entre autres clichés, à la Honoré, Desplechin, Assayas… ni dans le cinéma populaire, beauf, couillon et bas du front façon Besson, ni dans le classique cinéma français label qualité à la Sautet ou Chabrol. Klapisch a fait des films générationnels (Le Péril Jeune), des succès populaires (l’auberge espagnole), de genre (Ni pour ni contre…), des ratés (Peut-être…) ou des films plus confidentiels (Chacun cherche son chat).
Paris, film choral, où le malade du cœur Romain Durain observe depuis sa fenêtre, les gens vivre et s’aimer, joint deux pans du cinéma de Klapisch : la veine populaire (avec son sujet et son casting 4* - Lucchini, Viard, Binoche, Duris, Dupontel, Mélanie Laurent, Clouzet…) et la veine intimiste (Paris c’est Chacun cherche son chat à l’échelle de la ville).
C’est réussi, vif, bien écrit, sans éviter les clichés tout en jouant sur les stéréotypes (la femme séparée, l’étudiante, le type qui a réussi, la crise de la 40-50…), les acteurs sont diversement servis (un peu trop pour Lucchini, pas assez pour Cluzet et parfaitement pour Binoche) et pour les parisiens c’est un plaisir de voir ces personnages évoluer dans des lieux familiers (pour un niortais faut voir..
)
Klapisch n’est pas un génie et il le sait, c’est à la fois la force et la faiblesse de son cinéma, inoffensif mais attachant. On sent dans chacun de ses films un type humble et honnête. Son Paris est à son image : pas un grand film de bout en bout mais toujours des petits riens qui marquent : une scène, une musique, un dialogue anodin et banal, un plan ou une idée qui surgit.
Depuis que j’ai vu le Péril Jeune, j’ai toujours envie de voir le nouveau Klapisch. Rarement déçu. Le prochain : Ma part du gâteau.
Je ne mets pas de note car je n’aime pas ça mais j’ai aimé et ça supporte une seconde vision. Sinon, comme toujours chez Klapisch, image et son au top (c’est un fan de HC d’ailleurs)