Une nouvelle expérience dans mon aventure Home Cinéphile, l’exotique Anthem MRX 500.
Présentation et Critères de choix
L’Anthem est le 5eme amplificateur à prendre place dans mon meuble, après les Yamaha RXV 590RDS, RXV 430 RDS, RX-1800 et un Onkyo TX-NR 5008.
Le remplacement ne s’est pas fait sans craintes, puisque l’Onkyo était déjà capable de performances de haut niveau, notamment grâce à son système de correction embarqué, l’Audyssey Multi Eq XT32. L’efficacité du procédé est assez étonnante, mais la frustration de ne pas disposer des courbes de réponse en fréquence avant/après correction reste importante. En effet, il est toujours intéressant de voir ou les corrections ont été apportées, de connaître leurs limites, et ainsi préparer une correction passive ciblée et efficace.
Bien sûr, Audyssey propose ces prestations via un Kit Audyssey Pro (incluant licence, micro plus performant et logiciel), mais cela reste réservé à certains modèles (dont le 5008 ne fait pas parti) et implique un malus conséquent à la facture puisque le prix public du kit dépasse les 1000 euros…
Anthem, marque reconnue pour la qualité des ses produits très haut gamme, s’est décidée récemment à lancer une gamme d’intégrés assez ambitieuse. L’objectif étant de proposer des produits à l’amplification efficace, aux possibilités d’égalisation avancées (calibration propriétaire ARC) et le tout à un tarif relativement accessible. Quitte à se passer de tout un tas de licence et fonctionnalités pas vraiment indispensables, et facilement remplaçable par des fonctionnalités équivalentes sur les sources ou diffuseurs.
Voici comment l’Anthem RMX 500 s’est retrouvé chez moi, alimentant un pack Jamo THX D500 et nourrit par un Oppo BDP-93EU.
Déballage, Prise en main et Fonctionnalités
L’ouverture du colis s’est passée chez mon revendeur, c’est un aspect des plus appréciables, loin du service des « pousseurs de cartons » et participe à une prise en main plus rapide. L’emballage est soigné et le kit micro assez impressionnant, mais ce qui surprend le plus de prime abord, c’est les dimensions de l’intégré, qui se démarque par une profondeur étonnamment réduite. Madame est contente, j’ai pu réinstaller les portes du meubles A/V et il reste de la place pour dissimuler l’excédent de câble.
On se retrouve face à un design atypique lui aussi. Non pas que ce soit laid, mais ça reste assez primaire, loin de certaines production au design tendance. La finition elle est impeccable, et le potard à quelque chose de rassurant lorsqu’on le manipule.
La connectique n’est pas pléthorique, on retrouve l’essentiel avec notamment 4 entrées / 1 sortie HDMI. Au rang des absents, l’entrée multicanale pour décodeur externe. Pas de décodeurs intégré pour l’écoute de SACD non plus, il faudra prendre garde à disposer d’une source décodant le DSD pour en profiter.
Les relais HDMI sont bien plus discrets et rapides que ceux de l’Onkyo TX-NR 5008, et le signal semble réellement passtrough cette fois-ci. Une limitation tout de même, impossible de faire passer le signal avec l’amplificateur éteint.
Une configuration rapide est proposée lors de la mise en route de l’appareil, nous demandant par exemple si l’on souhaite utiliser la sortie vidéo analogique ou numérique, le nombre d’enceintes connectées et quelques autres détails.
Passés cette étape, on a enfin accès à un set up des plus complets (en résolution 480, ce qui n’est nullement gênant, même en projection) et facile d’utilisation. Les possibilités sont assez impressionnantes ! On commence par les réglages généraux de l’ampli : type et nombre d’enceintes (distances, coupures, niveaux…), préférences vidéos (avec 2 mémoires), calibration ARC (avec 2 mémoires également). Puis on enchaîne par un réglage des sources, où absolument toutes les entrées (vidéos et audios) sont assignables dans tout les sens. On peut définir pour chaque source : les préférences vidéos, le type de calibration ARC (audio, vidéo ou off), les priorités de décodages ou de dsp, la correction à appliquer au niveau des enceintes (indépendamment du niveau général déjà régler)… Bref, une mine !
La télécommande s’avère par contre assez basique, bien que donnant accès à toutes les fonctionnalités essentielles. L’affichage des données lues est par contre très facile, pratique pour connaitre le type et l’échantillonnage d’un flux.
ARC – Calibration en mode automatique
La promotion des intégrés de la marque s’est faite sur 2 points essentiellement : la réputation prestigieuse des préamplis haut de gamme de la marque, et la calibration ARC embarqué (Anthem Room Correction).
L’ARC à la particularité de déporté les mesures et le calcul des corrections sur un ordinateur personnel. Cela permet à la fois de diminuer les coûts liés à l’implantation d’un chipset et de ne plus être confronté aux limitations des puces intégrées. Des solutions équivalentes existent chez la concurrence, Audyssey en tête avec son Kit Pro, mais moyennant un surcout des plus important.
Le Kit de calibration à de quoi surprendre lorsqu’on est habitué aux micros des marques généralistes. Il comprend un microphone de qualité numéroté, un pietement orientable très stable et pratique, un CD-Rom d’installation du soft et un manuel en français.
L’installation du soft est des plus enfantine, et nécessaire dans sa version de base pour pouvoir prétendre aux mises à jours proposées sur le site de la marque. Toute la connectique est fournies, du câble USB du micro au câble reliant l’intégré au PC. Ce dernier s’avère malheuresement à la norme RS-232, chose plutôt rare sur nos ordianteurs aujourd’hui. Tout n’est pas perdu, puisque qu’un adaptateur RS-232/USB est possible. Attention cependant, tous les adaptateurs ne fonctionnant pas avec la même régularité, ce qui peut s’avèrer pénible en pleine calibration.
Anthem conseille et propose à la vente celui-ci : le Keyspan USA-19HS http://www.tripplite.com/en/products/model.cfm?txtSeriesID=849&txtModelID=3914, disponible pour une cinquantaine d’euros. Il fonctionne à merveille.
La calibration a été effectuée en mode automatique en respectant les 5 points de mesures préconisés. L’ensemble des mesures va définir la correction à effectuer sur chacune des voies, la première à régler les distances et niveaux.
Il nous est demandé de renseigner les enceintes utilisées, que ce soit en mode Movie ou Music par exemple, puis tout est automatique. Prévoir une bonne demi-heure pour réaliser les mesures et un environnement aussi calme que possible. Le micro est assez sensible, j’ai du mettre les enfants et les animaux à la porte.
Une fois les mesures effectuées et quelques minutes de calcul plus tard, voici ce que livre l’écran du PC :
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La courbe cible est la bleue, la courbe mesurée la rouge et la courbe corrigée la verte.
L’expérience est des plus intéressante car avant même de passer aux écoutes ou à l’analyse des corrections apportées, on dispose enfin d’une représentation de la réponse des enceintes en fonction de la pièce. Mes 3 LCR sont identiques et les différences de mesure mettent en évidence les défauts de placements et l’incidence de certains meubles.
A titre d’exemple, l’énorme bosse de la Front Left qui se dessine entre 100 et 250 Hz reflète la proximité du mur latéral gauche. Je m’en doutais déjà, mais sans savoir dans quelles proportions cela l’affectait… Je sais aujourd’hui que l’amortissement du mur frontal ne sera pas suffisant pour réduire les réflexions primaires. Gros boulot en perpective sur la plage 100 / 500 Hz.
Puis lorsqu’on s’attarde sur les corrections appliquées, on peut se rendre compte du très bon boulot effectué. La courbe verte se rapproche vraiment de la cible de façon significative. Et que dire du caisson de basse ! C’est d’aileurs sur cette partie là qu’on se rend compte immédiatement du résultat à l’écoute.
Les résonnaces désagréables ont disparue, sans aucune perte d’impact pour autant et on constate un net progrès dans la clarté des dialogues, surtout lors de scènes mouvementés !
L’ARC mériterait un article plus détaillé, notamment concernant son mode manuel, mais il va falloir remettre cela à plus tard. Des soucis de compréhension du soft m’empêchent encore de l’exploiter, mon niveau d’anglais étant proche du médiocre.
En conclusion, je trouve que l'ARC fait déjà un travail remarquable en mode automatique. Il a m'a préférence au système Audyssey embarqué (même dans sa version XT32) de part ses possibilités d'affichage, de ciblage (dans son mode manuel), de profils (2 actifs en même temps, une infinité stockables sur PC) mais aussi dans son rendu.
En effet, c'est surtout le caractère bien trempé de l'Anthem qui rendre heurex ses propriétaires, et c'est la première fois qu'un système ne le dénature pas. L'audyssey, au demeurant performant lisse trop le signal à mon goût, tout en créant un artifice qui peut séduire en renforçant l'effet bulle. L'ARC au contraire préserve la précision de l'Anthem, tout en atténuant l'incidence de votre local.
Ajout : La notice de l'intégré à créer un trouble quand aux possibilités étendue de calibration en mode manuel : il ne semble finalement pas possible d'étendre la correction au delà de 5000 Hz sur plus de 2 canaux. La faute à un guide commun aux préamplis de la marque
![:wink:](https://www.homecinema-fr.com/forum/images/smilies/icon_wink.gif)
Et les écoutes dans tout ça ?
Dans le grand bain – Concerts multicanaux
Les écoutes se sont limitées à des sessions multicanales, mes enceintes ne se prêtant une prestation stéréo convaincante. Néanmoins, la musicalité tant vantée de l’appareil m’a poussé à démarrer par quelques concerts que j’affectionne.
Sting - Live a Berlin : 5.1 DTS HD
Il y a toujours quelque chose d’angoissant à lancer la première piste sur un ampli qu’on vient d’acquérir, les premières notes de l’orchestre balayent immédiatement les doutes. La où l’Onkyo 5008 parvenait à compenser par son effet bulle feutré et agréable, l’Anthem lui explose. L’espace est ouvert, diablement précis et parvient à détacher concrètement les instruments à la fois dans l’espace et sur la partition. La définition est importante, le rendu ciselé. A titre de comparaison, cela me rappelle assez les écoutes que j’ai pu faire sur de l’électronique Atoll. Une dynamique similaire, peut-être un peu plus droit, sans le côté qu’on pourrait qualifier « d’excessif » dans le haut du spectre.
Il faut entendre le morceau « Russians » pour se rendre compte des envolées dont est capable l’Anthem !
Mika – Parc des Princes : 5.1 DTS HD
Ce concert très pop et excentrique n’a pas réussi à mettre à mal la bête. Et pourtant, il n’a pas été épargné, le potard ayant été poussé à 0dB sur certains passages. La tenue de l’amplification est remarquable, à ce demander ou étaient passé les 220 watts de l’Onkyo… C’est aussi lors de cette écoute que les bienfaits de l’ARC se sont fait le plus sentir. Sans lui, les basses envahissantes d’un caisson à la limite de la rupture empêchaient de pousser plus fort. Là, mon petit Jamo retrouvait un souffle, sans sacrifier à l’impact.
Conclusions
Anthem à développé un amplificateur sans sonorité marquée. Même si cette conclusion n’engage que moi, c’est sa relative neutralité qui lui confère cette étiquette musicale. On pourrait le qualifier de légèrement brillant et doté d’une pêche, d’une dynamique impressionnante. Le tout, et c’est sans doute là que réside « l’exploit », sans agressivité.
J’ai pu retrouver un peu de la verve de mon ancien ensemble (Klipsch + Yamaha), sans toutefois revenir au niveau. La faute uniquement à mes enceintes « trop » taillées pour le home cinema..
Ecoutes HC
Les bandes son les plus surprenantes ne se trouvent pas ou on les attend. Une explosion ça fait « boom », on le sait. Par contre les films disposant d’ambiances réellement travaillées sont plutôt rares, alors que si importantes pour une immersion optimales… C’est parmi ces disques que j’ai pioché pour ces tests, privilégiant l’environnement à la démonstration.
La Communauté de l’Anneau – DTS HD
Les scènes phares ne sont pas en reste. L’Anthem retranscrit avec brio les scènes de duel contre Saroumane, le Ballrog ou le combat contre les gobelins. Mais ce n’est pas là que l’expérience fût la plus forte.
Les bruits naturels de la terre du milieu brillamment retranscrits, l’écho tourbillonnant de la voix de rois sorciers, les effets avants/arrières lors de passages de cavaliers, l’effervescente lors de la fête en l’honneur de Bilbo et du feu d’artifice… Tous ces éléments qui nous font rester dans le film, nous plongent au plus profond de l’aventure. La clarté des dialogues (affirmée par l’ARC), notamment lors des passages narratifs. J’ai toujours dû augmenter de 2 à 3 dB la voie centrale sur ce film… jusque là. Pas avec l’Anthem, ce qui fait un plus grand bien à la à la cohérence de la scène frontale lors des envolées dynamiques.
C’est bien simple, je voulais visionner quelques passages… le film à tourné jusqu’au bout.
Prédictions – DTS HD
Il reste mon BR de référence, tant au niveau de l’image que du son. C’est sans aucun doute le disque le plus dynamique de ma vidéothèque.
La première catastrophe vous clou littéralement au siège, de part son effet de surprise lors du premier visionnage, mais aussi par l’incroyable explosivité de la séquence (sans mauvais jeu de mot), transcendée par l’Anthem. Les pics de dynamique sont impressionnant, les transitions rapides sans jamais devenir agressif.
L’accident de métro qui s’en suit redouble d’intensité, tout en rajoutant une dimension supplémentaire : l’espace. Tous les canaux sont sollicités en permanence, multipliant les effets avant/arrière. On ressent presque physiquement la motrice glissée sur les voies. Le fracas des immenses piliers de béton est spectaculaire, on localise les différents impacts pour les sentir se rapprocher de nous inexorablement. Immersion garantie. Cette scène était déjà impressionnante avec le 5008, mais tout était davantage centré sur la position d’écoute. Avec l’Anthem, on est capable de discerner différent plans. Il est diabolique de spatialisation… Bluffant.
Inglorius Bastard – DTS HD
La froideur de la longue séquence d’ouverture m’a glacé le sang… Le respect des silences et de la déglutition de l’officier allemand, la retranscription de chaque bruissement liés aux gestes des protagonistes participe à l’horreur de la situation.
L’explosion du cinéma et les scènes précédentes font parti de l’Anthologie du cinéma, dans la catégorie « plaisirs coupables ». Le souffle de l’explosion est impressionnant et traverse la pièce, la pression bien réelle et les surrounds sont en feu… mais l’Anthem parvient à retranscrire l’ensemble de la plus belle façon, alors qu’un brouhaha aurait pu être toléré devant la quantité d’informations.
Conclusions et Appréciations personnelles
Les MRX s’adressent aux utilisateurs à la recherche d’un son direct, dynamique et précis. Anthem à réussi l’exploit de réunir ces qualités en privilégiant la séparation des canaux, sans pour autant avoir l’impression que les enceintes jouent chacune de leur côté.
La puissance du modèle MRX 500 semble sans limite. Toutefois, il est utile de préciser que toutes mes enceintes sont coupées à 80Hz, et ne nécessitent pas d’être alimentées dans la part la plus énergivore de la bande passante.
L’ARC est un outil aussi efficace que discret, à l’utilité renforcée par une interface graphique précise et à l’échelle ajustable.
Tous ces critères font que je ne regrette absolument pas cette acquisition. Voici un produit puissant et efficace, proposé à un prix indécent à l’égard de ses concurrents généralistes.
Il ne plaira pas pour autant à tout le monde, tant il est éloigné de certaines productions. Onkyo est à mille lieux de ce que propose Anthem, avec son rendu très doux, feutré et à l’effet bulle saisissant.
Mon pack d’enceintes n’est pas le compagnon idéal, même si les écoutes m’ont beaucoup plus. L’Anthem mérite des enceintes plus à même de s’exprimer. Les écoutes que j’ai pu faire sur des Paradigm Studio 100 par exemple, donnaient plus de vie encore à l’ensemble.
Cet ampli va passer du temps chez moi et continuer à me régaler un moment !
Mes autres CR
Pack Jamo THX Select D500 http://www.homecinema-fr.com/forum/viewtopic.php?f=1028&t=29958214
Ampli Onkyo TX-NR 5008 http://www.homecinema-fr.com/forum/viewtopic.php?f=1113&t=29957839
Caisson de basse Jamo Sub650 http://www.homecinema-fr.com/forum/viewtopic.php?f=1113&t=29954666