nitri a écrit:Si Pio2001 est dans le coin: Si je mesure la carte son de mon PC avec plusieurs cordon secteur, des rallonges pour simuler un très mauvais cordon, dois-je m'attendre à un effet visible sur les courbes de bruit? Je suis chez moi à pertir de mercredi, je peux faire les tests avec plusieurs cordons.
A mon avis oui. En traçant le spectre du bruit de fond à vide, tu peux mettre en évidence des changements vraiment minuscules.
Je pense que le niveau du 50 Hz, en particulier variera, peut-être pas en fonction du câble secteur, mais en fonction de la
position de celui-ci.
J'ai déjà fait l'expérience avec le sens des câbles de modulation (câble soudés de la même façon des deux côtés !), et j'avais bien une différence de niveau reproductible mesurée à 50 Hz sur le spectre du bruit de fond, qui me permettait de déterminer dans quel sens le câble de modul était branché. Je l'ai interprété comme l'effet de la corbure du câble à l'arrière des appareils. Il avait pris un pli à force d'être resté branché, et se trouvait probablement à distance plus ou moins grande des transformateurs des appareils selon le sens de branchement. J'avais malheureusement rangé les appareils lorsque j'ai dépouillé les mesures.
BoraBora a écrit:Un ABX raté, au minimum, permet de conclure que l'ABX était nécessaire (en partant du principe que si l'ABX a eu lieu, c'est que des différences étaient perçues en non-aveugle). Il permet donc de conclure que la perception auditive n'est pas aussi fiable que l'on aimerait parfois le croire, que les erreurs sont fréquentes et que les illusions psycho-acoustiques existent bel et bien, y compris chez des audiophiles chevronnés équipés de matériel HDG. Ce n'est pas rien, comme conclusion, tout de même.
Les conclusions que l'on peut tirer d'un ABX raté tiennent toutes dans le compte-rendu qui en est fait. A la limite, si aucun compte-rendu n'est rédigé et que l'on donne le score seul, on ne peut rien en conclure du tout. Exemple bien connu : les comparaisons en aveugle entre le gramophone et la chanteuse, où les auditeurs disaient ne pas entendre de différence. Plus proche de nous, certains des compte-rendus d'écoute de chez Matrix-hifi où une simple phrase décrit le résultat : "le test n'a pas permis de confirmer l'existence de différences audibles". Je ne vois vraiment pas ce que je dois en déduire.
Par contre, lorsque les auditeurs décrivent ce qu'ils entendent avant le test, puis qu'ils décrivent ce qu'ils entendent pendant le test, là c'est instructif.
S'ils disent que pendant le test, ils ont perdu tout point de repère, et on répondu un peu au feeling, jusqu'à s'embrouiller complètement les pinceaux et abandonner, ce que cela nous apprend reste assez limité. Au pire que comparer de façon répétée pendant deux heures sur un extrait de 10 secondes qui tourne en boucle fait perdre toute discrimination. Ce n'est pas un scoop.
Si des différences sont décrites et comparées aux réponses, là cela commence à devenir intéressant. Si tel auditeur a noté une meilleure dynamique et une stéréo un peu décalée d'un côté alors qu'il réécoutait le même passage, on peut en déduire que ces critères n'étaient pas de bons critères de discrimination, tout au moins dans ce test, et peut-être dans d'autres. Cela peut montrer l'importance de rejouer le même passage exactement, ou mettre en évidence des effets de contraste par répétition, si par exemple un extrait commence doux et termine fort.
Si l'auditeur annonce être sûr de son choix et se trompe (cas rare), là, on est dans l'extrême opposé : on peut cette fois en déduire, a priori, que la différence perçue par l'auditeur entre les deux appareils n'est pas dûe au son délivré par les appareils. Le suite est immédiate, la différence est-elle encore audible en non aveugle, et comment l'auditeur interpète-t-il le fait d'entendre clairement le son de B lorsqu'on lui dévoile que A est en route ? Le son perçu change-t-il immédiatement après avoir dévoilé la réponse, ou l'auditeur perçoit-il toujours le son de B en poursuivant l'écoute de A en non aveugle ?
Questions vraiment intéressantes, et jamais encore abordées à ma connaissance à l'issue d'un tel cas de figure !
Cela m'est arrivé très rarement, et dans mon cas, j'ai eu l'impression d'avoir instantanément perdu un paquet de neurones : une fois l'erreur dévoilée, je n'entendais plus ni le "son de A", ni le "son de B", et ce définitivement. C'est très frustrant. Encore que les notions de "son de A et de B" se soient révélées assez floues dans ce cas, dans la mesure où je ne me rappelle d'aucun détail reconnaissable dans le son, dont je puisse dire en réécoutant "il est présent", ou "il est absent". Il ne reste que le
souvenir d'avoir eu une sensation d'écoute très nette, en quelque sorte.
BoraBora a écrit:Si l'on ajoute à cela que tous les ABX positifs ont pu être expliqués par des mesures (à ma connaissance, du moins, et Pio ou Robert rectifieront peut-être mon assertion).
Le domaine des ABX de mp3 est celui où les mesures sont les plus difficiles à corréler à l'écoute. C'est dû au fait que la distorsion est délibérément orientée par des modèles psychoacoustiques pour être le moins audible possible.
Il n'est reste pas moins que l'existence de la différence est flagrante aux mesures.
Sinon j'ai souvenir d'un ABX où les mesures n'étaitent pas très satisfaisantes : c'était un ampli Sony, je crois, ABXé par les Kangourous. Il avait une courbe de réponse qui ondulait légèrement, mais on avait du mal à croire que cela fût audible, vu la faible amplitude des ondulations. Je ne me rappelle plus si les mesures ont été poussées au-delà. Cela aurait par exemple pu trahir de l'aliasing, et alors bonjour l'intermodulation entre les hautes fréquences.
haskil a écrit:Pio2001 a écrit:A chaque fois, après une nouvelle optimisation ou une nouvelle montée en gamme, je me disais "ouaaah ! J'entends un machin ici et un truc là, j'avais jamais remarqué". Et puis je reviens au matériel précédent "ah ben non, on les entends pareil... j'avais jamais remarqué".
Est-ce réglé pour autant ?
Pourquoi as-tu entendu une chose que tu n'avais jamais remarquée auparavant ?
Il y a plusieurs pistes à suivre...
Il faudrait revenir dessus au cas par cas. C'était il y a bien longtemps. Le seul souvenir très clair que j'ai est une voix noyée dans un bruit, dans Animal 1, de Front 242, et dans ce cas là, je l'ai toujours entendue, dès l'achat du disque. J'ai ensuite cherché à l'utiliser comme test, mais elle était parfaitement audible (à peine) sur tous les systèmes que j'ai essayés.
Franchement, il me semble me souvenir d'avoir été dans ce cas de figure (entendre une nouveauté, puis de nouveau l'entendre sur l'ancien matériel), mais je ne parviens pas à me souvenir d'un exemple précis.
J'ai été maintes fois confronté au même cas de figure dans des ABX de mp3 et assimilés (mais dans ce cas, les détails ne sont pas découverts lors d'un changement de matériel), et la capacité de réussir ces ABX dépend assez peu du matériel utilisé. J'ai fait le test une fois avec un combiné micro-casque pour PC (assez bon, tout de même) contre le Sennheiser HD600, en reprenant un des ABX les plus difficiles que j'avais réussis. J'ai également réussi le test avec le combiné micro-casque.
je dois signaler qu'a contrario, j'ai une fois réussi un test seulement sur les enceintes et pas au casque. Ce cas est normalement plutôt considéré comme une exception, mais en fait, je me demande si cela a vraiment été étudié. Je l'ai toujours vu affirmé d'autorité.