kepassa a écrit:@cylon,@resetto, @opbilbo and co, il y a une dérive colorimétrique avérée sur le communauté de l'anneau (cf l'intervention de christophe cherel ici:
http://www.homecinema-fr.com/forum/viewtopic.php?p=174843965#p174843965 )
Et la définition est assez moyenne QUAND ON COMPARE ! Car il faut comparer les gars, et oui ! On ne peut pas se contenter d'affirmer, il faut comparer...Le blu-ray devait permettre au départ un saut quantitatif 5 fois supérieur en terme de stockage de données par rapport au DVD. Ici, en terme qualitatif, on est loin du compte.
Maintenant, est-ce que c'est l'arnaque du siècle ce coffret VL ? Non ! Heureusement on a déjà eu la VC, ça suffit !
Je pense que quiconque ne voit rien d'anormal avec ce blu-ray enterre encore plus vite ce format. Je m'explique.
Depuis un an qu'est-ce qu'on voit ? On s'aperçoit que pas mal d'éditeurs ralentissent leurs sorties blu-ray et se donnent du temps pour amortir leur coût (en partie à cause de la crise). "le magicien d'Oz", "Autant en emporte le vent" , "Les dix commandements" ou "French cancan" sont des films qui ont bénéficié d'un soin particulier lors de leur transfert et qui donnent des résultats extrêmement satisfaisants. On n'est vraiment pas loin de la perfection concernant ces titres.
Quand je voie "la communauté de l'anneau", je pense à ces films, c'est normal, je ne vais pas comparer avec ce qu'il y a de plus médiocre en terme d'images et de son en matière de blu-ray. Et je me demande pourquoi un film de 1939 est plus "beau" qu'un film de 2001? Pourquoi y a-t-il cet "anachronisme" technologique entre "le magicien d' Oz" et "la communauté de l'anneau" VC et VL ?
Depuis 4 ans que le format blu-ray existe, on n'a connu quelques hauts: "Psycho", "Quo vadis" ou "African Queen" ; mais surtout de retentissants bas: "Predator", "Full metal jacket", "Gremlins", "Patton", "French connection" ou encore "Spartacus" ! Sans parler des mises à jour des lecteurs qui sont incomplètes et aléatoires et de trop rares bonus interactifs en haute-définition!
Aujourd'hui,la technologie du transfert devrait être maîtrisée normalement par tous. Mais les coûts sont prohibitifs concernant les éditions de qualité.
La Warner n'a toujours pas récupéré son million de dollars investis dans "le magicien d' Oz". La crise est une des raisons mais n'explique pas tout. Les traditionnels 2K sans restauration ne sont que trop rarement remplacés par des transferts 4K ou 8K avec restauration. La faute selon moi revient aux fabricants et spécialement, l'inventeur du blu-ray, Sony qui n'a pas su ou pas voulu imposer un standard qualitatif. Très souvent nous n'avons pas une piste audio en français en haute-définition sur un disque qui est censé être un support de la haute-définition. On n'est pas loin de la tromperie sur marchandise !
Je pense que le blu-ray ne sera pas un format de masse comme le DVD pour toutes ces raisons mais pas seulement. Les éditeurs continuent malgré tout de parier en l'avenir. Ils ont entièrement raison,selon moi, s'ils ne veulent pas sombrer comme l'industrie de la musique, j'y reviendrai un peu plus tard.
A mon sens, il faut encourager ceux qui se battent à l'intérieur des studios pour restaurer les vieux films et qui les gratifient de transfert 4K ou 8K. Le mécénat privé et l'Etat (déjà surendetté) lancent des programmes de restauration ici et là en DVD pour sauver de la destruction quelques dizaines de films mais c'est loin d'être suffisant. La Gaumont s'est lancé dans un vaste programme de restauration de son catalogue. Mais elle réserve pour le blu-ray ces films les plus commerciaux reléguant une grande partie en DVD, voire en VOD, pour ne pas se mettre dans le rouge au niveau des comptes. Le blu-ray "French Cancan" est une réussite trop isolée à mon goût. Nous avons déjà perdu plus de 90% des films muets. Essayons de les aider à sauver ce qui peut encore l'être en n'hésitant pas à faire le tri nécessaire entre le bon et le moins bon. Je ne crois pas que cela soit en nivelant par le bas (notre regard critique) qu'on y arrivera.
Il y a trop souvent un écart entre ce que je lis dans les tests des blu-rays et ce que je voie. Pourquoi ? Traditionnellement, la presse spécialisée est un facilitateur de ventes et ne défend que trop rarement les intérêts du consommateur lambda. Son modèle économique ne lui permet pas d'avoir cette indépendance de jugement indispensable vis à vis du monde du cinéma. La pub pèse beaucoup trop lourd dans leur budget et leurs liens sont trop étroits avec ce milieu (besoin d'infos, de scoops, de blu-rays avant leur sortie pour les tester...). Dans le meilleur des cas, elle souligne les défauts des blu-rays mais ne va pas jusqu'à demander des comptes aux fabricants qui bâclent leur travail.
Le monde du cinéma parie sur sa survie en protégeant son industrie du mieux qu'il peut (protocole hdcp,etc.) car il ne veut pas sombrer comme l'industrie de la musique. Cette dernière s'est écroulée à cause d'une impossible protection de son contenu. Mais elle a aussi été incapable de renouveler et remplacer le format CD. Elle s'est contentée souvent du minimum en terme de qualité de fabrication: ils étaient rares les CDs "DDD" dans un beau coffret avec un livret dans les années 90 ! Ensuite, les majors ont avant tout dénoncé le piratage dans les années 2000 en proposant tardivement des CDs augmentés de DVD bonus. Mais c'était déjà trop tard, les modes de consommations étaient en train de changer. Steve Jobs a été obligé de créer seul la plateforme "Itunes" : il ne trouvait aucun partenaire dans le monde de la musique qui comprenait que leur industrie devait s'adapter à ces évolutions.
J'espère en mon for intérieur que l'industrie du cinéma ne sombre pas dans ces travers. Si je peux l'aider à mon tout petit niveau en les poussant vers le bon chemin par des critiques bonnes ou négatives dans ce forum ou ailleurs et bien, pourquoi pas ?
Je ne veux pas apparaître comme étant cet éternel insatisfait mais plutôt celui qui garde un jugement critique le plus honnête possible. Et c'est tout l'enjeu de la VL de "la communauté de l'anneau" qui selon moi est moyenne en terme de définition selon les passages et non fidèle à sa colorimétrie d'origine.