Salvor Hardin a écrit:L'ABX permet juste d'éliminer un critère d'achat non pertinent. Bien entendu rien ne prouve que toi ou moi avec nos oreilles bio-ioniques nous n'aurions pas réussi l'ABX entre tel et tel élément. Par contre, les résultats s'accumulant, il semble que l'ABX confirme les mesures et nos connaissances physiques de base pour un certain nombre d'élément d'une configuration HiFi de base.
Donc, devant ces faits, pour quelqu'un qui préfère la raison à la croyance, le crible pour l'achat va être tout simplement autre chose (l'esthétique, l'ergonome, le prix etc...).
Il reste tout de même une question non résolue pour l'auditeur qui souhaiterait se baser sur les ABX des autres : d'accord, en double aveugle, les appareils offrent des performances équivalentes, mais est-ce que l'effet psychologique sera éliminé pour autant ? Est-ce qu'on ne va pas quand même entendre un son pourri sur l'appareil qui a
l'air pourri ?
Seuls ceux qui ont pratiqué l'ABX eux-mêmes peuvent le dire.
audiopathe a écrit:Il me vient une question: si l'ABX ne permet pas de distinguer deux lecteurs CD (l'un basique, disons à 4-500 écus, l'autre très HDG, à 5000 écus, par exemple), et si les mesures ne le permettent pas davantage (un "simple" lecteur CD est déjà excellent sur des critères de rapport signal / bruit, distorsion, et on pourrait en dire autant d'un lecteur DVD, non?
), dois-je en déduire que les objectivistes ne se compliquent pas l'existence à investir dans leurs sources?
Oui en ce qui me concerne, mais en ajoutant la dernière étape indispensable :
étant donné que les différences psychologiques ne s'imposent plus inconsciemment à mes oreilles. Alors seulement, je peux me contenter, pour ce qui est du son, du matériel transparents aux mesures (de distorsion inaudible en aveugle).
audiopathe a écrit:Idem pour les amplificateurs: la majorité des produits grand public (la totalité, peut-être) est irréprochable sur le plan des mesures, non? Il n'y a guère que les puissances qui changent, le nombre d'entrées, éventuellement le facteur d'amortissement plus ou moins élevé?
Même le facteur d'amortissement, je m'en fiche un peu. Celui de mon Arcam est de 30. C'est médiocre, mais ça casse pas trois pattes à un canard. Je m'en contente.
En revanche, si c'était à refaire, je choisirait un ampli avec une plus forte atténuation pour l'écoute à très bas niveau. Avec le volume électronique à -72 dB, qui est le réglage mini, le son reste nettement audible, et il m'arrive parfois, notamment au casque, de vouloir baisser le son encore plus, ce qui n'est pas possible.
Voilà un exemple de critère de choix pour moi.
audiopathe a écrit:Idem pour les enceintes les plus courantes. Excepté des modèles très spécifiques ( cf le revival des enceintes large-bande), n'importe quelle colonne moderne tient la route, assure un spectre assez large, une directivité acceptable, etc...
Là par contre, je suis encore très insatisfait.
D'abord, je serais curieux de savoir quelle enceinte assure une "directivité acceptable" ou une bande passante correcte. Ce n'est jamais mesuré. Il n'y a guère que Genelec ou des marques comme ça qui publient ces données dans leur catalogue d'enceintes.
Il reste ensuite à définir ce qui est bon de ce qui l'est moins. Comment interpréter un creux dans la courbe de réponse dans l'axe qui disparaît hors axe ?
Pour l'instant, l'acoustique de mon salon étant exécrable, je n'écoute qu'au casque pour la musique.
Pour le ciné, c'est un peu différent, comme on est cloués devant l'écran, je compense la mauvaise acoustique en mettant les enceintes très proches des auditeurs. Cela marche bien. Mais pour l'écoute musicale, ce n'est pas pratique, car le point d'écoute n'est pas devant le PC qui sert de source.
Je me reposerai la question lorsque j'aurai un salon convenable. Et je trouve la plupart des enceintes mauvaises. Presque rien ne me plaît.
Au casque, je suis 100 % satisfait le mon HD600, branché sur la sortie casque de l'ampli. Aux mesures, la sortie de la carte son est meilleure, mais la différence audible est minime. En ABX, avec Nitri, je n'ai pu distinguer deux sorties casques que sur l'AKG K-400, dont l'impédance est plus irrégulière, et avec l'ampli Marantz, dont l'impédance de sortie est la plus haute.
Je trouve qu'il y a de très grandes différences entre les casques. Plus encore qu'entre les enceintes. J'ai été incrédule en comparant mon Sennheiser HD600 avec un Beyer DT990. Comment pouvaient-ils annoncer chacun une bande passante de 20 à 20 kHz à -3 dB ? Il y avait au moins 10 db d'écart dans certaines zones de fréquence à vue de nez !
Effectivement, les mesures publiées par headphone.com indiquent +5 db dans le grave et +10 db dans l'aigu pour le beyer par rapport au Senn.
Mais étant donnée l'interaction entre le casque, l'oreille et le conduit auditif, et étant donnée la courbe de réponse du torse et des épaules, qui est court-circuitée au casque, la neutralité n'existe pas au casque. j'ai donc choisi par goût, et le HD600 m'a immédiatement plu. Je l'utilise intensivement, et, pour la première fois, après un Sony mdr-1, un Sony mdr-32, un Superex Pro-B VI, et un AKG K-400, je ne m'en lasse pas.
J'ai essayé les méthodes d'égalisation paramétriques dont il est question chez head-fi.org pour supprimer la résonnance diaphragme-tympan vers 7 kHz, mais je n'y suis pas arrivé. La sinusoïde montante est toujours irrégulière.
audiopathe a écrit:Alors, qu'en est-il? Les objectivistes (si tant est que l'on puisse généraliser ainsi) sont-ils plutôt portés à privilégier les appareils les moins ésotériques / audiophiles possibles? (ce qui ne signifie pas forcément minichaînes ou amplis de sono, je ne caricature pas, à quoi bon?)
Comme c'est probablement le cas pour pas mal d'objectivistes, il me reste des appareils de ma période subjectiviste.
Source ? Une platine DAT Sony est alimentée par la sortie S/Pdif de l'ordi. Ce n'était pas donné, à l'époque, la DAT. Pourquoi ne pas utiliser une simple carte son qui fait tout aussi bien ? Une seule raison : la DAT a un ADC avec atténuateur analogique en amont, et c'est indispensable pour numériser les vinyles, car mes cellules (des Stanton), clippent l'entrée des ADC des cartes son.
J'ai moi-même soigneusement tenté en vain de l'ABXer en comparaison avec le vinyle direct. J'ai aussi échoué à ABXer mon lecteur de CD (pas basique, mais presque) numérisé dans l'ordi, contre un fichier wav rippé. Sur hydrogenaudio, d'autres forumeurs ont réussi. Je n'ai pas l'oreille très sensible à cela.
Ampli ? Un bel ampli audiophile Arcam A85 (versoin noire, parce que "beau" pour la version grise, j'en vois au fond qui ricanent). Pourquoi ne pas passer à quelque chose de moins cher et de plus performant en termes de facteur d'amortissement ? Parce que 30, cela suffit, qu'il est en parfait état de marche, et que dans les premiers prix, on trouve difficilement des amplis stéréo avec volume électronique télécommandable, entrée phono et prise casque. Sans compter que les correcteurs de tonalité et de balance sont aussi électroniques.
Une de mes premières expériences objectivistes : enregistrer le signal en sortie HP de mon vieil ampli Cyrus One sur cassette (une super cassette pro) à la suite d'une copie directe du même disque. Le résultat n'était pas du tout, mais alors pas du tout celui que j'attendais. Je n'ai pas retrouvé la sonorité du Cyrus sur la copie. Et ça, ce n'était pas normal. C'est là que j'ai commencé à trouver qu'il y avait quelque chose de bizarre dans mon écoute. Il ne pouvait y avoir aucune autre explication : j'avais bien écouté la sortie HP pendant que cela enregistrait.
Par la suite, j'ai poursuivi les ABX d'amplis grâce à Grand X et Jlo (Ohl), et cela a été très instructif aussi. J'ai pu ainsi écouter par moi-même ce que Matrix-hifi avait déjà raconté en long en large et en travers : la similitude quasi, voire complétement indiscernable entre un ampli audiophile haut de gamme et un ampli pro premier prix sans ventilateurs. Et on n'écoutait pas sur des enceintes de rigolo. J'étais très content du son.
Câbles ? Cordons secteurs standards. En numérique, une grande fibre optique basique (5 mètres) pour aller de l'ordi à la DAT.
Question ABX, j'ai toujours été un peu frustré : avant, j'entendais bien la différence entre les câbles S/PDif (avec une nette préférence pour l'optique). Puis, sans faire le moindre test en aveugle, après quelques mois sans comparatifs, je ne l'ai plus du tout entendue. Je me suis demandé si mon audition n'avait pas baissé.
En modulation, j'utilise ce que j'ai sous la main. Parfois des restes de DIY audiophile, parfois du basique. Il y en a dans tous les sens entre le lecteur CD, le lecteur BD, la DAT et la platine cassette. C'est ce qu'il y a de plus facile à ABXer, et là, je n'ai absolument aucun scrupule à utiliser les pires spaghettis noirs et rouges de n'importe quelle longueur, étant donné les résultats d'écoute absolument parfaits avec une rallonge toute pourrie de 5 mètres insérée par surprise entre le lecteur et l'ampli lors de l'ABX de câbles à Lyon sur un système excellent, et étant donné les mesures excellentes dont elle jouit. En toute logique, un câble tout pourri de 1 mètre de long devrait être encore 5 fois meilleur.
Câbles d'enceintes : du câble d'enceinte audiophile premier prix. Je crois que c'est du QED. il n'y a rien de marqué dessus.
les articles postés par Robert64 sur le forum Chaud7 indiquent que pour un résultat optimal, la meilleure section pour une paire de fils accolés doit être 2.5 mm2 ou 4 mm2. En-dessous, la résistance augmente. Au-dessus, l'inductance augmente. Et les fils + et - doivent être serrés au plus près.
D'autre part, en enregistrant le signal aux bornes de l'ampli, puis aux bornes de l'enceinte, on peut obtenir des fichiers wav permettant d'ABXer directement le câble lui-même. J'en ai été incapable, même sur une longueur de 6 mètres.
Aujourd'hui, si c'était à refaire, j'essaierais de trouver du 2.5 mm2 ou du 4 mm2 de bricolage. L'audiophile premier prix reste très cher en comparaison. Le problème, c'est que les câbles de bricolage sont toujours à trois fils au lieu de deux.