David contre Goliath
» 31 Mai 2011 9:55
Possesseur d’une paire de Leedh C depuis quelques semaines, je suis toujours très épris de leur fluidité.
Je les ai déplacées chez un audiophile ami pour les confronter à 20 fois plus lourd, six fois plus cher.
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Du même constructeur, JMF, l’amplification était constituée de blocs mono de 1000 W sous 4 ohm, avec une capacité de courant de 330 A (parfait pour de la soudure à l’arc selon Gilles Millot).
A propos de la gamme de ce constructeur je dirais très sérieux, très bon, très cher, très lourd, très volumineux. Il travaille dans des locaux avec un fort traitement acoustique. Dans ces conditions, c’est de loin le système audio qui m’a paru le plus proche d’une écoute en concert, pour la musique dont j’ai l’expérience, c’est à dire le classique.
Quelques concessions : nous avons du faire quelques concessions par rapport aux bonnes pratiques d’installation des Leedh : elles ont été placées près des grosses membranes, et le raccordement aux câbles d’enceintes s’est fait via un double adaptateur. Quant aux JMF, on peut admettre que le volume de la pièce d’écoute ne leur permettait pas de s’exprimer librement.
Le paradoxe du grave : nous avons écouté un disque commençant par un bruit d’explosion (musique viennoise sous label Chandos). En mobilisant quelques centaines de watts le résultat était assez impressionnant. Mais l’écoute sur les grosses remettait les pendules à l’heure : c’était un bon pétard dans le premier cas, une bombe avec impact physique dans le second.
La pression acoustique dans le grave est bien plus faible sur les Leedh (corroboré par des mesures faites chez-moi). Cependant cette absence peut passer inaperçue, même avec des disques qui sont sensés contenir du grave. Cette absence ne semble pas altérer la musicalité perçue (voir nota).
Une macro dynamique époustouflante : Les Leedh n’avaient aucun complexe, même sur des passages bruyants en musique de type rock. Les JMF paraissaient néanmoins un peu plus imperturbables et cohérentes en toute circonstance.
Quelques colorations sympathiques : la tendance à systématiser et simplifier les sons était plus marquée sur les Leedh, mais leur coloration était le plus souvent agréable. L’effet était plus particulièrement prononcé dans le haut du spectre, ce qui m’a un peu surpris par rapport à ma perception des Leedh dans d’autres circonstances. On peut considérer aussi que les chambres TAD fonctionnant dans une large partie supérieure du spectre audio sont très performantes.
Un gros volume pour faire du petit : c’est globalement sur la micro-dynamique, la sensation de résolution que les JMF marquaient le plus de points.
Tous les avantages ne sont pas dans un seul camp : en réécoutant une même plage musicale sur les JMF je me suis répété c’est très bon, c’est très bon puis je commençais à m’assoupir. Est-ce qu’il y a d’un coté une capacité à avancer dans la musique contre quelque chose d’un peu trop sage, trop retenu de l’autre ? Par manque de recul je n’en dirai pas plus.
Considérant leur prix et leur capacité à s’harmoniser avec un appartement parisien je suis content des petites, même si en l’occurence elles ne renversent pas la hiérarchie. Je les trouve toujours très séduisantes.
Nota : le convertisseur JMF contient un DSP qui permet d’enclencher une correction compensant en partie la chute naturelle de leurs enceintes dans les très basses fréquences (nous ne l’avons utilisé que sur les grosses enceintes). Cette correction semble aussi apporter une meilleure intégration musicale. Sur les Leedh le déficit est beaucoup plus important, à des fréquences nettement plus élevées, et pourtant il ne semble pas y avoir d’effet sur l’intégration musicale.