planeurventus a écrit:Bonjour à Malher, Haskil et tous les autres,
Pour Malher
"Ces infimes nuances sur le cd, pour arriver chez toi, il a bien fallu qu'elles traversent des câbles de studio (svt basique, ce qui ne veut pas dire mauvais). Non ?"
Tu as raison pour les câbles sauf qu'en studio la dynamique est bien plus importante (au moins 24 bits alors que le CD officiellement donné pour 16, dans la pratique entre 12 et 14 à cause du mauvais rapport signal sur bruit des lecteurs). De plus en studio, le fameux rapport signal sur bruit des appareils est nettement supérieur à nos appareils HI-FI.
Pour Haskil
Ce que tu dis ci dessus n'a rien à voir : des gens pleuraient en écoutant Chet Baker sur un électrophone, comme ils étaient stupéfiés d'écouter Wanda Landowska jouer les Goldberg enregistrées en 78 tours...
Je dis une fois encore que je ne nie pas ce que tu as entendu, ce que je nie c'est la relation faite pas toi entre la "présence" et les raisons que tu donnes... vitesse de l'archet sur la cordes "modulation" données par la main gauche...
Nos émotions sont étroitement liées à notre vécu et à nos expériences. C'est donc très subjectif. Je vais te donner un exemple pour clarifier ce que je dis. Sur une feuille de papier devant moi est inscrit un poème extraordinaire, malheureusement le texte est flou et je n'arrive pas à le lire. Je ne pourrais donc jamais accéder à l'émotion qu'il pourrait me procurer.
J'ai récemment écouté en concert la retranscription pour orchestre de chambre du quatuor N°8 de Chostakovitch. Pendant un concert je ferme parfois les yeux pour mieux entendre. J'étais vraiment ému (traduction: j'avais beaucoup de plaisir). J'écoute chez un copain la même chose une semaine après, rien ne se passe. La différence, je pense, était liée au fait que pendant une envolée lyrique des 12 violons, le premier violon jouait tout doucement et très lentement. La chaine du copain "mangeait" ce premier violon.
Si je m'intéresse à ce "fil", c'est parce que je veux défendre l'idée que même si mon autoradio de voiture me donne beaucoup de plaisir (c'est vrai) sur des messages musicaux pas trop complexes. Il a ses limite. Il suffit d'écouter par exemple le requiem de Verdi, même moteur arrêté pour se rendre compte que c'est un peu de la "bouillie" par manque de précision. Et que donc, sans en faire une priorité absolue, la précision des systèmes permet d'accéder à des choses plus difficiles et donc d'élargir son univers musical.
A plus
PS: GuileZ_ désolé de perturber ce fil, mais je pense que l'on peut discuter des années sur quelle voiture prendre pour faire un voyage en oubliant même où on veut aller. (ce n'est pas sarcastique, c'est le bon sens pour moi en toutes choses).
Patrick
On ne peut plus d'accord avec toi pour le PS : nous ne perturbons pas le fil, car ce que nous racontons est l'essence même de ce fil : qu'apporte l'interface en question...
Mais tu compares là deux choses différentes : deux interprétations différentes qui ne servent pas ta démonstration, pas plus que l'exemple de ton poème flou et donc illisible ne la sert. Ce qui fait l'émotion du poème, c'est le sens des mots. Si tu ne peux lire les mots, tu n'as pas accès au sens du poème.
Maintenant, si un excellent lecteur les enregistre que tu les écoutes en hifi ou reproduit par un petit transistor : les mots du poème seront toujours là et tu seras ému.
Pour l'exemple du concert versus la chaine de ton ami : le lendemain, au même endroit, un autre ensemble jouant en direct, mais moins inspiré, ne t'aurait pas ému comme tu l'as été le premier soir...par un ensemble plus inspiré.
Et maintenant : deux interprétations différentes du même "Chosta", sur la même chaine, comparées l'une après l'autre ne te procureront pas la même émotion, pourtant reproduite avec le même degré de fidélité... tu confonds là l'inspiration et la fidélité de la reproduction.
Encore une fois, je ne nie en rien les différences que tu as perçues, seule l'explication que tu donnes de ce qui fait la "présence" ne me convainc pas.