Bon, j’avais prévu de voir ça plus tard, mais puisqu’on est dans le sujet, on va parler du mesurage des modes.
Voici deux courbes de réponse mesurées dans des pièces d’écoutes. On y observe des écarts d’amplitude impressionnants de l’ordre de 30dB malgré le lissage appliqué au tracé. Ces courbes sont pourtant bien représentatives de ce qui se passe dans la plupart des pièces d’habitation, dont la vôtre, n’en doutez pas.
Toutefois, ces courbes sont insuffisantes pour émettre un diagnostic. Il ne faut pas perdre de vue que l’espace modal est fait de creux et de bosses et que les valeurs stables relevées en un point de la pièce sont différentes un mètre plus loin !
Le graphe de d-d et les courbes ci-dessus, montrent les variations de la pression en un point seulement. Il est probable qu’en déplaçant le micro, les graphes seraient différents, voir même très différents. Il est donc impossible de se faire une opinion de cette façon.
Idéalement, le seul relevé qui permette de lire les modes serait de dresser une cartographie en 3D des zones de pression pour chaque fréquence. Avec un sonomètre, ça risque d’être long et fastidieux. C’est encore laborieux avec un analyseur mais personnellement, c’est tout ce que je possède.
Il existe un système qui permet d’observer les variations d’amplitude dans la pièce, en temps réel. Le principe n’est pas très compliqué. Il suffit d’installer un réseau de micros, 49 en l’occurrence, et autant de sonomètres pilotant des ampoules. L’intensité lumineuse renseigne sur la pression en chaque point de la pièce. Le logiciel associé, trace ensuite la cartographie en 3D.
Seuls problèmes : le nombre de micros est insuffisant pour une cartographie précise et il faut faire au moins 3 relevés à des hauteurs différentes. Mais c’est quand même pas mal.
Regardez la vidéo, c’est spectaculaire !
http://www.seagraveinstruments.com/Pour ceux qui, comme moi, ne possèdent pas ce système, c’est plus long. Il faut tracer un réseau de lignes imaginaires dans la pièce, sur les 3 axes et mesurer la réponse en fréquence à chaque intersection.
On calcule d’abord la fréquence de coupure de la pièce. Ce sera par exemple 286Hz. La longueur d’onde à cette fréquence est 1,20m et le quart fait 30cm.
On trace une ligne imaginaire dans l’axe longitudinal de la pièce à 60cm du sol. Puis d’autres lignes parallèles de part et d’autre tous les 30cm. On fait la même chose dans le sens transversal et on obtient une grille. Puis on reproduit cette grille dans le sens vertical en montant de 30cm à chaque fois pour constituer un maillage dans l’espace.
Ensuite on effectue une série d’environ 8 mesures par ligne, regroupées sur un même graphe pour comparer les écarts. Il faut tracer un graphe par ligne X et Y pour chaque couche. La mesure s’étend de 20Hz jusqu’à la fréquence de coupure en balayage continu ou par 1/24e d’octave. L’enceinte est placée au plus près d’un coin de la pièce. On dispose ainsi d’une représentation complète et fiable des zones de pression pour chaque fréquence.
On peut limiter le nombre de mesures à la zone d’écoute et à quelques points stratégiques.
La zone d’écoute, c’est le maillage contenu dans le parallélépipède qui englobe les fauteuils en débordant de 90cm sur les 4 cotés et de 60cm en vertical. Les points stratégiques sont les coins, les arêtes et le milieu des parois.
(à suivre après quelques réactions)