Denis31 a écrit:Tu noteras que je n'ai mentionné Fourier que pour dire "depuis Fourier"; ça ne veut pas dire que d'autres méthodes d'analyse ne sont pas utiles, toutes se fondent dans le corpus de connaissances qu'on dénomme par "traitement du signal", et cela ne remet pas du tout en cause mon propos, que tu sembles avoir mal compris: à aucun moment l'audition humaine n'y intervient... il s'agit simplement de caractériser l'effet d'un matériel sur un signal (musical par exemple) qui le traverse; je dis qu'à partir du moment ou ce matériel est linéaire, ce comportement est caractérisé par sa réponse sur signaux de test. Ce n'est pourtant qu'une application simple des définitions... hors une électronique dite "hi-fi" est essentiellement linéaire quand on reste dans son domaine d'utilisation... CQFD.
Ce raisonnement n'est contestable qu'en ce qu'il rentre frontalement en contradiction avec les expériences de tous les jours des hi-fistes qui entendent des différences de sonorités "à tire-larigot" si j'ose dire... (entre électroniques). Or, ces différences de sonorité disparaissent systématiquement quand les écoutes sont faites à niveaux égalisés et en aveugle, et que les dites électroniques sont justement d'un niveau de performances "suffisant".
Tout ça ne va pas plus loin qu'une simple effort de cohérence.
Je revenais simplement sur le fait que je n'ai pas connaissance (je n'ai pas spécialement cherché non plus), d'expérience permettant de faire la comparaison d'enregistrement numérisés de musique (et non de signaux de tests) jouée par un système, pour essayer de définir des caractéristiques propres à ce système, et essayer de le comparer avec d'autres, en s'affranchissant de l'oreille humaine lors du test.
Le logiciel Audio diffmaker dont tu m'as parlé me semble très simpliste dans son approche.
Pour ce qui est de la linéarité parfaite, celle ci n'existe tout simplement pas dans le monde réel.
Elle n'est que plus ou moins approximative.
C'est pourquoi je disais que
- soit on considère que les conditions théoriques idéales (n'existant pas en pratique) sont suffisamment approchées pour être considérées comme parfaites, et la réponse aux signaux de tests est suffisante pour caractériser la qualité de système.
Dans ce cas les tests ABX n'ont tout simplement pas lieu d'être.
- soit ces conditions sont suffisamment imparfaites pour que les signaux de tests ne soient pas suffisants, et les tests ABX sont alors trop approximatifs pour être rigoureux.
Il ne faut pas oublier que les perceptions humaines sont à la fois très imparfaites, et extrêmement puissantes.
L'oeil serait un capteur photo de qualité exécrable, mais le travail fait par le cerveau en fait un outil de perception extraordinaire qui va bien au delà des capacités d'analyse de n'importe quel système constitué d'un appareil photo et d'un logiciel d'analyse d'image.
Sa perception est toutefois très subjective, et très facile à tromper.
Il en va de même pour l'oreille.
Bien évidemment on trouvera toujours le cas de différences nettes pour lesquels l'ABX donne des résultats positifs nets, mais est finalement inutile.
On trouvera toujours le cas de différences nécessitant un certain entrainement, ou don, qui fait que les tests ABX seront réussis par les personnes entraînées ou plus douées, et pas par les autres.
Mais ces cas sont des évidences et enfoncent des portes ouvertes.
Pour moi, le principal intérêt d'un test ABX est précisément le cas que beaucoup considèrent comme non significatif.
C'est celui ou je crois percevoir une différence "à vue", et ou je réalise que je ne la perçois plus à l'aveugle.
Quelqu'un a rappelé plus haut une notion effectivement trop oubliée.
Le principal intérêt de l'ABX, c'est d'abord et avant tout, de confirmer, ou non, à l'aveugle, une différence
déjà perçue à vue.