Bonjour à tous
Je me joins à ce poste très intéressant des enceintes de monitoring, car je viens d’acquérir, avec l’aide précieuse d’Igor Kirkwood, une paire de
Yamaha NS-1000x fraîchement importée du Japon. L’histoire a démarré car je cherchais à améliorer l’écoute hi-fi de mon système, qui se constituait d’une paire de JMLab Focal Opal 29ti, d’un caisson Velodyne CHT-8R, 2 surrounds Focal Chorus 706 et une centrale CC800, le tout drivé par l’ampli
Pioneer SC-LX71 (classe D).
J’avais acquis ces enceintes en 1998 et elles me satisfaisaient jusqu’alors, bien que je fusse obligé d’utiliser le mode EXT STEREO de l’ampli pour obtenir un son qui me convienne, avec de l’ampleur et de la matière (mode diffusant la musique sur l’ensemble des enceintes : frontales, surrounds et centrale). Le mode STEREO simple me semblait un peu plat et terne, malgré le bon travail du MCACC (et je ne parle même pas du mode direct ou pur direct).
Au départ je pensais dans un premier temps rajouter un ampli de puissance type Rotel RMB 1077 ou 1565, pensant - naïvement - que le problème venait de l’ampli. Après quelques échanges en ce sens sur le post des Rotel, c’est Igor qui m’a conseillé de plutôt regarder dans un premier temps du côté du local (salon d’appartement non traité acoustiquement) et
des enceintes…
Ayant lu ses différents posts sur son système, j’avais bien entendu remarqué le passage sur ces fameuses
Yamaha NS-1000x acquises en… 1987 (!) dont il semblait plus que satisfait dans leur version active. La question suivante se posait alors : y avait-il des enceintes de qualité équivalente (précision, détail, puissance, neutralité) sur le marché actuel et à quel prix ? très vite il est apparu qu’il me faille m’orienter vers du THDG, type B&W série 800 (plus de 12000 euros !) ce qui n’était vraiment pas dans mon budget…
C’est alors qu’Igor m’apprend qu’il est en train de faire importer une seconde paire de NS-1000x grâce à un intermédiaire franco japonais, le dénommé Erwan Grouhel, basé à Osaka. En effet ce dernier, par le biais de sa société d’import-export et moyennant une commission, se charge de l’achat effectif pour lui, ainsi que de gérer l’emballage ad hoc et l’expédition vers la France ! Le tout pour un budget plus raisonnable, environ 2 500 euros tout compris (achat, commission, transport, dédouanement). Igor me propose alors de venir écouter ces dernières chez lui, afin que je me fasse une idée… une fois chose faite et convaincu, je me suis à mon tour lancé dans une nouvelle importation par le même biais, après avoir préalablement repéré une paire en vente au prix de 98000 yens (environ 900 euros) sur le site d’un magasin de hi-fi vintage de Fukushima (Nord du Japon).
Après environ 2 semaines (temps nécessaire entre l’achat, l’emballage, l’expédition et la livraison finale), j’ai donc reçu les bestiaux (42 kg chacune tout de même !) par TNT la semaine dernière.
L’emballage a été réalisé avec soin par la boutique japonaise : plusieurs épaisseurs de papier bulle et 4 épaisseurs de carton. TNT a ensuite réalisé un cadre de protection en bois très solide (voir photos), ce qui a porté le poids total à 55 kg par enceinte !
Il m’a fallu un peu moins de 2 heures pour tout déballer à l’aide d’un ouvre caisse, le plus long étant d’enlever les clous.
Une fois branchées sur l’ampli Pioneer SC-LX71, j’ai procédé à une
calibration MCACC avec toutes les enceintes en small et crossover pour le caisson réglé à 80 Hz.
J’ai ensuite procédé à quelques écoutes rapides avec différents disques que je connaissais bien (Air, Sébastien Tellier, Tortoise, Radiohead, JS Bach par Glenn Gould, Scott Walker, Curtis Mayfield…).
Et là… j’ai été vraiment « scotché » par la clarté, la précision et la définition de ce que j’entendais ! Comparé à mes Opal, j’avais l’impression qu’on avait enlevé un voile et je redécouvrais mes disques comme si je les écoutais pour la première fois… Une multitude de détails apparaissaient, et le son remplissait l’espace comme jamais.
Le lendemain, j’appelais Igor pour le remercier et lui faire part de mes premières (excellentes) impressions et le convier à une écoute prochaine.
Ce que nous fîmes dès le week-end suivant, en compagnie d’un ami musicien/producteur (de musiques électroniques) pendant environ 4 heures, testant différents enregistrements dans divers registres : de la musique électronique (Kraftwerk, Friendly Fires, Giorgio Moroder…), de la chanson (Barbara), de la pop orchestrée (Scott Walker), de la musique baroque (concerto de Vilvaldi), du piano (Chopin), des chants grégoriens… Ainsi qu’une série de tests en 5.1 (Amadeus, Invictus, King Kong…) afin de déterminer la cohérence générale du système et notamment de vérifier si je pouvais désormais me passer de centrale.
À présent, je passe la parole à Igor qui aura de meilleurs termes que moi pour vous livrer ses impressions !
Igor Kirkwood :« Avant de livrer mes impressions d’écoute des Yamaha, j’aimerais faire le point.
Tout d’abord pourquoi en ce qui me concerne avoir choisi et importé du japon comme workingsergio ces Yamaha NS-1000x monitor ?
Mon Studio de Montage étant équipé depuis un an d’un système de Yamaha NS-1000x, mais en version active, (réalisation commune avec TMS), mes surrounds s’avéraient insuffisantes en qualité.
La logique (et les conseils de TMS, JACBRU…) aurait voulu que je prenne les mêmes enceintes en surrounds, donc, nouvelle importation d’une paire d’enceintes Yamaha NS-1000x passives, puis travaux pour les rendre actives, notamment la pose d’un tweeter Béryllium FOCAL afin de descendre la fréquence de coupure a 3000 Hz… La distance d’écoute de mes frontales étant de 4,20 mètres, le Studio mesurant 22 m2, mes surrounds devaient se trouver à 1,50 m de l’auditeur. Dès lors j’ai estimé que la précision d’écoute en enceinte de proximité (1,50 m) de la Yamaha NS-1000x étant suffisante, il était un peu superfétatoire de la « passer » en active.
Donc importation en mai 2010 d’une paire de Yamaha NS-1000x via Erwan Grouhel pour moi.
Importation d’une autre paire pour workingsergio en juin 2010 également via Erwan Grouhel.
Le salon de workingsergio mesure à peu près 20 m2, il n’est pas traité acoustiquement à l’exception d’une moquette. Notons une contrainte WAF/MAF : la présence de casiers à vinyles (voir photos) nécessitant la pose des enceintes en hauteur. Notons aussi l’ampli Pioneer LX71, avec le correcteur de salle bien connu et utile le MCACC. Et l’intégration fort réussie d’un modeste caisson Vélodyne CHT-8R coupé a 80 Hz par workingsergio. L’écoute A/B (avec ou sans caisson) fait apparaître plus de grave avec le caisson, ainsi qu’une image sonore a la fois plus ample et plus profonde, avec davantage de rondeur.
Pour les écoutes, j’avais amené un CD de Barbara : l’Aigle noir… Sa voix se détache nettement des accompagnements, avec pureté, seule l’arrivée de certains instruments amène une certaine confusion, mais il faut dire que ce passage est difficile à passer.
Un disque de concertos de Vivaldi enregistré a Mulhouse dans l’exceptionnelle acoustique du temple saint Jean (CD Calliope) avec seulement deux micros Neumann TLM 50, sera bien mis en valeur par la Yamaha NS-1000x : les piccolos sont ciselés sans agressivité, les deux mandolines révèlent la grande richesse de la réverbération du temple, l’orchestre lui sonne de façon parfaitement naturelle.
Le CD suivant sera le piano de Pascal Amoyel, nocturnes de Chopin (Calliope). Ce piano enregistré au château de Chambord doit délivrer un son perlé, délicatement réverbéré, sans le côté un peu épais du bas médium que reproduisent souvent certaines enceintes, et bien chaque note égrenée par Pascal Amoyel est perçue, a merveille via les Yamaha, sans aucune dureté…
Le CD Jade de Christus Rex chanté par Hervé Lamy et le Chœur Grégorien de Paris, dans l’acoustique extrêmement réverbérée de l’Abbaye de Fontfroide (12 secondes), représente un test difficile à réussir pour un système d’enceinte. En effet la réverbération orne chaque note chantée d’un véritable halo sonore. Là encore le médium en Béryllium pur de la Yamaha reste clair malgré les 3 mètres auditeur/enceintes du salon de Serge.
Je ne m’attendais pas à un résultat si satisfaisant, dans un local si peu traité de surcroît. Le MCACC et le caisson Velodyne donnent une grande douceur au son, sans aucun empâtement.
La Yamaha NS-1000x, est une enceinte close avec un rendement de 90 dB/1W (92en médium-aigu). Pas d’amélioration du rendement ou de contrôle de directivité par amorce de pavillon, ceci comme les enceintes Hi-fi. Réglage individuel des HP de médium ou de l’aigu.
Comment situer cette Yamaha NS-1000x par rapport aux autres enceintes de monitoring actives (K&H 300, Dynaudio Air 20…) souvent décrites sur ce post ?
Et bien n’ayant pas effectué de tests comparatifs je ne saurais dire si le système actif de ces enceintes de monitoring l’emporterait ou pas sur la qualité des hauts parleurs de la Yamaha NS-1000x, surtout son dôme en Béryllium pur de 8,9 cm (3 pouces 1/2) pesant 0,6 gramme.
J’espère que certains projets d’écoute sur HCFR permettront de trancher cette question.
Nous avons également essayé – avec le superbe écran Pioneer Kuro KRP-500 de Serge – les enceintes Yamaha NS-1000x en 5.1.
Serge possède une petite enceinte centrale de marque Focal (Chorus CC800). Nous l’avons comparée aux NS-1000x utilisées comme enceinte centrale virtuelle.
Bien que l’acoustique du local ne soit pas très favorable, et que le pincement des NS-1000x soit modéré, il nous a semblé que :
1/ Sur les ambiances de film (Amadeus, King Kong, Invictus…) l’image était nettement plus cohérente qu’avec la petite centrale Focal, cette dernière « sortant » les ambiances comme sur un timbre-poste. Non !
2/Sur la clarté des voix : L’enceinte centrale donne des voix plus détachées, mais moins naturelles que la centrale virtuelle Yamaha.
Avantage éventuel centrale réelle : dans le réglage de l’ampli Pioneer le niveau de la centrale peut s’augmenter, ce qui n’est pas possible sur la centrale virtuelle, en effet si on augmente celle-ci on augmente à la fois les frontales et la centrale virtuelle.
Pour certaines écoutes a très bas niveau, il peut être intéressant de conserver cette possibilité ?
Concernant les surrounds (2 Focal Chorus 706), celle de gauche mal placée empêchait une écoute idéale. Cela devrait s’arranger, Serge devant poser une étagère.
Conclusion : une écoute 5.1 fort agréable, l’importance du caisson Vélodyne ayant déjà été évoquée. Et l’image du Kuro KRP-500 (!!). »En conclusion, un grand merci à Igor pour ses conseils et son aide dans cette aventure qui m’a permis de sérieusement ‘upgrader’ mon système tout en me permettant d'exploiter au mieux les étonnantes ressources de mon ampli Pioneer grâce à ces incroyables enceintes !