nb a écrit:grand x a écrit:Oui, j'affirme que je sais faire la distinction entre le plaisir ressenti et la qualité technique d'une retranscription. Ce n'est pas très compliqué, c'est accessible à tous, mais je me rends compte qu'il faut d'abord une prise de conscience de la distinction entre les 2 notions, chose qui n'est pas consciente chez pas mal de monde apparemment.
Je suis convaincu que c'est extrêmement compliqué.
L'exemple du dessin, de l'accord d'un instrument, du toucher pour expertiser des états de surface, et en son l'évaluation de bande passante, de transparence, ... ne te parait pas indissociable de la notion de plaisir? Quantité de professionnels opèrent cependant techniquement, par l'écoute, en sachant s'abstraire de ce plaisir et faire un travail tout à fait précis. Je ne comprends pas ce qui te dérange pour faire la distinction entre plaisir et évaluation de qualité technique. Toute personne qui fait des évaluations techniques par les sens opère de même, sans difficulté. Et l'ABX aussi, je te le rappelle.
En quoi serait-ce compliqué? j'ai l'impression que tu mélanges encore des choses. Aurais-tu des exemples de ces complications, pour voir si on parle bien des mêmes choses ?
Je crains que le problème est que ça heurte ta méthode de pensée, et que tu ne peux te résoudre à cette distinction plaisir/qualité technique, et à la possibilité d'évaluer l'un (qualité technique) en dehors, ou en abstraction de l'autre (le plaisir). Parce que du coup, les évaluations techniques à l'écoute seraient possibles, et que tu ne le veux pas, par principe, par ce que ça entraine des complications, des risques, et un schéma de pensée moins simple et moins manichéen; et parce que ça brouillerait ta frontière entre objectivité et subjectivité.
Plaisir et évaluation à l'écoute sans mesures du coté de la subjectivité, et mesures du coté de l'objectivité, c'est comme ça que tu vois les choses, et tu as du mal à comprendre que le schéma puisse être différent.
Ce qui est objectif est mesurable et répétable par autrui.
Le résultat de la mesure est absolument indiscutable, même si il paraît contradictoire avec le ressenti.
Tant que tu n'as pas trouvé un moyen de mesure répétable, rien ne te permet de qualifier "objectivement" tes ressentis.
Ce qui n'empêche pas d'avoir une opinion "subjective" sur l'éventuelle existence de mesures objectives encore inconnues ...
Peuvent aussi être objectives des choses non mesurées, et même non mesurables (tout n'est pas mesurable), et par le passé, encore moins de choses l'étaient, tout en étant objectives.
L'intensité d'une couleur par rapport à une autre, les états de surface de matière, la justesse ou non d'accords ont longtemps été des choses non mesurables, et pourtant objectives. Cette obnubilation de la mesure, sensée être la seule méthode d'évaluation viable, n'est pas tenable, ni historiquement, ni sur le principe. La mesure est, encore une fois, un outil parmi d'autres. Le rejet de toute autre méthode d'évaluation, par principe (lequel?) n'est pas tenable, ni scientifique, ni objectif. Le réactif coloré pour valider une réaction chimique ou la présence d'une substance spécifique n'est pas une mesure, elle est la constatation d'un fait par les sens. Pas scientifique ? pas objectif ? il y a méprise, et assujettissement à une manière de pensée qui se veut objective, mais qui réduit arbitrairement son champ d'action d'une manière qui ne peut se prévaloir ni de la pensée et des méthodes scientifiques, ni de l'objectivité.
grand x a écrit:"Ces derniers jours, comment trouvez vous le rendu de votre système ?"Ma question n'est pas subjective, si elle ne concerne pas le plaisir. Elle est objective, et appelle des réponses objectives.
Je suis convaincu que si.
Elle serait objective si tu avais demandé le résultat de mesures de nos systèmes.
Tu as employé l'expression "comment
trouvez vous le rendu".
Déjà répondu pour ces mesures, hors desquelles il n'y aurait pour toi rien d'objectif, voir rien de réel si les mesures ne montrent rien.
Autres illustrations d'évaluations objectives sans mesures un peu plus bas.
grand x a écrit:Par ailleurs, pourquoi affirmer que les différences de rendu éventuelles ne sont pas mesurables ? Elles peuvent l'être, on n'en sait rien tant qu'on n'a pas essayé. Là, c'est une affirmation non objective d'affirmer l'impossibilité de mesures, et un parti pris qui indique que pour toi, ces variabilité de rendu ne seraient dues qu'à des tromperies des sens. Ce qui n'est absolument pas établi, c'est justement un des objets de cette discussion de partager ces éléments de variabilité ou non des rendus
Je n'ai jamais affirmé cela, et je suis même convaincu du contraire.
Tu as pourtant dit:
Ta première question est "Ces derniers jours, comment trouvez vous le rendu de votre système ?"
Question totalement subjective, totalement psychologique, absolument pas mesurable techniquement par quelque moyen que ce soit.
Ma réponse faisait suite à ce passage.
Il est parfaitement possible que certaines différences soient mesurables.
Mais ta notion de différence n'est même pas encore objectivement définie !
Tant que tu n'as défini objectivement ce que tu appelles différence, et trouvé un moyen de le mesurer, rien ne te permet d'affirmer objectivement que c'est possible ou impossible.
Je crois qu'on touche tout simplement à la notion d'objectif et de subjectif.
J'ai au contraire défini des exemples de critères sur lesquels les différences pouvaient se ressentir. Ma notion de différence est définie, mais elle reste ouverte (d'autres critères peuvent être pris en compte). Pour la mesure, elle est peut être possible sur certains critères, et pas sur d'autres, mais peu importe, j'ai déjà expliqué que les mesures ne sont pas une condition sine qua non, et je redis que ça n'enlève rien à une certaine rigueur et à la validité possible des phénomènes étudiés et évalués. Un pilote, un journaliste peut évaluer le comportement d'une voiture, sa tenue de route, son confort, son ambiance sonore... Il peut mesurer des accélérations, freinages, mais d'autres critères non mesurables peuvent néanmoins être évalués efficacement, objectivement, en ce sens où les résultats sont reproductibles, et utiles à tous autres conducteurs qui ressentiront la même chose (aux intensités et nuances différentes, mais les faits seront objectivement là).
Une 2 ch. n'est pas vraiment silencieuse, une mini d'il y a 20 ans n'a pas une suspension confortable et souple, ce sont des éléments objectifs, évaluables. En tout cas, c'est de cette manière que j'aborde les phénomènes sonores dans ce topic.
Et comme le disait Bruno, concernant un système destiné à l'écoute par les oreilles, le choix de l'évaluation du rendu à l'oreille ne me parait pas une absurdité ni contraire à des principes particuliers. L'intérêt des écoutes par rapport aux mesures est de s'intéresser à un résultat qui combine des critères nombreux, variables, et immédiatement impactants sur la musique et les sons.
Les mesures pourraient tout aussi bien me dire des différences non significatives à l'écoute, c'est peu utile. ou que la caractéristique mesurée n'a rien à voir avec l'effet de différence senti par l'évaluation, ça n'est pas très utile non plus. Les mesures ont leur utilité, mais ne sont pas systématiquement et exclusivement l'outil incontournable pour l'évaluation.