syber a écrit:Je suis passé samedi dernier au Studio d’Igor à son invitation. Le programme de l’après-midi :
- Écouter la nouvelle configuration multi canal avec les Yamaha passives en voies arrières.
- Comparer, en stéréo, les Yamaha en version d’origine passive et les Yamaha actives modifiées.
Pour des raison de commodité nous avons commencé par écouter la configuration en multi canal car la comparaison des enceintes en stéréo nécessite un peu de manutention.
...
Il reste un point qui malheureusement est insoluble mais qui est inhérent à la configuration du local. Le recul des voies arrières est bien trop faible. Elles doivent se situer à moins de 50 cm derrière le plan formé par les oreille de l’auditeur et éloignée de celles-ci d’environ un bon mètre. Les frontales sont éloignées de près de 4 mètres de l’auditeur. Nous ne sommes donc pas dans la recommandation ITU qui voudrait que toutes les enceintes soient équidistantes de l’auditeur. En conséquence, le rapport champ direct/champ indirect n’est pas homogène entre les voies arrières et les voies frontales. Lors des écoutes, j’ai testé ma position d’écoute en m’avançant d’environ un mètre et l’homogénéité était meilleure … au détriment du réglage minutieux de la courbe de réponse des deux frontales en stéréo. Que dire ? Ce soucis de placement des voies arrières est présent chez l’immense majorité des gens, je crois bien !
Hormis ce point, le résultat est vraiment satisfaisant. Les voies arrières participent bien à l’élargissement de l’espace sonore sur les prises de son musicales (par rapport à la stéréo ; nous avons fait quelques comparaisons en ce sens et sous réserve que les mix des pistes stéréo et multi canal furent bien identiques sur les disques écoutés, ce que nous ignorons) et permettent de mieux retranscrire l’acoustique des lieux d’enregistrement.
Finalement, il faut un local assez vaste et pas trop en longueur pour être aux normes ITU. On ne l'est pratiquement jamais dans une salle de séjours « moyenne ». C'est généralement « suffisant » pour les films ou les concerts « live ».
Encore une fois, difficile de trouver une solution pour les programmes purement musicaux. En plus, certains preneurs de son restent « pentaphones ». Quelle disposition adopter pour un résultat satisfaisant, je ne dis pas optimal, quelle que soit la norme de prise de son ?
Dernière remarque, même si je dispose de 7.1 canaux, je pense qu'effectivement, en usage domestique 5.1 sont suffisants, sans même tenir compte du WAF. Les fabricants se sont empressés, il y a quelques années, d'ajouter deux amplificateurs à leurs intégrés HC, généralement sans modifier l'alimentation. J'ai toujours mon Pioneer 859 agréé THX, il dispose d'un préamplificateur-convertisseur 7.1 canaux et seulement de 5 amplificateurs intégrés. L'ajout d'un amplificateur stéréo de puissance est toujours possible. Dommage que la bonne habitude n'ai pas perduré.
syber a écrit:Venons-en à ma p’tite claque du week end !
En tant qu’amateur de Cabasse, j’ai déjà eu l’occasion d’écouter chez des amateurs les mêmes enceintes en versions passives et actives. Il y a encore une vingtaine d’années, on trouvait plusieurs modèles dans ces deux versions au catalogue de ce constructeur et de nombreux amateurs les possèdent toujours. Je savais que je préférais souvent les actives, mais pas de manière systématique ni sur tous les critères, et puis ces écoutes n’avaient que rarement eu lieu avec unité de temps et d’espace à l’inverse de ce qui s’est passé dans le studio.
C'était aussi mon sentiment, l'intérêt du filtrage actif par rapport au passif n'était pas aussi évident qu'avec le filtrage sur signal numérique, beaucoup plus précis pour le réglage des niveaux, les caractéristiques des coupures (fréquence et pente) et le contrôle de la phase. De plus le tout est très facilement paramétrable et modifiable pour, par exemple, tenir compte des effets du rodage des haut-parleur (bon, les Yamaha 1000x doivent être rodés depuis belle lurette). C'est loin d'être le cas avec les filtres passifs, crois moi !, mais aussi avec les filtres actifs analogiques.
syber a écrit:Samedi, nous avons placé côte à côte les deux versions active et passive. Le protocole n’était sans doute pas le plus rigoureux qui soit, pour bien faire il nous aurait fallu disposer du bras robotisé placé derrière un rideau trans-sonore décrit par Ohl. Et puis nous avons aligné les niveaux à l’oreille. Et puis le tweeter de la version active est différents de celui de la passive. Et puis le filtrage de l’active inclus une correction par rapport au local. Et puis, et puis … et puis de toutes façons la différence est surlecutante. Voilà ça y est, j’ai enfin utilisé l’adjectif maudit des CR audiophile : surlecutant ! Même lorsque l’active était défavorisée car son niveau était plus bas que la passive, dans tous les cas la version active était meilleure.
La passive est plus « pesante », « bouchée ». Les attaques de notes, les transitoires sont bien mieux reproduites sur l’active. Les voix sont nasales sur la passive. Le bas médium est tellement plus lisible sur l’active ! C’est cruel et sans appel ! Moi qui ne suit qu’un piètre théoricien et n’aime que le concret et les expériences pratiques, je fus servi !
Le haut grave – bas médium est stratégique, zone des principales résonances dans nos locaux d'habitation. Il faut absolument les corriger. Je préfère un creux à une bosse à ce niveau de la courbe de réponse.
Le bas médium est une zone de transition obligatoire des médiums à dôme, mais aussi de grande sensibilité pour le système auditif. On comprend tout l'intérêt d'un filtrage actif numérique qui en contrôle bien le recoupement et les rotations de phase. Autre intérêt, l'optimisation de l'amortissement par l'amplificateur des déplacements de la membrane carbone du 12 pouces Yamaha. Le résultat, la « propreté » de la zone et l'absence d'effet de masque sur le médium-aigu.
Le filtrage actif analogique n'était certainement pas aussi performant, entre autres à cause de la corrélation entre les paramètres acoustiques, mais aussi par les implications des circuits électroniques des filtres sur la qualité du signal. De ce côté, en numérique, la qualité du signal et de son traitement dépend de la profondeur de l'échantillonnage, des algorithmes utilisés et des circuits analogiques après conversion N/A. Le risque de perturbation est plus faible et la précision est meilleure que dans le cas de filtrage direct du signal analogique initial.
syber a écrit:Je tire quelques réflexions de cette écoute :
- Un HP aussi performant soit-il, voit ses performances varier énormément en fonction du filtre qui lui est appliqué ! Dans des proportions que je n'imaginais pas à ce point !
- Si, avec les précautions qui s’impose dans pareil cas, je recoupe mes différentes écoutes de modèles comparables en actif et en passif, il ne me semble pas que le filtrage actif soit systématiquement supérieur au passif et sur tous les critères d’écoute. En revanche sa facilité de mise en œuvre me semble plus grande. Les bons filtrages passifs (je veux dire dont l’écoute me correspond) que je connais me semblent être très complexes à mettre au point (en tout cas, ce ne sont pas des filtres à 3 ou 4 composants mais plutôt 20 ou 30 composants pour une 3 voies).
- Les actives me tentent de plus en plus. Vraiment ! Ce sera sans doute l’évolution logique de mon parcours.
- Je n'aurais jamais du aller chez Igor écouter sa chaine !
C'est vrai quoi ! J'étais peinard moi, avec mes Baltic avant de le connaître !
Tu as absolument raison, un haut parleur est toujours, lui aussi, un compromis. Le compromis est d'autant plus limité que le haut parleur est spécialisé. Ceci signifie, que même avec un niveau qualitatif élevé, un large bande est forcément moins bon que l'association des haut-parleurs spécialisés nécessaires à la restitution d'une bande-passante donnée. On voit bien, par exemple, quoi que pensent certains audiophiles, qu'un haut-parleur large-bande ne reproduira jamais aussi bien le médium qu'un dôme comme le Yamaha (réponse transitoire, distorsions). Seule chose en faveur du large-bande, il n'impose pas de filtrage dans une zone très sensible à l'oreille.
Bien sûr, le comportement du médium à dôme dépend beaucoup de la qualité du filtrage. Dans ce domaine, le filtre numérique (passe bande) et la connexion directe à un amplificateur spécialisé marquent absolument des points. C'est la même chose pour l'aigu.
Le grave pose d'autres problèmes puisque son comportement dépend beaucoup de sa charge, mais aussi, plus que le médium-aigu, du local d'écoute et de sa disposition par rapport aux parois.
Le filtrage actif a pour principal avantage une grande facilité de paramétrage. A côté, la finalisation d'un filtre passif fait très « bidouille ». Les filtres numériques permettent seuls l'accès direct et indépendant à tous les paramètres. L'analogique, même actif est loin du compte.
Je prétends par expérience qu'il est impossible de réellement optimiser un filtre passif trois voies du quatrième ordre, en tous cas pas aussi bien qu'avec le numérique. Chez Apertura Christian Yvon, un maître en la matière, préfère les enceintes deux voies...
Oui, le numérique est la porte ouverte à l'optimisation conviviale. Tu n'as plus qu'à transformer tes Baltiques en « The Sphère mini » ! Filtres numériques et multiamplification classe D.
syber a écrit:Je fais suite à un MP que j'ai reçu pour apporter quelques précisions sur un aspect que je me suis contenté d'effleurer ( voir passage :
« Et puis le tweeter de la version active est différents de celui de la passive. Et puis le filtrage de l’active inclus une correction par rapport au local. ») mais qui pourrait prêter à confusion pour les lecteurs qui n'auraient pas suivi entièrement ce topic.
Je n'ai pas commenté l'écoute comparative de deux versions active et passive de la même enceinte d'origine Yamaha. J'ai commenté la comparaison entre une enceinte passive entièrement d'origine Yamaha et une version modifiée de cette enceinte (tweeter) et dont les valeurs du filtre actif n'est pas calculé par Yamaha (et pour cause compte tenu du nouveau tweeter)
On ajoutera que le filtre actif n'a pas été paramétré selon les mêmes fréquences de coupure et les mêmes pentes que le filtre passif Yamaha, en particulier pour le recoupement grave/médium.
Le tweeter Focal change forcément tous les paramètres du filtrage avec le médium à dôme.