TMS a écrit:La stéréophonie 2 canaux permet d'avoir des sources virtuelles entre les enceintes en largeur et en profondeur... la stéréophonie 5 canaux permet de faire de la simili 2D 1/2, avec du son qui nous entoure quand ça ne marche pas trop bien, jusqu'à une notion d'immersion...
d'après notre expérience, une stéré à 5 canaux faite dans les règles de l'art "enterre" littéralement une stéréophonie à 2 canaux faite également dans les règles de l'art (attention: dépend aussi de la "qualité" du support...)
Je suis d'accord. Si les enceintes de restitution sont disposées en mode cinéma, le multicanal est très adapté aux films et aux vidéos de spectacles musicaux live. La position des micros et celle des enceintes correspondent à des règles bien établies. J'ai l'impression que, pour les prises de son multicanal pour les DVD Audio, le SACD ou le BR Audio, les règles de prises de son dépendent de plusieurs écoles et que tout n'est pas totalement fixé. La pentaphonie et dérivés ont laissé des traces. Difficile de savoir quelle configuration d'enceintes correspond au disque que l'on a entre les mains, à sa conception, non ? C'est pourquoi je préfère souvent l'écoute stéréo de mes SACD !
Le WFS est certainement l'avenir, mais quand viendront des applications domestiques crédibles ?
TMS a écrit:Si avec 2 enceintes le son semble venir en dehors de la base des enceintes, il s'agit d'artefact qui n'ont plus rien à voir avec la stéréophonie (premières réflexion très courtes générées par l'enceinte, effet de réflexions précoces sur les murs émulant une approche de HRTF, etc....), le système enceinte+local œuvrant en tant que DSP acoustique "lavant plus blanc que blanc" (Coluche inside )
Je sais, en particulier avec les dipôles. Pourtant j'ai retrouvé plusieurs fois ce genre "d'observations" sonores avec mon système. Elle correspondent totalement à des mouvements physiques en adéquation avec "l'action". Le déplacement de la moto dont je parle est totalement logique. En partant de la gauche, elle contourne l'obstacle des micros. Un fois, au visionnage d'un téléfilm j'ai entendu un hélicoptère qui, venant vers moi, est passé au dessus de ma tête et s'est éloigné vers l'arrière, illusion ? Probablement, la vue à aussi un rôle, mais elle corroborait le son.
Je me suis souvent posé une question théorique : un dipôle met certainement plus en jeu l'acoustique du local d'écoute qu'une classique enceinte monopôle qui favorise les fronts d'onde directs. Il surajoute donc l'acoustique du local d'écoute à celle du lieu de prise de son. Pas très naturel, j'en conviens. En théorie, rien ne devrait valoir l'écoute au casque puisque l'oreille droite reçoit bien le son capté par le micro droit et l'oreille gauche par celui du micro gauche. Ces captures correspondent à une association d'ondes directes et réfléchies qui se distinguent en pression et en phase. Pas d'acoustique ajoutée à celle du lieu de prise de son. Malheureusement l'écoute au casque est imparfaite puisqu'elle ne permet pas, entre autre, le ressenti physique des basses fréquences. De plus, le champ sonore se déplace avec les mouvements de la tête. Pas très naturel non plus.
A l'écoute, les enceintes monopolaires classiques pourraient être un bon compromis. Quelques problèmes existent, en particulier la projection des ondes à haute fréquence par des tweeters plutôt directifs. Ils favorisent beaucoup les sons directs, ce qui ne correspond pas forcément à l'émission du médium et de l'aigu par un instrument de musique, un violon par exemple. Par rapport aux enceintes acoustiques classiques, elle est beaucoup plus homogène dans l'espace. Autre question, comment "traiter élégamment" l'onde arrière ? Les baffles plans n'ont pas ce problème de retour.
D'ailleurs je suis frappé par la disposition des enceintes avant préconisée par la société TMS, je la trouve intelligente parce qu'elle modifie, entre autres, le rapport ondes directes/ondes réfléchies, qui atteignent l'oreille de l'auditeur, en faveur de ces dernières. Je sais aussi que la société TMS a réalisé des voies centrales de systèmes multicanaux qui ne produisent que des ondes réfléchies (sur le mur frontal). J'ai testé, il y a bien longtemps, de telles configurations (pas seulement pour le canal central) avec des résultats subjectifs, disons troublants en stéréophonie "projetée".
En tous cas, ceux qui ont entendu mes systèmes dipolaires les trouvent très naturels en timbre et très "vivants". Chaque "objet sonore" trouve très précisément dans l'espace alors que les baffles ne semblent pas du tout fonctionner, déroutant. La présence, la texture des voix, en particulier, sont d'un rare réalisme. Je me "pince" souvent et me demande comment ces systèmes "font". Leur concept minimise forcément les rotations de phase, respectent les réponses transitoires (égalisation des pressions sur les membranes). L'alignement vertical et la symétrie horizontale favorisent des fronts d'onde à peu près di-hémicylindriques dans le médium et l'aigu (tweeters avant et arrière). L'écoute des "voûtes" d'Igor ou celles de Philippe Müller, en particulier pour des chœurs, donne une image tout à fait crédible de l'espace sonore pour de la stéréophonie.
TMS a écrit:Notre écoute étant basée sur des illusions acoustiques (sources virtuelles), tout devient possible... mais cela est-il encore conforme à la notion de "haute fidélité"....à ce qui est enregistré ?
Médecin de formation, je sais qu'on ne sait pas vraiment comment le cerveau "interprète" les stimuli sonores issus de nos deux oreilles internes. Il est certainement très discriminant, au moins, sur la pression et la phase. Il sait reconstituer un espace sonore à peu près crédible à partir d'une reproduction électro-acoustique. Crédible, mais pas réel, je ne crois pas que l'émission mono-polaire soit plus conforme à l'écoute directe que la dipolaire. La "haute fidélité" n'est qu'un objectif, pas un acquis, on en est loin. Malgré mon admiration pour le studio d'Igor, il y a encore beaucoup à gagner pour la restitution du son, mais aussi, peut être plus (?) pour la capture et le traitement. "On ne sait pas tout...", même si les mesures nous donnent des indications, il manque le décryptage total de la boîte noire. C'est bien ce qui est passionnant. Chaque concept de qualité à ses avantages et inconvénients.
Dommage, je suis loin de Paris, sinon, je pourrais concrétiser mes dires et démontrer que, malgré leur conception très différente, les résultats subjectifs des deux chaînes de restitution (je ne suis pas le seul à les avoir écoutées toutes deux) sont réellement proches. Plus qu'alimenter la polémique, ces observations devraient nourrir la réflexion.
En attendant, vu l'heure, bonne nuit ....