Pio2001 a écrit:... Un ABX échoué montre au minimum la disparition d'un effet audible lors du changement de conditions d'écoute (non aveugle -> aveugle).
Il y a alors deux écoles. Le fait reconnu est que les différences disparaissent en aveugle. Certains en concluent que les différences sont donc produites par l'écoute en non aveugle, c'est-à-dire que le son des appareils est provoqué par leur identification consciente par l'auditeur, et qu'on pourrait donc se contenter de n'importe quelle chaîne pourvu qu'on ignore sa composition (hors enceintes).
D'autres pensent que la disparition des différences vient des contingences qui accompagnent les scéances ABX : longues, répétitives et fatigantes, elles amenuiseraient la capacité des auditeurs à identifier une couleur sonore.
Bonjour Pio
Merci pour le "posé" de ton analyse qui redit bien et clairement l'essentiel de ces tests, et permet de (re) venir à l'essentiel du sujet, pour en continuer l'étude. J'approuve aussi toutes les digressions qui permettent aussi d'élargir le sujet, ou d'en étendre les aspects ou les recherches, comme tous éléments informatifs et /ou intéressants qui peuvent être abordés sur la musique et sa retranscription.
Pour en revenir au propos quoté, il y a aussi ceux qui pensent qu'il y a les 2 : des différences supposées qui en fait n'en sont pas, et aussi des différences gommées ou impalpables, par l'inaptitude ou la limitation du process ABX actuel (process tel que pratiqué habituellement, sachant qu'il peut être pratiqué différemment, mais avec alors plus de contraintes matérielles, comme la durée des tests avec le déroulement à plusieurs témoins, qui permet d'éviter quelques erreurs possibles et de résoudre quelques difficultés ou problèmes).
Limitation parce qu'il est envisageable que des différences minimes dans les faits, et difficilement décelables par les écoutes ABX actuelles (que je qualifie sans mode péjoratif de "rapides") soient porteuses de rendu de musiques qualitativement assez différentes, en tout cas plus que ne laisse supposer le coté minime de la ou des différences.
J'ai donné un exemple de différence minime en vue qui est difficilement détectable malgré une minutieuse analyse, et qui malgré tout permet de faire préférer une photo plutôt qu'une autre semblable à ce mini détail près.
Je pense que le même type de différence existe entre des appareils indiscernables en ABX actuels, mais ressentis en écoutes normales.
On remarque aussi le "pas" (dans le sens de "la mesure, la marche") énorme de différences que doivent avoir les différents appareils testés pour qu'une différence soit ABXable à l'oreille (notamment le jitter, ou de vrais problèmes des électroniques).
C'est un vrai souci, l'ABX de par sa - semble-t'il- faible sensibilité se révèle bien peu efficace pour déceler des variations. Juste bon à pointer de très sérieux problèmes, pas de choisir entre des nuances.
Si on imagine l'importance des nuances en musique et en sons, avec en plus la quasi infinité de paramètres à prendre en compte (si on tient compte de l'infinité de paramètres et de combinaisons envisageables), l'ABX, contrairement à mes convictions de départ, ne fait pas loupe sur ces points, et (me) semble pour l'heure moins efficace que les écoutes à long terme, moins analytiques, mais semble-t-il plus sensibles à la qualité globale du rendu.
Exemple:
Si un appareil a une phase qui part légèrement ou franchement en vrille à partir de telle ou telle fréquence, ou bien commence à déconner, ou simplement avoir un comportement différent à tel ou tel volume, perd en cohérence, détimbre dans des circonstances particulières, faudra vraiment tomber dessus en ABX, en sachant éventuellement ce qu'on cherche (ce qui n'est pas aisé).
L'écoute longue rend plus justice au plaisir qui est -ou non- procuré, mais il est vrai en n'étant pas souvent capable d'en discerner les causes précises, et n'assurant jamais de la réalité des ressentis, sauf à multiplier les écoutes ou à avoir une écoute très sûre.
Il y a sûrement à chercher à diminuer le "pas" de distinction des matériels des écoutes ABX.
Autant d'identité de résultats apparents d'un appareil à l'autre -sauf écart criant de caractéristique, voire défaut rédhibitoire d'un appareil-
laisse penser qu'il existe forcément des marges, des paliers, des stades intermédiaires de différences entre appareils. Et c'est aussi ce que laissent envisager les écoutes "normales", qui cherchent à préférer un rendu ou qui cherchent les machines de plus de plaisir plutôt que les différences pouillistiques entre l'appareil A et l'appareil B.