TMS a écrit:Igor, je donnais aussi l'exemple d'un grave plus que lourd (plusieurs kilogrammes à comparer aux 70 à 160g environs selon les diamètres)...et un grave qui est hyper "rapide", sans traînage...juste pour dénier la croyance générale que pour avoir un grave "rapide", il faille une membrane hyper légère (qui a parlé d'altec 816 ou 515 )
En médium et aigu, la légèreté va donner:
- de la sensibilité
- de la bande passante vers le haut du spectre
jacques
Un haut-parleur, c'est un compromis par rapport à un ensemble de paramètres. Plus on spécialise le haut-parleur, moins on fait de compromis. C'est d'ailleurs la raison de ma comparaison en introduction de mon CR.
Effectivement on peut distinguer des haut-parleurs spécifiques de chaque gamme de fréquence, leurs exigences sont différentes. Je distinguerais l'infragrave (1ère octave - 20 à 40Hz), le grave (2 et 3ème octaves - 40 à 160Hz), le bas médium (4 et 5ème octaves - 160 à 640Hz), le médium (6 et 7ème octave - 640 à 2560Hz), le haut médium (8ème octave - 2560 à 5120Hz), l'aigu (9ème octave - 5120 à 10240Hz), l'extrême aigu (10ème octave - 10240 à 20480Hz). Arrêtons nous là, ensuite, c'est le domaine de l'ultra-son qui a peut être une influence au niveau des harmoniques. Ceci est certainement un peu théorique mais, si l'on veut s'approcher de l'excellence, il faut un transducteur adapté et sa charge spécifique par gamme de fréquence. Personne ne va vers cet extrême car, à partir de trois voies + une voie infra, le filtrage passif devient difficile en général, pratiquement impossible pour l'infra.
Rappelons que, jusqu'à l'apparition des filtres actifs numériques, la multi-amplification avec filtres actifs analogiques ne résolvait pas tous les problèmes posés avec le filtrage passif. Les différents paramètres restaient liés, par exemple la pente de coupure et la phase. Le grand avantage de tout traiter en numérique est que chaque paramètre est ... paramétrable indépendamment. Tout devient possible, du moins "électriquement". Reste les problèmes acoustiques à régler. En tous cas les haut-parleurs spécialisés reviennent d'actualité face aux transducteurs à plus large bande. D'où le retour en grâce des médiums à dôme.
Pour le grave, je rappellerais simplement que la restitution de l'infra-grave et du grave n'ont pas les mêmes contraintes en surface et poids de membrane, déplacement de l'équipage mobile, amortissement, puissance admissible. Rappelons que l'infra n'est jamais léger, qu'il se ressent aussi par le squelette, la boîte crânienne et la cage thoracique, l'impact doit être plus physique qu'audible. Plus on monte en fréquence dans les 2 et 3ème octaves plus l'impact et la rapidité du signal s'entend. Quand on parle grave, il faut savoir de quel grave on parle.
Dernière chose, la multiamplification numérique est maintenant pratiquement indispensable avec des haut-parleurs spécialisés. Elle ne l'est pas du tout avec une enceinte colonne ou bibliothèque deux voies. Ceci a une conséquence, lorsque l'on veut constituer un système de haut niveau, il n'est pas nécessaire de forcément dépenser beaucoup d'argent. Il faut, dès le début, intégrer le budget prévisionnel au projet. Pour la majorité d'entre nous il n'est pas extensible et la multi-amplification active coûte forcément plus cher que la mono-amplification avec filtrage passif. Si l'on a pas le budget, il vaut mieux opter pour de bonnes enceintes deux voies ("colonne" ou "grosse bibliothèque") associée à un très bon caisson d'infragrave que d'essayer de choisir des colonnes trois, quatre voies ou plus. Bien optimisés, les résultats finaux risquent d'être meilleurs avec un système plus simple. Par contre, si l'on a le budget, il ne faut pas se priver du multivoies-multiamplifié !