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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

Test en aveugle

Message » 14 Oct 2009 0:30

herve25 a écrit:En ce qui concerne les tests de préférence (comme d'autres), un des points essentiels est le calcul du nombre de participants. Cela ne se fait pas au "feeling" mais il s'agit d'un calcul complexe, tenant compte des risques alpha, beta et de la différence attendue. En fonction de ces éléments, le nombre de sujets peut aller de quelques dizaines à plusieurs milliers.


Mais l'ABX n'est pas du marketing. La préférence est forcément individuelle. Les techniques collectives dont on parle ici consistent à établir (la confirmation de) l'existence de différences audibles ou ou l'absence de confirmation.
Lizandre
 
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Message » 14 Oct 2009 0:59

herve25 a écrit:J'aimerais que les ABXeurs cessent de considérer que toutes les personnes dont je suis qui -sans critiquer la démarche- tentent d'en exposer les limites comme des ennemis.
En ce qui concerne les tests de préférence (comme d'autres), un des points essentiels est le calcul du nombre de participants...


On passe du coq à l'âne, là... Parler des limites de l'ABX est une chose, parler du nombre de participants nécessaire à la validité d'un test de préférence en est une autre, car dans un test ABX, on peut faire monter l'effect size (theta *) pratiquement aussi haut qu'on veut en théorie : l'auditeur prend le temps qu'il faut, mais ne donne que des réponses dont il est absolument certain. Alors que son équivalent est fixé dans un test de préférence mené avec un groupe d'utilisateurs : les auditeurs donnent leur préférence sur le moment, mais n'ont pas de référence pour vérifier leur réponse avant de la valider, contrairement à l'ABX.
Du coup, leurs réponses sont beaucoup plus erratiques, d'où la nécessité d'avoir beaucoup d'auditeurs pour qu'une tendance se dégage.

(*) L'effect size, dans le module ABX du logiciel ABC/HR, est le taux de fiabilité des réponses. Il vaut 100 % si l'auditeur répond toujours juste, 80 % s'il répond juste 80 fois sur 100 etc.
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Message » 14 Oct 2009 1:10

herve25 a écrit:Faire une étude avec un nombre de cas insuffisant est une imposture intellectuelle car non seulement, on ne peut rien tirer des résultats mais en plus on fait croire que les résultats sont valides puisqu'on peut les agrémenter de quelques chiffres et quelques pourcentages.


Si c'est le cas, c'est effectivement une démarche incorrecte, mais j'ai peine à voir en quoi cela s'applique aux rencontres ABX telles qu'on les pratique en audio : les CR ne citent en général aucun "résultat" autre que le strict énoncé de ce qui s'est produit durant la rencontre (untel a réussi le test, untel ne l'a pas réussi), et je ne vois pas comment on pourrait "faire croire que [ces] résultats sont valides" avec des chiffres.

J'ai l'impression que tu considères les CR des Kangourous ou de Syber comme des "impostures intellectuelles" sur la base d'un argument concernant les tests de préférences sur une population, ce qu'ils ne sont absolument pas.
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Message » 14 Oct 2009 2:50

Themisto a écrit:
wald a écrit:
Themisto a écrit: Ce que je pense est, qu'on teste la capacité de l'auditeur à pouvoir identifier avec précision (sous la forme d'une seule variable, à sa discrétion) sa précédente écoute, et sa capacité de comparer deux souvenirs acoustiques (toujours sous cette prétendue forme d'une seule variable choisie).


je ne comprend pas cette histoire de variable que je trouve déconnectée de la pratique des ABX. Tout ça est bien plus simple et c'est effectivement d'une certaine manière résumable à la capacité à reproduire, non pas une preuve , mais une sensation, ladite capacité de reproduction valant preuve.


Ben, l'histoire de "variable" vient du fait que le message initial est complexe (amplitude, durée, etc), que l'influence des éléments du système de reproduction l'est tout autant complexe (non linéaire), et que tout cela est lié (les fonctions mathématiques d'évolution des éléments constituants dépendent les unes des autres).


Themisto, à mon avis il y a quelque chose que tu n'as pas bien assimilé dans Heisenberg (qui t'a apparemment un peu traumatisé), et du coup ça fait de la confusion dans ton esprit :mdr:

Alors, quand tu as un nouveau CD, est-ce que tu l'écoutes une première fois en ne faisant attention qu'à la hauteur des notes, puis une seconde fois en ne faisant attention qu'au rythme, et puis une troisième fois en n'écoutant que les paroles (d'ailleurs chacune de ces actions requiert un très grand nombre de variables, mais bon admettons) ?. Non : tu écoutes tout en même temps, tu écoutes la musique (enfin j'imagine).
Bon. Maintenant imaginons que tu as un processeur d'effets. Si tu changes la réverb, au bout d'un moment (assez court) tu vas l'entendre. Tu vas te dire, "ça a changé". La reverb ça change plein de variables à la fois, on est d'accord ? (et la réverb se paramétrise elle-même par plusieurs variables : délai, volume de l'effet, etc.). Et pourtant tu peux entendre la différence. Ca ne gêne pas qu'il y ait 50000 variables qui changent. Et si tu ne peux pas l'entendre c'est juste qu'on a rajouté très peu de reverb. Imaginons maintenant que l'on ait deux sources (les deux mêmes, mais l'une est connecté à un processeur d'effet et on rajoute de la réverb). On peut te demander si tu entends la différence (je n'ai même pas dit en aveugle). Tu es d'accord ? Et ben voilà c'est tout. Tu es capable d'entendre des différences faisant intervenir plein de variables.

Autre exemple : 2 interprétations de la sonate de Liszt. On a pas de processeur d'effet, on a les deux mêmes sources, mais l'une joue la version d'Hozowitz et l'autre la version de Argerich. Bon, tu vas les entendre les différences si on te passe un extrait de chaque. Tu pourras les différencier. Et pourtant il y a plein de différences. Encore plus de variables que tout à l'heure !!!

Là tu vas dire : oui, mais moi je veux dire que si on considère deux sources très proches avec beaucoup de variables mais toutes très peu différentes, alors à cause d'Heisenberg on ne pourra pas les différencier. OK. Admettons. On en pourra pas différencier ces deux sources qui sont très proches. Qui sont tellement proches que l'oreille humaine ne peut pas entendre de différence entre les deux. OK. Et alors ? Quel rapport avec les tests en aveugle ? Tu viens de faire l'hypothèse qu'il pouvait exister deux sources différentes dans les structure, mais si peu différentes que l'oreille humaine (et/ou les appareils de mesure) ne pourront pas faire la différence. OK. Ca existe. Mais ça pose quel problème exactement ? On a deux sources qu'on ne peut pas différencier. Donc elle sont indistinguables par l'oreille humaine. OK. Donc personne ne réussira un test ABX dessus. OK. Et c'est quoi le problème ?



Et sinon, pour en rajouter une couche sur Syber, si je peux m'exprimer ainsi, je propose que les thuriféraires des tests ABX, plutôt que de demander abruptement aux poètes enthousiastes et audiophiles que nous fûmes tous un jour "Oui mais, t'as testé en aveugle ?", générant ainsi moulte réactions épidermiquo-allergiques, demandent plutôt d'un ton doucereux, mais non moins sournois : "Oui mais, t'as testé en égalisant les niveaux ?". Et là ça sera plus difficile aux poètes audiophiles de répondre "Oh, mais tu m'emmerdes avec tes niveaux, moi j'écoute à tous les niveaux, moi j'égalise pas, moi je suis un psychopathe de la hifi, moi je différencie tous les appareils juste avec mon feeling". Ca sera plus dur.

Et pour répondre à Hervé25, je ne vois pas en quoi faire une étude avec un seul cas serait une imposture intellectuelle. Moi ça m'intéresse de savoir que Pio peut faire la différence entre le 320 kbps et le FLAC. Même si c'était le seul à avoir réussi le test, ça m'intéresserait. Parce que Pio n'est pas un extraterrestre, c'est un être humain (quoique...). De même quand Carl Lewis a battu le record du 100 m, il était tout seul, ils étaient pas trente Carl Lewis a passer sous la barre des 10s à Tokyo en 1991. Et pourtant on a officiellement dit que le record du 100m était battu. C'est la différence entre une performance et une moyenne. On peut discuter de ce qui est le plus intéressant en hifi : savoir si en moyenne les gens font la différence entre la platine A et la platine B ou bien savoir si un audiophile entrainé arrive à faire la différence entre la platine A et la platine B. Ca dépend. Pour ma part, la moyenne des gens, dans ce cas, je m'en fiche. Et donc je vois le test ABX non pas comme une imposture intellectuelle, mais comme une façon d'homologuer (ou pas) une sorte de record.

Voilà : le test ABX est à la hifi ce que le chronomètre est au sprint : une manière d'homologuer la performance. C'est simple à comprendre ça ?

Non, c'est pas simple, y a Themisto qui va dire qu'avec le chronomètre on ne mesure qu'une seule variable et que c'est pour ça que ça marche.

Bon alors et ça : le test ABX est à la hifi ce que la barre est au saut en hauteur, une manière d'homologuer la performance.

Ca fait intervenir plein de variables ça, le saut en hauteur et la chute (ou pas) de la barre : le short du sauteur, la résistance de l'air, le style de son Fosbury, comment il prend son élan, si le short frotte ou pas, la turbulence de l'air, super compliqué, mais à la fin, soit la barre tombe, soit elle ne tombe pas.
C'est pareil pour les tests ABX : le type qui écoute, il écoute comme d'habitude quand il écoute de la musique, un peu plus concentré peut-être si c'est difficile, mais voilà il écoute avec toute la complexité que recouvre le terme "écouter". Et il va essayer de faire la différence. Il peut faire comme il veut : extraire des passages, se concentrer sur les aigus, ou sur les graves, ou bien avoir une écoute globalisante, ou une écoute de biais (tu fais semblant de ne pas te concentrer sur la musique pour te détendre, pour essayer de mieux entendre les différences : tu ruses avec la musique). Tu fais ce que tu veux, comme tu veux, tous les coups sont permis. La méditation, l'alcool, tu écoutes un aussi grand nombre ou un aussi petit nombre de variables que tu veux. A la fin on te demandera juste :

"Alors, là, ce qu'on écoute c'est A ou c'est B ?"

Et à ce moment-là tu es seul. Dans le noir de la confusion. Tu réécoutes X, tu réécoutes A, tu réécoutes B. Et on te redemandes :

"C'est bon ? Tu as trouvé ? X, c'est A ou B ?"

Tu essuies la sueur qui coule de ton front, tu va pour saisir ton verre de Whisky, tu le reposes. Et puis tu dis : "Tu peux me les repasser tous les trois s'il te plait, je voudrais réécouter un peu là, c'est un peu confus..."

C'est ça qui fait peur dans les tests ABX. La solitude et l'angoisse de l'inconnu. La peur du noir...
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Message » 14 Oct 2009 7:27

herve25 a écrit:
Faire une étude avec un nombre de cas insuffisant est une imposture intellectuelle car non seulement, on ne peut rien tirer des résultats mais en plus on fait croire que les résultats sont valides puisqu'on peut les agrémenter de quelques chiffres et quelques pourcentages.


Où est le rapport avec l'ABX audio et la clinique ?
Depuis quand un ABX audio fait par un individiu particulier devrait avoir une valeur universelle valable pour le plus grand nombre ?

L'écoute est un fait privée. les essais cliniques sont des faits publiques. Ce que j'entend m'est propre. L'aspirine doit être efficasse pour le plus grand nombre.


Francois :wink:
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Message » 14 Oct 2009 9:40

Lizandre a écrit:
Themisto a écrit:
Pio2001 a écrit:
Themisto a écrit:mais que le test, ne fait que tester sa capacité à les discriminer, les organiser, les stocker efficacement dans sa mémoire, puis les comparer entre-elles.
C'est un peu trop pour un seul test, ce qui invalide une quelconque estimation de " la capacité de l'auditeur à percevoir des différences".

C'est à partir de là que nous sommes d'avis différent. Personnellement, je trouve que la "capacité à [...] discriminer [des informations], les organiser, les stocker efficacement dans sa mémoire, puis les comparer entre-elles" est un pré-requis à toute activité mentale.
Ou pour être pragmatique, c'est plus dur en ABX. Ok, ben il suffit de faire plus d'efforts 8)

Peut-être que c'est un pré-requis.
Et dans ce cas, si ce pré-requis n'est pas parfait, la marge d'erreur du pré-requis pollue complétement le résultat statistique du test. A quoi bon ?
Sérieusement, il faudra drastiquement diminuer le nombre de variables.
C'est mon avis, je ne veux pas non plus focaliser le débat que là-dessus, mais, plus on est nombreux à réfléchir mieux c'est. :)

Mais non.
Comment accorder la moindre valeur à l'avis de tout et n'importe quel auditeur avec un tel raisonnement ? L'ABX simplifie les conditions d'écoute et élimine de l'équation des éléments étranger au son (ex. : la connaissance de l'appareil et les effets d'auto suggestion associés). Il me semble au contraire que, toutes choses égales par ailleurs, l'ABX amène l'auditeur à se concentrer sur sa perception plus qu'en écoute libre.
Soutenir que l'ABX ne vaut pas du fait de la multiplicité des variables, c'est soutenir a fortiori que l'écoute "libre" vaut ENCORE moins.

L'ABX est simplement un test parmi bien d'autres méthodes. Il est justifié dans certains cas, pas dans d'autres, pour l'audio comme pour le reste. L'important, c'est le protocole qui l'envisage. Il doit prévoir les conditions en fonction de la variabilité de l'éventuel paramètre subjectif choisi (rappelons qu'on ne peut évaluer qu'un critère de jugement, bien choisi, à la fois).
Maintenant, il faut être très pragmatique et ne pas enfoncer des portes ouvertes. Si la différence à évaluer est évidente, un seul auditeur suffit. Dans ces conditions, faire un test est totalement inutile puisque tout le monde doit être à même de constater cette différence (sinon un seul auditeur n'est pas suffisant). Si la différence est très ténue, comme la différence attendue entre deux câbles secteur, il faut envisager une grande variabilité inter-individuelles des opinions sur une différence, mais aussi intra-individuelle, ainsi que je l'ai expliqué. Il faudra un grand nombre de tests chez de nombreux individus pour dégager une significativité et déceler une différence effective qui sera, pour le compte, forcément extrêmement ténue. Question pratique, quel intérêt de remplacer un cordon standard à cinq euros par un cordon de THDG à 1500€ le mètre pour une différence si faible qu'une bonne partie des auditeurs ne l'entendront pas ? Que de bruit pour pratiquement rien entendre !

Cette discussion, si j'ai bien compris, porte sur les tests audio en aveugle. Encore, une fois, je ne vois absolument pas pourquoi se focaliser sur des tests ABX, certes intéressants dans l'absolu, mais parfois moins dans la pratique. D'autres tests peuvent être menés en aveugle et double aveugle. Excusez moi, mais tout ceci ne parait pas très cohérent dans un domaine qui en demande beaucoup, de la cohérence. Dommage, la discussion pourrait être intéressante si on la reprenait par le bon bout.

Ceci est une opinion personnelle soumise à une variabilité inter-individuelle très importante, à ce que je vois, ..., mais à une variabilité intra-individu absolument nulle ! :mdr:
JACBRU
 
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Message » 14 Oct 2009 9:46

Corsario, merci pour ce grand moment !! :wink: super et bien illustré.
Denis31
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Message » 14 Oct 2009 9:58

JACBRU a écrit: D'autres tests peuvent être menés en aveugle et double aveugle. Excusez moi, mais tout ceci ne parait pas très cohérent dans un domaine qui en demande beaucoup, de la cohérence. Dommage, la discussion pourrait être intéressante si on la reprenait par le bon bout.


pourrait-on avoir un exemple théorique ou pratique ?

Francois :wink:
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Message » 14 Oct 2009 10:07

JACBRU a écrit:L'ABX est simplement un test parmi bien d'autres méthodes. Il est justifié dans certains cas, pas dans d'autres, pour l'audio comme pour le reste. L'important, c'est le protocole qui l'envisage. Il doit prévoir les conditions en fonction de la variabilité de l'éventuel paramètre subjectif choisi (rappelons qu'on ne peut évaluer qu'un critère de jugement, bien choisi, à la fois).
Maintenant, il faut être très pragmatique et ne pas enfoncer des portes ouvertes. Si la différence à évaluer est évidente, un seul auditeur suffit. Dans ces conditions, faire un test est totalement inutile puisque tout le monde doit être à même de constater cette différence (sinon un seul auditeur n'est pas suffisant). Si la différence est très ténue, comme la différence attendue entre deux câbles secteur, il faut envisager une grande variabilité inter-individuelles des opinions sur une différence, mais aussi intra-individuelle, ainsi que je l'ai expliqué. Il faudra un grand nombre de tests chez de nombreux individus pour dégager une significativité et déceler une différence effective qui sera, pour le compte, forcément extrêmement ténue.


Mais bon sang de bois il n'y a pas d'opinions dans un test ABX. Dans un test en aveugle en général peut-être, mais pas dans un test ABX. Que la différence soit ténue ou non, soit elle est mise en évidence en aveugle (au moins 14 fois sur 15 pour éviter le coup de chance), prouvée, elle EST, soit on ne peut pas la prouver. Et l'intérêt des tests ABX est de pouvoir mettre en évidence, de manière très simple et très pratique pour certaines choses (codecs, sources) des différences. Ou pas.

JACBRU a écrit:Question pratique, quel intérêt de remplacer un cordon standard à cinq euros par un cordon de THDG à 1500€ le mètre pour une différence si faible qu'une bonne partie des auditeurs ne l'entendront pas ? Que de bruit pour pratiquement rien entendre !


Il n'y a pas une bonne partie des auditeurs dans mon salon, il y a moi. Si moi j'entends une différence, il y a un intérêt pratique. Ensuite à moi de juger si l'investissement vaut le coup.
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Message » 14 Oct 2009 10:16

Corsario, ne te rends-tu pas compte que nous sommes en train de vivre depuis un an, la Conférence de Valladolid du Monde Audio !





:roll: :mdr:
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Message » 14 Oct 2009 10:16

corsario a écrit:...
Non, c'est pas simple, y a Themisto qui va dire qu'avec le chronomètre on ne mesure qu'une seule variable et que c'est pour ça que ça marche.

Bon alors et ça : le test ABX est à la hifi ce que la barre est au saut en hauteur, une manière d'homologuer la performance.

Ca fait intervenir plein de variables ça, le saut en hauteur et la chute (ou pas) de la barre : le short du sauteur, la résistance de l'air, le style de son Fosbury, comment il prend son élan, si le short frotte ou pas, la turbulence de l'air, super compliqué, mais à la fin, soit la barre tombe, soit elle ne tombe pas.
C'est pareil pour les tests ABX : le type qui écoute, il écoute comme d'habitude quand il écoute de la musique, un peu plus concentré peut-être si c'est difficile, mais voilà il écoute avec toute la complexité que recouvre le terme "écouter". Et il va essayer de faire la différence. Il peut faire comme il veut : extraire des passages, se concentrer sur les aigus, ou sur les graves, ou bien avoir une écoute globalisante, ou une écoute de biais (tu fais semblant de ne pas te concentrer sur la musique pour te détendre, pour essayer de mieux entendre les différences : tu ruses avec la musique). Tu fais ce que tu veux, comme tu veux, tous les coups sont permis. La méditation, l'alcool, tu écoutes un aussi grand nombre ou un aussi petit nombre de variables que tu veux. A la fin on te demandera juste :

"Alors, là, ce qu'on écoute c'est A ou c'est B ?"

Et à ce moment-là tu es seul. Dans le noir de la confusion. Tu réécoutes X, tu réécoutes A, tu réécoutes B. Et on te redemandes :

"C'est bon ? Tu as trouvé ? X, c'est A ou B ?"

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Message » 14 Oct 2009 10:18

syber a écrit:Corsario, ne te rends-tu pas compte que nous sommes en train de vivre depuis un an, la Conférence de Valladolid du Monde Audio !





:roll: :mdr:


c'est ça :roll: bientôt le mccarthysme and co......

Francois :wink:
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Message » 14 Oct 2009 10:20

Themisto a écrit:
corsario a écrit:...
Non, c'est pas simple, y a Themisto qui va dire qu'avec le chronomètre on ne mesure qu'une seule variable et que c'est pour ça que ça marche.

Bon alors et ça : le test ABX est à la hifi ce que la barre est au saut en hauteur, une manière d'homologuer la performance.

Ca fait intervenir plein de variables ça, le saut en hauteur et la chute (ou pas) de la barre : le short du sauteur, la résistance de l'air, le style de son Fosbury, comment il prend son élan, si le short frotte ou pas, la turbulence de l'air, super compliqué, mais à la fin, soit la barre tombe, soit elle ne tombe pas.
C'est pareil pour les tests ABX : le type qui écoute, il écoute comme d'habitude quand il écoute de la musique, un peu plus concentré peut-être si c'est difficile, mais voilà il écoute avec toute la complexité que recouvre le terme "écouter". Et il va essayer de faire la différence. Il peut faire comme il veut : extraire des passages, se concentrer sur les aigus, ou sur les graves, ou bien avoir une écoute globalisante, ou une écoute de biais (tu fais semblant de ne pas te concentrer sur la musique pour te détendre, pour essayer de mieux entendre les différences : tu ruses avec la musique). Tu fais ce que tu veux, comme tu veux, tous les coups sont permis. La méditation, l'alcool, tu écoutes un aussi grand nombre ou un aussi petit nombre de variables que tu veux. A la fin on te demandera juste :

"Alors, là, ce qu'on écoute c'est A ou c'est B ?"

Et à ce moment-là tu es seul. Dans le noir de la confusion. Tu réécoutes X, tu réécoutes A, tu réécoutes B. Et on te redemandes :

"C'est bon ? Tu as trouvé ? X, c'est A ou B ?"

Tu essuies la sueur qui coule de ton front, tu va pour saisir ton verre de Whisky, tu le reposes. Et puis tu dis : "Tu peux me les repasser tous les trois s'il te plait, je voudrais réécouter un peu là, c'est un peu confus..."

C'est ça qui fait peur dans les tests ABX. La solitude et l'angoisse de l'inconnu. La peur du noir...

C'est fruité et rigolo et tout et tout, mais c'est simplificateur et fondamentalement faux.
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l'abx n'est pas une perfomance sportive. On ne se demande pas si on peut, ON FAIT.

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Message » 14 Oct 2009 10:25

Mon opinion reste la même : les tests AB/X ne mesurent pas la probabilité de ce qu'ils prétendent mesurer, mais mesurent la somme des probabilités de plusieurs autres choses simultanément.
Ce pour cela qu'ils ne réussissent pas, sauf cas particuliers.

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Message » 14 Oct 2009 10:52

Il faut que tu définisses précisément "ce qu'ils prétendent mesurer" et "plusieurs autres choses" car tel quel je (on ?) vois bien que tu as un raisonnement en tête, qui est sans doute intéressant, mais difficile à saisir et donc à réfuter.
Ceci dit personne ne nie qu'il soit éventuellement plus difficile d'ABXer des différences que de les "relever" subjectivement. Ça ne change rien au fond du problème.
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