Lucus a écrit:Salut Gilles
comment evaluerais tu les differences avec le DP67 d'Accuphase ? L'apport est il flagrand ? sur quelle domaine ?
Merci
En préambule, je ne souhaite pas offenser les possesseurs d'Accuphase par mes écrits car je sais qu'on peut l'être.
Mes propos sont partiaux et je ne prétends pas détenir le bon goût ou les bonnes exigences.
Je réponds en toute honnêteté à la question qui m'est posée mais je l'argumente.
Le dp 67 est un lecteur qui a des qualités certaines.
Je me rappelle de belles cantates de Bach, de l'album live en solitaire de William Sheller ou d'un récital de Brel qui m'avaient réellement séduit (et plus enocre) en première écoute de part le sentiment de présence, de palpabilité, de détail avec un bon S/N.
Le dp 67 dispensait des qualités de présence et d'incarnation patentes (en particulier du médium/bas médium au grave) qui s'accordaient bien avec une écoute à volume faible à modéré.
Puis en prolongeant les écoutes, j'ai trouvé que l'écoute était assez constante, insuffisamment différenciée sur la manière de reproduire mes différents enregistrements, la richesse et la variété des timbres. J'ai vite ressenti que le lecteur imprimait sa marque et sa sonorité au point de rendre l'écoute dérangeante.
Ensuite j'ai trouvé qu'il y avait comme une sorte d'atténuation dans le haut du spectre (parfois arrangeantes) qui provoquait une insuffisance à rendre bien compte de la richesse, de la diversité et de la couleur des instruments tels que les charlestons, cymbales, guitares (notamment sur le toucher et les harmoniques), vents, cuivres... Les chuintantes et sifflantes, qui pour le coup n'étaient pas accentuées particulièrement, présentaient elles-aussi des constantes d'écoute.
Puis enfin j'ai trouvé que le lecteur peinait à retranscrire le rythme, la dynamique fine, la vie, les inflexions et même la macro dynamique (en relatif par rapport à d'autres appareils).
Deux écoutes m'ont fait remettre le lecteur dans son carton :
Take five de Brubeck à volume réaliste : j'ai trouvé l'écoute pauvre en timbre, pesante, manquant de raffinement et de diversité sur les timbres et le saxophone de Desmond bref une écoute peu réaliste même sil est clair que cette prise de son et la version que j'en ai possède ses propres limites.
Un morceau du pianiste Serge Forté
Mambo blues écouté à volume réaliste a fini par me convaincre que ce lecteur ne me convenait pas. C'est un prise de son très analytique avec un prise de son de la batterie plutôt rapprochée et fouillée. Je n'ai pas retrouvé la variété de timbres escomptée dans le haut du spectre, l'écoute était un brin pataude et pesante à volume élevé, le trait était épais, les sons transitoires et les attaques étaient insuffisamment marqués.
Selon moi, le bmc-2 dispense une écoute qui est bien plus transparente (au sens ou le convertisseur minimise son emprunte sur la restitution), neutre et informative.
Il est plus respectueux sur les timbres (richesse, diversité), la retranscription de la dynamique et est apte à rendre un réalisme bien plus poussé.
Je n'ai pas détecté de constantes d'écoute à ce jour ou de défaut d'écoute évident.
Il se complait dans l'écoute à niveau élevé là où beaucoup d'appareil font apparaître de manière plus évidente leurs limitations (dureté, tenue des registres, projections, spatialisation, colorations).
Et sur des questions de goûts personnels : il m'implique, il m'accapare, il m'éveille sur ce qu'il reproduit. Un proche qui le détient me disait à son sujet : <<il a vraiment quelque chose que ne faisait pas les autres et que je n'arrive pas bien à cerner, et qui rend la musique plus captivante.>>
Il ne faut pas idéaliser le produit. Il est moins bon que la musique qu'il est censé reproduire et il n'aura peut être pas la personnalité que vous en attendez, mais je lui reconnais un grande honnêteté.
Je peux comprendre qu'on puisse aimer une écoute où l'on aime retrouver ses marques ou une certaine esthétique sonore où bien une écoute gouvernée prioritairement par la recherche du plaisir d'écoute. Chez moi, le plaisir d'écoute est une conséquence et jamais un objectif premier ou une finalité. Cela ne m'empêche pas d'apprécier échanger avec ceux qui ont une approche plus épicurienne de l'écoute !