Est-ce vraiment grave finalement. Ca me contrarierait plus (+) que l'on brûle toutes les partitions de musique, que l'on ferme les salles de concert, qu'on ne sache plus fabriquer des instruments, que l'histoire de la musique, le patrimoine culturel ne soit plus enseigné et transmis aux nouvelles générations.... On serait plutôt mal dans ce cas. Un des soucis de la jeune génération me semble-t-il (mais sommes nous immunisés vu le temps que nous passons on the ouaib) c'est qu'elle se geek-ifie du coup le concert IRL... c'est peut-être moins couru que la facilité d'un baladeur MP3. Et puis c'est plus cher qu'un téléchargement, il faut se déplacer parfois passer des heures à attendre pour avoir une place ou rentrer tout simplement, bref faut pas avoir la flème et rester en contact avec la réalité. Alors comment générer un désir qualitatif en matière de reproduction sonore à domicile si l'on n'a pas ou trop peu de référents en musique vivante et peut-être devrais-je employer le terme en musique ''acoustique'' vivante (tant je partage cette façon de formuler la chose que certains emploient ici même). Quoi que pour du rock ou le dernier album de tektonik entendu a new star flash laser light action club samedi passé... on a peut être envie à la maison d'avoir un niveau sonore élevé, un grave qui tape sur le sternum, une sensation d'immersion certaine...
Bref les Tokyo HoStel attirent probablement plus la nouvelle génération que Wagner ou Schubert.
Je caricature volontairement mais vous voyez où je veux en venir. Pour se défoncer les oreilles à coup de dB sur des concerts rock, pop, techno etc... amplifiés à outrance, on se bouscule. Mais je croise moins de jeunes à l'opéra, au philharmonique, à la musique de chambre.... Si, rares, une minorité, qui se retrouve là soit par l'héritage culturel des parents ou de l'entourage, soit parcequ'ils sont au conservatoire par exemple, soit parceque, et il me semble que c'est plus rare, ils sont tombé dedans par choix personnel et au hasard d'une rencontre avec ce type de musique, il suffit parfois simplement d'écouter la radio et de tomber amoureux, ou de voir un film et de craquer sur la bande son...
Le propos de Philippe Müller me touche particulièrement lorsqu'il parle de référence de musique
acoustique vivante, de culture musicale etc. Ne faut-il pas malgré tout avoir un minimum d'expérience IRL avant de développer non seulement un goût mais aussi une certaine sensibilité à l'écoute d'un système de reproduction?
Ma foi on peut aussi pourquoi pas tomber dedans pour la technique, ou la beauté d'un système (esthétique, technique, etc....). Mais quand on part dans des systèmes pointus... on a une motivation bien spéciale qui nous permet de relativiser des milliers d'euros investis dans un simple système de reproduction ni plus ni moins... ça reste une discipline marginale, et il est vrai que je compte peu de personnes dans mon entourage direct qui sont équipés lourdement.... et ce y compris mes parents qui ont une culture musicale infiniment plus étendue que la mienne (et que j'envie). Ca fait 45 ans qu'ils voyagent pour la musique, qu'ils sont dedans vraiment jusqu'au cou et pourtant... leur système de reproduction est plus vieux que moi. J'ai parfois l'impression d'être un peu taré avec mes histoires de Hifi quand je discute avec eux. J'en suis même parfois au point de me demander si je ne troquerais pas mes addictions audiophiles contre une petite partie de leur culture musicale....
Du coup pour moi, tant que la musique n'est pas morte, la Hifi ça m'importe moins. Si on n'a plus ça, on fera dans le vintage rare/cher/collector/exclusif ou alors on ira un peu plus au concert ce qui ne fera pas de mal finalement. Je pense aussi que si je n'avais pas été plongé dans la musique préalablement, je ne me serais pas équipé et n'aurais pas porté la même oreille sur les systèmes de reproduction. Bref le préalable me semble être l'expérience IRL de la musique. Sans celà, la Hifi ça sert à quoi. A part à faire joli. Ou à être une addiction comme une autre. Tout dépend le sens qu'on donne à la Hifi et on constate que la définition peut être très différente d'une personne à une autre, et même évoluer dans le temps pour un même individus. Comme quoi.
L'article de Focal, c'est la témoignage d'un industriel qui oeuvre sur un marché très concurrentiel et qui est dans le rouge. Ni plus ni moins. Alors forcément dans ce cas même si l'on est visionnaire, on est pas forcément très optimiste. Peut-être bien que dans 10 ans ou moins, on jettera sur les Utopia le même regarde que l'on jette aujourd'hui sur des platines vinyle vendues à un nombre à 5 chiffres. Un regard curieux mais pas forcément intéressé. Ce sera une niche dans la niche à côté de la niche du chien du beau frère par alliance de la tante au troisième degré de l'ami de mon voisin.
@+