mcarre1 a écrit:alors qu'il est semble-t-il plutôt question du cordon entre la sortie préampli et le boitier alimentant le casque.
Le boîtier n'était pas un boîtier d'alimentation, mais un simple adaptateur Cinch/jack.
wald a écrit:Recommencer ce tests de câbles de modulations sur casque serait-il complexe ? Une piste pour un kangourous 5 ?
Cela ne devrait pas être trop compliqué, mais il faut se construire un adaptateur Cinch/jack.
wald a écrit:Le fait de l'utiliser en cordon casque change-t-il quelque chose ?
Oui, les impédances étant beaucoup plus basses, l'effet du câble est beaucoup plus prononcé.
wald a écrit:Dit comme çà, PIO, ça donne l'impression de remettre en cause chaque ABX positif.
Je ne remet pas en cause l'existence du test et l'intérêt du résultat. Je remet en cause l'idée qu'un résultat isolé obtenu par une personne et posté sur un forum puisse constituer une preuve irréfutable et définitive pour toute la communauté.
Je citerai un exemple simple : ABX 10/10 par Phoenix_prt entre un câble de modulation Ecosse The Legend MkII SE et un spaghetti de base :
viewtopic.php?t=29781603&postdays=0&postorder=asc&start=480#p168850208Pourquoi est-ce que je remet en cause cet ABX réussi ? Tout simplement parce qu'il est faux ! Phoenix_prt n'a jamais fait 10/10 en ABX entre quoi que ce soit !
Rorominator s'en est aperçu en scannant à ma demande les feuilles où les participants ont noté leurs réponses :
viewtopic.php?f=1032&t=29781603&start=570#p168856258Et j'ai compté le score réel et la probabilité de faux succès : 25% pour un score de 8/10.
viewtopic.php?t=29781603&postdays=0&postorder=asc&start=585#p168857599Ce qu'il faut en retenir, c'est qu'on n'est jamais à l'abri d'une erreur. Un ABX positif est super intéressant, mais il ne faut pas qu'il reste isolé. Je me rappelle d'ailleurs que j'avais érigé cela en règle de base quand j'avais présenté l'ABX en 2004 :
viewtopic.php?p=168246580#p168246580wald a écrit:L'ABX de l'IONOSTAT serait contestable du fait de l'absence de tirage au sort (je n'ai d'ailleurs pas compris pourquoi)
On l'a vu dans les Kangourous 1 : nous avons une très mauvaise intuition de ce qu'est le hasard. Nous avions été troublés par le tirage au sort de cinq fois de suite le même câble (au passage, cela montre qu'un ABX de 4/4 ne prouve rien, puisqu'il a autant de chance de se produire par hasard que le tirage de 5 fois de suite le même câble).
Notre intuition, quand on choisit "au hasard" a tendance à nous faire choisir "uniformément", en tendant vers un équilibre entre A et B. Les résultats vont alors varier d'une paire d'individus à l'autre et il n'est plus possible d'estimer la pertinence du résultat. On a fixé 14/15, mais si on écoute des suites choisies et non tirées au sort, à quel seuil cela correspond-il ? Impossible de le savoir, donc impossible de fixer un seuil de réussite.
A l'extrême, on pourrait tomber sur deux personnes complètement hallucinées pour qui le hasard, c'est autant de l'un que de l'autre, et qui choisiraient toutes les deux une alternance parfaite A/B/A/B/A/B...
Techniquement, la probabilité d'erreur de type I se calcule en partant de la probabilité pour que X soit A et celle pour que X soit B, qui sont toutes deux égales à 1/2 lorsqu'on fait un tirage au sort.
Or si on ne fait pas de tirage au sort, et que la série commence par ABABABA, la probabilité pour que le terme suivant soit B et bien plus gande que 1/2. Le calcul du taux d'erreurs de type I est donc faux, et comme c'est ce calcul qui détermine si le test est un succès ou un échec...
wald a écrit:mais, en toute franchise, la question n'est-elle pas aussi que cet ABX a été réalisé hors de tout contrôle externe par un revendeur spécialisé dans des produits assez ésotériques, et que l'on pourrait avoir la tentation de remettre en cause ce résultat du fait de l'absence de reproductibilité prouvée (ce qui dans la démarche scientifique classique n'aurait rien d'extraordinaire, plusieurs résultats expérimentaux ont été ou bien confirmé ou bien remis en cause ces dernières années, notamment à partir de soupçons sur des publications suspectes *).
Aussi. Quoique l'Ionostat ne soit pas commercialisé à ma connaissance.
wald a écrit:On peut le conclure avec certitude ?
On peut conclure avec certitude que nous ne pouvons pas avoir de certitude.
wald a écrit:Pourquoi ne peut-on recommencer ? Chaque session ne remet pas les compteurs à zéro ?
Non, c'est un biais connu dans l'industrie pharmaceutique, où le seuil de réussite est assez bas : p<0.05, soit pour nous l'équivalent d'un ABX réussi à 7/8.
Ce seuil signifie que sur une infinité de tests délibérément bidons, ou trouvera une fois sur 20 la série de bonnes réponses qui permettra de conclure à un succès. Si on fait un seul test, il y a peu de chances pour que ça marche. Si on fait 50 tests, il y a de bonnes chances pour qu'on obtienne un faux succès.
Il suffirait alors pour un laboratoire, s'il voulait commercialiser une molécule sans aucun effet, de réaliser quelques dizaines d'études en double aveugle pour obtenir quelques faux positifs, qui valideraient chacun l'effet de sa molécule en double aveugle contre placebo.
Si on met bout à bout tous les ABX réalisés par chacun lors des rencontres kangourous, on obtient un bon paquet de tentatives. Et dans un bon paquet de tentatives, on finir toujours par tomber sur de bonnes séries par pure chance. Après tout, la cagnotte du loto a déjà été gagnée plusieurs fois.
Ce qui définit la fiabilité d'un ABX positif, c'est la probabilité de faux succès, appelée erreur de type I, désignée par la lettre p. Si le score est en-dessous du seuil correspondant à cette probabilité, le test est considéré comme négatif. S'il est au-dessus, il est considéré comme positif.
Or si un test et mené deux fois, ou si deux personnes passent le test en même temps, cela double la probabilité de faux succès, donc déplace le seuil à partir duquel on considère que le test est réussi. Un succès sur un test individuel pourra donc être un échec si deux personnes écoutaient en même temps au lieu d'une !
C'est pourquoi j'ai choisi de fixer le seuil de réussite à 14/15 pour les kangourous, ce qui donne une probabilité de faux succès de... 1/2000.
Pour exemple, je garde précieusement ce petit CR de Garf :
http://www.hydrogenaudio.org/forums/ind ... st&p=70284ABX réussi 12/13. Une chance sur 500 que ce soit un faux succès. Résultat 25 fois meilleur que le seuil de un sur 20 habituellement proposé.
Commentaire de l'auditeur :
The 12/13 ABX was gotten by randomly hitting the keys while not wearing the headphones (Case is my witness on IRC). It's got <0.2% significance, something to ponder about. L'ABX 12/13 a été obtenu en appuyant sur les boutons au hasard, sans porter le casque. Case est mon témoin sur IRC. Sa significativité est <0.2%, de quoi donner à réfléchir.L'organisme de validation des autorisations de mise sur le marché des médicaments avait un jour réalisé ce qu'on appelle une méta-analyse, c'est-à-dire une analyse croisée des différentes études en double aveugle, et en avait conclu qu'une proportion significative avait dû aboutir à un succès alors que le produit ne devait être qu'un placebo sans effet.
De même, Matrix-hifi a accumulé un tel nombre de comparaisons ABX qu'aujourd'hui, il serait statistiquement improbable qu'aucun de leur test n'ai jamais produit de score positif par chance entre deux produits identiques.
HM1848 a écrit:ET je peux vous affirmer, qu'on peut caractériser, à chaque test, chaque élément à environ 70 - 85%, ce que je trouve pas mal.
A moins de se donner une liste précise d'adjectifs autorisés, d'imposer le nombre d'adjectifs donnés par écoute, et d'estimer les probabilités de corrélations, ce n'est pas la même chose que les taux d'erreurs et les seuils de succès estimés en ABX ou en ABC/HR.
En astrologie et en voyance, le fait qu'on retrouve toujours une certaine correspondance dans des adjectifs utilisés pour décrire le caractère d'une personne ou une situation à venir est largement mis à profit.
Par exemple, si je dis que le câble A fait preuve d'une "grande efficacité dans sa manière de transcrire la fidélité du message musical", et que le câble B montre une "adaptation optimale au rôle de reproduction sonore", quel est le taux de correspondance entre les deux descriptions ?