ogobert a écrit:Je trouvbe assez incroyable que, quand un ABX réussi ( et c'est vrai que c'est rare ), il y en ai qui cherche d'autres raisons que le fait que les appareils sonnent différement...
Pourquoi serait-ce une "autre" raison ? Si la balance n'est pas calibrée de la même façon, c'est bien que les appareils sonnent différemment, non ? Si la différence vient de là, il est essentiel de le savoir ! Cela nous apprendrait beaucoup de choses.
Il est vrai que les tests ABX ne sont généralement pas considérés avec objectivité. Je vois souvent martelé qu'il n'existe aucun test ABX réussi entre câbles, par exemple, alors qu'une consultation de
l'annuaire des tests ABX de Chaud7 montre le contraire.
Une autre affirmation complétement excessive, c'est quand on affirme qu'un seul ABX réussi par une seule personne prouverait de façon absolue et définitive qu'une différence existe. Des ABX positifs, il y en a eu sur des câbles de modulation, et même sur l'ionostat de Pierre Johannet ! Est-ce que l'on considère pour autant comme définitivement prouvé et indiscutable qu'un câble de modulation ou un ionostat change le son ? Posez donc la question aux objectivistes !
Non, le test doit être mené de façon extrêmement rigoureuse. Pour des fichiers wav, c'est assez facile. Il suffit d'aligner les niveaux sur 24 bits, et de caler les durées au sample près, puis d'utiliser un logiciel. Pour des fichiers mp3, c'est un peu plus difficile, il faut s'assurer en outre qu'il n'y a pas de clipping interne au décodage, voire que les encodeurs n'introduisent pas d'offset.
Pour des amplis, cela devient très difficile à cause de l'alignement des niveaux, et pour des lecteurs de CD, on n'est même pas sûrs d'y parvenir vraiment, à cause des niveaux de sortie fixes et surtout des délais au démarrage de la lecture.
Pour le test de l'ionostat, les différentes écoutes ont eu lieu sans tirage au sort, ce qui invalide la méthode.
Ici, chez les Kangourous 4, les niveaux n'ont pas été égalisés correctement, donc le test n'a pas été réalisé en double aveugle.
Pour le test de câbles de modulation, la méthode semblait plutôt correcte, à cela près qu'il doit être très délicat de placer un câble sur un casque (le câble de modul était utilisé en cordon de casque !) sans que celui qui porte le casque ne puisse l'identifier à son poids ou à quoi que ce soit d'autre, par exemple si l'un des deux fils a tendance à pendre sur son épaule sans qu'il ne s'en aperçoive. Aucune précaution particulière ne semble avoir été prise à ce sujet. Le test est donc intéressant, et à confirmer en surveillant ce point. Malheureusement, le nombre de gens intéressés par le son d'un câble de modulation quand on l'utilise en cordon casque, et par dessus-le-marché quand on branche ce casque dans une sortie line out préamplifiée au lieu d'une sortie casque, est proche de zéro.
Chacun sera libre de s'indigner en pestant que de toutes façons "les objectivistes réclament des tests infaisables". J'ai déjà lu ça dix fois. Mais c'est ainsi. Si une différence permet d'identifier l'appareil autrement que par l'identification de la caractéristique sonore que l'on souhaite tester, alors cela ne prouvera jamais rien.
Ohl a fait de gros efforts pour obtenir une bonne égalisation en construisant lui-même un appareil de mesure pouvant remplacer le voltmètre du switch ABX sans aucun danger pour les amplificateurs. Ce qui montre que si on s'y met, on peut réaliser des tests parfaitement rigoureux.
Un autre point délicat à surveiller est celui des statistiques. Notre vieil ami Nico avait bien retenu cela : si un test ABX échoue, on n'a pas le droit de recommencer, un succès aux deuxième essai ne serait pas valide. Et c'est vrai : cela n'aurait pas la même valeur de preuve que lors d'un test unique.
J'ai contourné ce problème en imposant des réussites à 14/15 au lieu des traditionnels 7/8. Pour l'instant, j'estime que nous pouvons poursuivre encore pendant une ou deux rencontres sur ce chiffre, les probas devraient tenir le coup. Ensuite, il faudra tout de même vérifier où on en est exactement.
Quoi qu'il en soit, deux tests réussis (14/15 une fois et 14/15 une secoinde fois, ce qui est envisageable) exploseraient les seuils de significativité et constitueraient une confirmation statistique quel que soit le nombre d'échec les ayant précédés.
On n'est donc pas trop embêtés de ce côté là.
FDRT a écrit:- Aux détracteurs de l'égalisation par mesure, le fait qu'il y ait des ABX négatifs n'est-ce pas la preuve que l'égalisation à l'oreille est "suffisante" pour les tests ABX réalisés ?
Adresse plutôt cette question aux adeptes de l'égalisation par la mesure
L'égalisation à l'oreille donne un résultat qui est limité en précision par un sertain seuil. Ce seuil est lui même assez mal défini, et probablement fluctuant d'un instant à l'autre et d'une position d'écoute à l'autre. Il pourrait varier entre 0.1 et 0.4 dB pour une personne donnée dans des circonstances données, par exemple.
Si à un moment, une personne égalise les amplis à 0.3 dB près, cela signifie que par rapport à l'ampli A, l'ampli B sortira un niveau compris entre A-0.3 dB et A+0.3 dB. Le hasard pourra faire que l'ampli B sorte un niveau quelconque dans cet intervalle.
Si par malchance les niveaux diffèrent de 0.3 dB et qu'un auditeur prenne sa place et se trouve dans une configuration où il est capable de déceler 0.2 dB, cela ne convient pas. L'auditeur ayant lui-même réalisé l'alignement à 0.3 dB pourrait même, à force de concentration finir par détecter la différence qui lui aurait échappée pendant qu'il réglait le volume.