Je découvre avec un ravissement quelque peu tardif, cette nouvelle scène lyrique où se produit la quasi-totalité des ténors de HCFR.
« Haute Fidélité, copie conforme de la réalité » ?
Une belle ambition, celle de transposer la réalité musicale enregistrée en nos locaux d’écoute Hifi.
Je souhaite apporter ma contribution sous forme de réponse spécifique à de nombreux messages, mais voudrais préalablement congratuler Philippe Muller d’avoir ouvert le rideau sur ces féconds et passionnants échanges.
Le local d’écoute est devenu (enfin) un thème majeur de discussions acharnées sur ce forum.
Avec les enceintes et les électroniques, il est le miroir où la Haute Fidélité s’interroge sur sa réussite.
De l’autre côté du miroir, il y a la salle d’enregistrement (studio, salle de concert, église…).
ET la cabine de contrôle.
Pour les studios d’enregistrement dédiés, les cabines de contrôle ont fait ici l’objet de copieux débats, mais rien ou peu concernant le contrôle des enregistrements dans des lieux prestigieux à l’acoustique parfois exceptionnelle, censés être une source de la « Haute Fidélité ».
Ingénieur du son, je travaille essentiellement en acoustique naturelle, (Abbaye de Fontfroide, Abbatiale de Champeaux, Salle des Colonnes de Saint-Pétersbourg …).
Et là, il n’y a souvent que des locaux catastrophiques sur le plan acoustique pour contrôler les prises de son. Ah ! la « sacristie » de Champeaux, minuscule et qui réverbère comme une crypte.
J’ai réalisé une dizaine d’enregistrements à Champeaux dont Catherine Schroeder : Hildegarde von Bingen, O Nobilissima Viriditas. Les problèmes concernant les choix artistiques et techniques (proportions, voix directe / voûte réverbérée, voix / instruments) ont bénéficié des expériences précédentes.
Mais… il y a bien une première fois.
Solutions alors :
1) Contrôle au casque ?
2) Cabine mobile aménagée ?
3) Camion régie ?
N’ayant pas les moyens du 3), j’ai assumé les 1) et 2) et voudrais rappeler aux forumeurs concevant leur local ou l’achat de leur matériel que de l’autre côté du miroir, l’ingénieur du son a parfois, transpiré (lui aussi
).
Mais la splendeur de la musique enregistrée et reproduite… ne vaut-elle pas tous nos efforts
?
Igor Kirkwood