ohl a écrit:L'ITU 5 canaux me fait penser à une ouverture passablement large devant, complétée par deux hublots....
Si ITU était si bon, le multicanal se serait imposé depuis belle lurette comme une évidence.
Pourtant, les tests de reproduction "spatiale" ont souvent donnés de bons résultats pour la géométrie ITU, comparativement à de nombreuses autres possibilités : il est intéressant de lire les essais très poussés de Hamasaki à ce sujet (AES preprint 5674 http://www.aes.org/e-lib/browse.cfm?elib=11272), et ici : http://www.tonmeister.de/symposium/2005/np_pdf/A09.pdf. La géométrie 0°, +-30°, +-60° (5 hp devant) n'apparait pas meilleure dans ces études. Voir aussi les travaux de Muroaka http://www.aes.org/e-lib/browse.cfm?elib=14158
Mais c'est un sujet très complexe et les conditions pour faire des tests sérieux sont particulièrement délicates à mettre en oeuvre.
Le problème qui se pose est celui du sweet spot. Vivre des expériences limitées dans le temps n'est pas vivre en permanence auprès d'un système. Je retrouve dans les propos d'Albert Laracine ce que je ressens moi-même à l'écoute du multicanal. La seule façon d'obtenir quelque chose d'acceptable en configuration ITU est d'éviter que les voies d'ambiances reproduisent ce qui vient de l'avant sinon, gare à celui qui se penche un peu trop en arrière. Restent les ambiances et quelques évènements ponctuels. Le fond du problème est de savoir si cela vaut la peine d'imposer une position d'écoute et donc une place d'auditeur choisie dès la prise de son ou si nous voulons privilégier la source et laisser l'auditeur libre de choisir sa place. Ce sont deux conceptions très opposées. Si je choisis de disposer un système de prise de son à une place précise, je ne pourrai jamais changer le rapport qui m'est imposé. Si je développe mon système de prise de son pour capter la scène dans toute sa largeur, je pourrai toujours me placer plus près des violoncelles ou des violons ou me reculer pour tout entendre... L'expérience d'écoute n'est pas figée.
L'analogie avec la loge (puis un balcon qui peut être de plus en plus ouvert sur la salle) est un concept réaliste et plus libre. Le sweet spot, c'est ce qui arrive quand on considère qu'il n'y a qu'un auditeur privilégié. Tous les alignements temporels réalisés après coup tendent à favoriser l'émergence d'un sweet spot. Mieux vaut ne pas être marié avec quelqu'un qui aime également la musique. Mon approche personnelle a probablement été guidée par les expériences de live music Cabasse et l'octophonie à Radio-France où nous devions fournir un signal crédible à des dizaines, voire des centaines de personnes. J'ai la même problématique à Passavant dès que plusieurs musiciens viennent écouter en cabine.
Je dispose d'une étude japonaise très intéressante réalisée avant 1970 (dont je retrouverai les références et qui était reprise dans un ouvrage de Jürg Jecklin) qui exploitait 8 canaux en présentant de nombreuses configurations. Jusqu'à six canaux, l'indice de satisfaction était toujours très élevé tant que le setup ne dépassait pas 180° (au total), soit les surrounds à hauteur de la place d'écoute. Cet indice chutait de façon impressionnante dès que les surrounds étaient déplacés à l'arrière. Ce n'est qu'au-delà de 6 voies que les voies arrières étaient supportées, ne faisant grimper l'indice de satisfaction que de peu. La prise de son proposée et la reproduction étaient parfaitement homothétiques.
Que la géométrie frontale n'apparaisse pas meilleure dans l'étude Hamasaki est une bonne surprise. Il faudrait voir ce que cela donne avec une prise de son homothétique. C'est ce qui a été fait pour Prestige et qui est assez simple à mettre en oeuvre. Si l'on considère que micro et HP sont la même chose, tout devient plus simple.