Rallonge Dingleton Vs FreeStek V3
» 07 Mar 2009 13:55
Spécial - Ultimisme -
FreeStek V3 contre Rallonge Dingleton.
Match au sommet ce mois ci dans la catégorie “transporteur de courant” ultime. Depuis le MD70 (M pour Mange et D pour Disque) Dingleton, avec sa célèbre rallonge de cent mètres est devenue référence incontestée dans nos ateliers pour véhiculer le courant EDF. Une aisance incroyable sur les longues distances, mais aussi sur les courtes, à condition de l’enrouler suffisamment. Cette faculté d’adaptation n’a jamais été prise en défaut et il semblait improbable qu’un concurrent vienne disputer un jour cette suprématie.
Mais voilà FreeStek et son modèle V3. Une radicalité extrême (1m20) et une philosophie différente du constructeur irlandais : aucune concession à la transparence !
Nous allons tenter le plus objectivement possible de départager ces deux rivaux.
Rallonge Dingleton.
Une solution éprouvée depuis longtemps. Une prise mâle en plastique moulée à une extrémité, une prise femelle également moulée et en plastique de l’autre. Entre les deux, cent mètres de câble, disponibles en différents coloris. Simplicité et efficacité.
Avantage : la longueur du système. Il devient possible d’éloigner la source de la prise murale et de bénéficier « réellement » de nouvelles perspectives sonores. (par exemple brancher dans la cuisine et écouter au grenier, dans son jardin ou dans sa caravane). A notre connaissance et dans cette niche précise, seule la rallonge Dingleton propose cette option au demeurant fort pratique.
Mais qui peut le plus, peut le moins. Rien n’empêche d’utiliser la rallonge pour des distances moins longues. Il suffira de ne pas l’enrouler sur elle-même mais de la jeter par terre, d’une manière aléatoire. Là aussi, une solution qui peut sembler archaïque mais qui donne d’excellents résultats à condition de respecter quelques consignes simples. Il faut veiller à ce que la température du câble n’excède pas celui de la pièce. En vérifiant avec la main on peut rectifier assez facilement l’effet de « bobine » qui, il est vrai, pourrait affecter la sonorité globale du câble.
Pas de grésillement suspect ? pas de « Mmmmeeeu » en tendant l’oreille ? Le Dingleton est parfaitement synchronisé et apte à piloter correctement le 220 volts.
Le câble. Aspect technique. Pour sa rallonge, Dingleton utilise un montage -3 fils- référencé dans son catalogue sous la mention D3. Cette appellation est par ailleurs inscrite sur l’emballage en carton. Fidèle à sa politique, le câble est non démontable. D’un bloc. Pas de vis, pas de petites pièces avec lesquelles on pourrait jouer. De la sobriété. Du professionnalisme exempt de gadget.
Pour le test nous avons – après l’avoir désolidarisé du secteur – sectionné au cutter la rallonge. Excellente surprise : il y a quatre fils ! Un rouge, un bleu, un marron, un jaune/vert. De très grosses similudes avec le cable D4 de la même maison. C’est très bon signe et prouve, si besoin était que Dingleton sur dimensionne ses composants intrinsèques. Nous imaginons que l’un d’entre eux est inutilisé, ou encore y-a-t-il un pont entre deux couleurs. C’est un mystère qui prouve le savoir-faire de Dingleton dans le domaine de la transportabilité du courant. La gaine, en plastique, est, elle aussi de bonne facture. Assez souple, l’ensemble se plie facilement à toutes les exigences. Il devient envisageable, pour des raisons esthétiques, d’épouser des angles de 1 à 359°. Un plus indéniable.
Avec un simple domino, et après quelques tâtonnements sanctionnés dans notre laboratoire par deux courts-circuits, nous réussissons à re-rendre opérationnel la rallonge. Mieux, nous avons encore simplifié le circuit en supprimant le jaune/vert dont la fonction ne nous semblait pas indispensable.
Adaptabilité. Assez fin, il devient presque invisible sous un tapis (légère bosse du domino, voir fig 1), mais également sur un terrain de golf (l’objet qui dépasse un peu du green c’est le domino, voir fig 2) . Un véritable 4X4 qui répondra à toutes les attentes, même les plus incongrues.
La musicalité : C’est ici que s’exprime réellement la rallonge Dingleton. Tout s’allume. Tout fonctionne ! Les différentes sources que nous connectons répondent au doigt et nous reconnaissons immédiatement ce que nous avons coutume à présent de désigner sous le nom de « son irlandais ». Ouverture assez phénoménale de l’aigu que l’on peut encore accentuer, suivant le matériel connecté, en tournant vers la droite le bouton des aigus. Idem pour les basses. Pour les médiums, notre équipement ne comportant pas de commandes spécifiques nous ne pouvons pas nous prononcer définitivement. L’avant-plan varie en fonction de ses choix personnels : fauteuil, arbre, caravane. Des détails et un effet 3D assez saisissants. Du bonheur. Il va devenir difficile pour le challenger de dépasser ce niveau de perfection.
Prix : 250 euros pour 100m.
FreeStek, V3. Le challenger.
Nouveau venu sur le segment des transporteurs de courant ultimes le FreeStek V3 affiche clairement son positionnement marketing. « The Ultimate 220 Transporter ». Boîte en carton renforcé de couleur noire, intérieur velours noir creusé dans lequel vient serpenter le câble. De petites cavités plus importantes pour les deux terminaisons. Un fort beau façonnage qui impose le respect. Le mode d’emploi, en lettres gothiques dorés, est très joli mais à l’usage se révèle assez contraignant. Manque de lisibilité. Heureusement nous avons l’habitude de nous servir de ce type de matériel et passons outre sa lecture.
Première impression : Il impose le respect. Pas très long (1m20) mais plus lourd que le Dingleton. Bonne surprise, malgré son poids et son diamètre (7 cm), il est assez orientable. FreeStek a retenu une solution innovante : le PVC flexible. La matière fait un peu penser au raccord d’eau des machines à laver, c’est ingénieux car une fois tordu il reste dans sa position. Nous passons un moment à nous amuser à le plier et le déplier. Il est effectivement très musical. A lui seul, sans même le raccorder, c’est déjà presque un instrument de musique.
Les prises : Attention les yeux. On ne rie plus. C’est du costaud. La prise de type Shuko est un modèle du genre. Entièrement démontable, elle témoigne d’une construction au-delà de tout soupçon. Avec les deux petites clés Allen en or (fournies) vous démontez d’abord la plaque de protection de la prise. En dessous, une autre vis vous permet de désolidariser un boîtier en téflon dans lequel est enchâssé réellement la prise. A noter un inverseur de phases fort agréable à regarder. De nombreuses expériences deviennent possibles. Par exemple, inverser la phase avec le contacteur, puis, retourner la prise Shuko. Rien ne devrait changer. Des petits ressorts et des petits pistons garantissent une pression optimum des tétons dans la prise murale. Nous avons mesuré les écartements. Ils sont conformes aux normes. Néanmoins, tout est réglable avec une petite molette -plaqué doré-.
Les fils torsadés de 3 cm de diamètre sont correctement isolés dans quatre couches composites différentes (technique dite Sandwiching). Une de papier sulfurisé, une de téflon, une de carbone, enfin une d’aluminium anodisé qui garantit 5 ans d'anti-corrosion. Soudure en argent 7% pour les trois câbles, torsadés dans le sens contraire des aiguilles d’une montre pour la version occidentale. Un véritable monstre qui résiste néanmoins au remontage.
A l’autre extrémité, une prise standard américain que nous refusons d’ouvrir, encore tout énervé par le remontage de la Shuko. Nous en venons à regretter la simplicité de la Dingleton.
Compatibilité avec l’électroménager. Cette option inscrite en caractère gras sur l’emballage nous avait intrigué. Effectivement. Elle fonctionne. Nous avons essayé avec notre cafetière, une rôtissoire, un grille pain. Les appareils s’allument. Tous, sans exception. Un bémol toute fois pour le fer à vapeur. Si la compatibilité est effectivement assurée il nous a été impossible de repasser correctement un pantalon. Un empêchement dû à la trop courte longueur du câble. Mieux vaut en tenir compte si vous envisagiez cette fonction. Eventuellement, pour dépanner, au sol, un short, sans utiliser de table…
Musicalité.
La transparence est au rendez-vous. Les ingénieurs de Velux qui ont contribué à la conception ont amené ici toute leur expérience. Rarement lors de notre vie de testeur nous n’avons assisté à une telle netteté dans le transport de courant 220V. Aucune opacité, des voiles se soulèvent, des fenêtres s’ouvrent et le FreeStek se révèle incroyablement aéré.
Pour l’écoute nous l’avons couplé au… Dingleton MD70. Nous avons réellement redécouvert le morceau « les petits pains » de Joe Dassin. Le passage au piano nous époustousouffle. Des notes qui durent, qui durent, qui durent vraiment longtemps. Un doute nous étreint. Est-ce le FreeStek où le disque qui est rayé ? Néanmoins, quelle émotion. Comme d’habitude, nous pleurons, assis en rond sur le V3 pendant les cinq mille heures préconisés de rodage. De nouveaux détails qui étaient totalement passé inaperçus, même dans l’oreille de Joe Dassin apparaissent de ci, de là. Ce que nous avions toujours pris pour une trompette se révèle, c’est évident à présent, être un klaxon dans la rue, à l’extérieur du studio d’enregistrement. C’est incroyable. Des bruits de sonnette dans l’appartement voisin se discernent aussi nettement que s’ils figuraient dans l’enregistrement. La hauteur des sons est totalement respectée avec en arrière plan une spatialisation qui nous fait émettre des hypothèses. Les petits pains ont été enregistrés dans un garage… non, dans une cathédrale… là, il y avait du tissu au mur. Les dimensions du studio devait être de 5 X 4 ,5, recouvert de boîtes d’œufs. C’est le délire. Nous redécouvrons nos oreilles.
Prix : 8 250 euros.
Conclusion
Il n’est pas aisé de départager les deux compétiteurs tellement leur philosophie est différente. Dingleton joue les grands espaces, le cheval fougueux du transporteur de courant. Les grandes distances ne l’effrayent pas, bien au contraire. Une simplicité d’apparence qui cache une multitude de talents. Les possesseurs de château ne s’y sont pas trompés et plébiscitent sa polyvalence. Le FreeStek, quant à lui, se caractérise par l’époustouflance de la reproduction des détails, la compatibilité avec l’électroménager, la musicalité hors pair de sa gaine. Il est un peu le couteau suisse de votre équipement audiophile.
Sans contrainte de prix, difficile de faire un choix et nous serions tentés de dire qu’il faut faire pouf-pouf. Par contre, si l’élément financier doit intervenir nous accordons une préférence pour le Dingleton qui, avec ses 100 mètres de câble pour 250 euros, écrase littéralement son concurrent. Il conviendra, comme à l’accoutumée de veiller à ne pas leur associer n’importe quelle mécanique. Un coup d’œil sur la juxtaposition des prises pourra vous rassurer.