grand x a écrit:Philippe Muller a écrit:...
Le système ITU, généralisé en home-cinéma n'est pas très intéressant pour la haute-fidèlité parce qu'il crée un sweet spot de quelques millimètres à peine. C'est une contrainte assez épouvantable car les ambiances deviennent vite localisables dès qu'on recule de quelques centimètres...
Le fait de reproduire 360° impose de disposer d'une acoustique impeccable et de bien plus de canaux que cinq.
...
Bonjour Philippe
A mon tour de faire mon Domimag
Je suis pas d'accord complètement sur le fait que les écoutes multicanales ITU réduisent considérablement la position d'écoute idéale. Je le pensais avant de mettre en oeuvre ma première installation à 5 enceintes et 5 circuits d'amplification rigoureusement identiques. (j'en suis à ma 3° sans mes salles d'écoute).
Et ma première surprise a été de constater qu'au lieu de réduire le "sweet spot", ça l'élargissait au contraire par rapport à des écoutes stéréo, et qu'il était possible d'écouter le système même de coté, sans inconvénient majeur.
Ma deuxième grande surprise a été de constater que c'est sur les instruments solos, ou les petites formations, sans effets arrières (comme avec des choeurs situés dans le narthex, ou orgues de narthex et de choeur, voire de transept se répondant), que la spatialisation était la plus convainquante, par l'apport de "l'air" tout autour de l'auditeur, comme ce dont parle Jbp, avec les perceptions d'acoustiques (réverbération naturelle, très subtile, plus subtile encore dans les salles de concert que dans les églises bien sûr).
Ce qui n'empêche pas de profiter pleinement de l'ampleur des grandes oeuvres symphoniques, des jeux spatiaux liés à la lithurgie dans certaines oeuvres (choeurs et orgues), et de la présence du public tout autour de l'auditeur.
Je n'ai pas senti que les enceintes arrières se faisaient plus présentes, ou caricaturaient des effets: nous avons dû dimanche, comme indiqué par Domimag, nous déplacer plusieurs fois oreille contre HP, à volume normal d'écoute (pas trop fort donc) pour vérifier l' émission de sons des enceintes arrières. Mais l'aération et la spatialisation étaient bien là.
Il n'y a que sur un disque durant les écoutes multicanales de dimanche (en agréable compagnie de Syber, Safe, Domimag, Corsario, et ma pomme, plus Jean, de passage) que la position centrale d'écoute s'est révélée indispensable.
On a d'ailleurs expérimenté les prises de son proches, type écoutes domestiques (le piano comme à la maison, très puissant et proche), et les écoutes concert (piano éloigné, harmoniques et ampleur différents). Chacun a pu retrouver ses repères d'écoute, en fonction de ses expériences de musique vivante.
Pour le concert de vendredi, Jean Bernard était un peu éloigné, car le violoncelliste soufflait parfois, plus discrètement, ou noyé dans le septuor, que dans d'autres oeuvres, trio notamment.
Et effectivement, j'ai été surpris de découvrir le son remarquable de la clarinette, que je pensais directive comme un cuivre. Effet du jeu particulier du musicien? cette douceur se développait très bien et agréablement dans l'édifice, mais aurait été impossible à localiser yeux fermés. Et pareil pour le basson, au soufle retenu, et pour le cor, tourné vers le choeur, et assourdi (et modulé) par la main droite du musicien dans le pavillon.Le multicanal peut être une super stéréo échantillonnée sur cinq ou sept canaux au-lieu de deux avec une scène sonore beaucoup plus précise et définie, tant en largeur qu'en profondeur.
Ca, c'est l'effet "Kiss-Cool", ou plutôt l'effet "Passavant". 5 enceintes identiques frontales, qui permet une spatialisation frontale complète, un "mur de son" reconstituant celui du concert, avec une qualité de rendu remarquable.
Mais ça fait bien pester les amateurs de musique multicanale:
Comment qu'on fait, nous?
On peut difficilement déplacer nos systèmes à chaque changement de disque, dès qu'on a le plaisir de passer un "Passavant". Du coup, pour moi, c'est stéréo (parfaite d'ailleurs), ou multicanal, mais avec une spatialisation un brin éloignée de ce qu'a envisagé le "réalisateur" .
Ces différents standards (ITU, Passavant) sont une calamité: On aimerait bénéficier des enregistrements Passavant en multicanal, mais on ne peut pas déplacer nos installations pour 20 disques (ou plus?), quand tous les autres (SACD, DVD) sont à peu près coordonnés et adaptés à nos mises en oeuvre.
Que faire, docteur?
Vos enregistrements seraient médiocres, la question ne se poserait pas,
mais là, vous nous embarrassez avec cette mise en oeuvre vraiment spécifique. Comment déguster simplement vos très bons enregistrement multicanaux?
Pour l'ITU, je persiste et signe.
Pour que ça marche avec nos enregistrements, il faut bidouiller, mixer, masquer... et j'ai horreur du mensonge, même pour faire plaisir. Si les autres s'en sortent, tant mieux pour eux. J'ai passé beaucoup de temps là-dessus, avec des musiciens et en live music. Chez Cabasse, nous avions fait le même constat. Impossible de confronter le résultat à la réalité.
Je n'ai aucune intention de me lancer dans une mission apostolique à ce sujet. J'avais réalisé un CD dts pour Prestige (le n°2) avec lequel on peut comparer le DSR, l'ITU, la Pentaphonie et la stéréo sur les mêmes sujets. Le mode d'emploi indique précisément comment positionner les enceintes dans l'espace (au cm près) pour restituer ces enregistrement de manière homothétique. Je recommande la tirade du nez de Cyrano en ITU: un grand moment!
Tant que nous obtiendrons ces résultats, il n'y aura pas d'ITU chez Passavant, pas plus que chez BNL et Syrius, encore plus radical que moi.
Les seules enceintes à déplacer pour le DSR sont les enceintes surround. Emmanuel Piat, défenseur du DSR le fait systématiquement tandis qu'Haskil préfère les disposer à l'arrière mais de façon divergente. C'est son compromis à lui.
Personnellement, j'ai tout essayé pour entrer dans le cadre de l'ITU mais il a toujours fallu bricoler pour parvenir à un résultat tolérable mais toujours assez éloigné de ce qu'on obtenait à l'origine.
Je continue à expérimenter mais rien ne presse car ce marché est très limité; on a le temps. Il y a trop de contraintes domestiques à régler, différentes à chaque fois.