wald a écrit:frgirard a écrit:Pio2001 a écrit:
Le problème restera toujours entier pour ceux qui n'essaieront jamais.
Je cite Wald : Celui qui a réalisé un ABX ne fera plus jamais à mon avis une écoute « libre » comme avant.
Ce manque de curiosité de la part des "anti" m'étonnera toujours. Je peux concevoir qu'on ne soit curieux de rien et qu'on n'ait rien envie d'apprendre, mais militer publiquement pour convaincre de l'inutilité de tout ce qui sort de la norme, de toute écoute qui sort de l'ordinaire, cela me paraît tout-à-fait anti-constructif.
Pas besoin de faire un ABX, pour ce rendre compte de la fragilité de notre perception et avoir une "écoute du doute".
Il faut juste dompter un peu son imagination et ne pas faire confiance à sa mémoire.
Surtout douter, toujours douter.
Francois
Quelle joie d'être cité
Non il n'y a pas besoin d'ABX pour se méfier de ses sensations mais un ABX vous en apprend des tonnes sur vos sensations.
Mais pour des raisons qui m'échappent, on a du mal par ici à y croire. Et quand on l'admet du bout des levres, on tergiverse et même on fait mal aux diptères, voire on cite bourdieu, et parfois même on évoque des concepts dont la hauteur et la subtilité n'ont d'égales que l'inadéquation à la problématique.... (enfin, si j'ai bien compris, vu la longueur du fil, j'ai lu en diagonale, on est autorisé à s'en formaliser).
Des biais modifient profondément notre perception. Cette réalité bien connue des amateurs de vins, est minimisée par les audiophiles ou tout au moins reléguée dans les profondeurs de la marge d'erreur admissible ou surmontable (
oui mais au final, on ne me la fait pas), ou passée à la paille de fer de l'aquoibonisme (
puisqu'on ne peut pas les éliminer, ces biais font parties intégrantes de l'écoute).
Mais ce que l'on ne mesure pas intuitivement c'est l'ordre de grandeur de ces influences, comme on ne comprend pas non plus que nous entendons réellement ces différences qui .... n'existent pas. D'où des malentendus consubstantiels qui font tourner en rond les topics
(
Tiens, ça me rappelle mon médecin qui me disait que je croyais avoir mal, mais que ce n'était qu'un simple disfonctionnement des mécanismes inhiteurs de la douleur, moyenant quoi un signal de douleur était envoyé au cerveau alors que l'organe fonctionnait pourtant très bien. Et bien, quand on a un mal de chien, on s'en tape que l'organe se porte comme un charme si ce c.. de cerveau l'a mal interprété et vous fait croire que de l'acide coule dans vos entrailles).
Les expériences en aveugle, en audio, cherchent à vérifier les différences éventuelles entre A et B. Le protocole est lourd et les résultats, très souvent négatifs, heurtent ceux qui entendent avec évidence des différences et trouvent dès lors que la tarte à la crème de l'illusion auditive ou de l'autosuggestion est un peu lourde à digérer. C'est donc nécessairement que l'ABX est un protocole qui fausse l'écoute, et c'est parti pour des kilomètres d'hypothèses, avec pour plus petit dénominateur commun
le refus d'essayer un ABX.
J'en reste fasciné chez des hobbystes qui passent tant de temps à écouter de nouveaux matériels et font preuve, pour stimuler leurs sensations, d'autant de curiosité qu'ils en manquent pour comprendre leurs sensations.
Pour ma part, j'ai essayé un ABX, et mesuré in situ à quel point on pouvait être troublé par un simple écart de niveau de moins de 1 db et entendre disparaître la différence de spatialisation qu'on avait identifiée l'instant d'avant, une fois l'égalisation des niveaux opérée (le tout en non avengle s'ils vous plait. On dira chacun sait ça, mais comme personne n'écoute à 0.2 db près, que valent les écoutes opérées sans cette précaution ?). J'ai observé comment le simple fait de ne plus voir le matériel, rendait la comparaison soudain moins facile, en rapprochant l'identité sonore des appareils qu'on croyait différents sur l'attaque des notes.
Je propose une petite expérience d'un genre un peu différent, éliminant l'ABX et ses défauts supposés à savoir : deux amplis A et B, disons un MIMETISM à 4500 € et une merdouille d'ampli pro à 150 €.
On les voit et surtout on sait lequel on écoute. Ecoute comparative à niveaux égalisés bien entendu. on dit si on entend ou non une différence.
Je fais le pari que tout le monde ou presque entendra la différence. Normal me direz vous, deux classes d'appareils aussi éloignées, tu n'as rien prouvé WALD.
Mais si un esprit malin vous avait en réalité fait écouter à chaque fois le MIMETISM, et que vous ayez entendu une différence. Ce serait en quelque sorte un anti ABX (
puisqu'on voit ) dans lequel on perçoit une différence sans nul doute imaginaire. A partir de cette expérience en audio, si elle se vérifie (et j'en suis convaincu), je vous garantie une perception améliorée de notre fragilité, et d'un même mouvement on comprendra mieux l'intérêt de l'ABX, qui vient tenter d'éliminer certains biais pour nous aider, comme dit justement Wembley, à tout simplement mieux comprendre.
Ce genre de jeu est fréquent en oenologie, et on s'y plante régulièrement. C'est le problème de l'amateur de vins, ça fait un bail qu'il l'a appris dans sa chair, après que ses camarades farceurs lui aient glissé deux fois le même vin dans la dégustation. Quand on s'est fendu, comme votre serviteur, d'un commentaire savant mais totalement ridicule sur les mérites comparés d'un vin espagnol (
pas mal, en progression) et d'un cru de bordeaux (
sublime, une concentration unique) alors qu'il s'agissait de la même liqueur (le vin espagnol), on s'y reprend à deux fois avant de critiquer les dégustations en aveugle. Elles révèlent ce qu'on ne soupçonnait pas.