gism a écrit:ghozze a écrit:Denis31 a écrit:Mais la question n'est pas de faire aussi bien, mais de savoir ce que nos capacités nous permettent. Les mesures d'amplis seront toujours plus sévères que l'écoute.
Les mesures d'amplis ne sont pas plus sévères que l'écoute. C'est un non-sens total.
Dans une écoute banale d'une chaîne hifi, il n'est en aucune manière question de « mesures »... Autrement dit, dans une écoute banale, on ne fait pas « aussi bien » que lors d'un test de type ABX, ON FAIT INFINIMENT PLUS ET MIEUX...
C'est surtout que dans une écoute normale, on ne COMPARE pas. On entend, comme tu dis. On se nourrit l'âme.
Donc en fait, le problème des tests ABX en aveugle, c'est pas tant le X aveugle que le A/B comparatif.
Non, entendre c'est seulement répondre à un stimuli auditif, sans se « nourrir de l'âme » au passage, comme tu dis (en fait sans se nourrir de son propre bagage culturel ou symbolique : pure construction et représentation liées à la condition humaine). Ecouter, c'est l'entièreté du processus perceptif au-delà de la simple perception : percevoir, se souvenir, juger, donc lié entièrement à la condition humaine et sa monstrueuse capacité à transformer n'importe quelle citrouille en magnifique carrosse par la puissance de son auto-suggestion... Bref, ce qu'on fait à tout moment sans y penser depuis le premier jour... Entendre donc (je schématise) consisterait à ne pas aller plus loin que le premier terme...
Mais c'est justement ce à quoi l'être humain ne peut se réduire : au stimuli-réponse... pourtant ce qui lui est demandé dans un test bruit blanc et rose, etc. : là on est plus proche de la mesure instrumentale que de l'écoute humaine. Dès lors, les conditions du test ne sont pas tant « trop sévères » qu'inadaptées car c'est d'entraînement (sévère !) qu'il faudrait, comme un sportif... Ça ne s'improvise pas de se comporter comme un oscilloscope champion du monde des oscilloscopes !... Au reste, c'est ce que fait Pio, comme il le dit lui-même : il s'entraîne dur... nuit et jour ou presque...!... Il s'entraîne dur pour seulement entendre. Pas écouter (pas écouter de musique...)...
Car même si l' "objectiviste", en sus de toutes ses batteries de tests divers et pas très variés de bruits blancs et roses , utilise comme une personne normale de la musique pour son entraînement, il cherchera à l'utiliser de façon restrictive, en la « désenchantant » le plus possible. Plutôt que d'écouter une phrase entière d'une symphonie, il en écoutera, par exemple, seulement une séquence de deux secondes extraite au hasard de la même œuvre de musique, afin de se retrouver artificiellement dans le cas d'un test de mesure dans lequel son savoir, pas seulement son savoir culturel (symbolique) mais aussi la construction mentale qu'il s'est forgée inconsciemment de cette musique en tant que phénomène sonore, ne lui sera que peu d'utilité. Du moins le croira-t-il, car si son bagage culturel et sa connaissance du phénomène sonore ne lui servent plus à grand-chose, il lui reste son auto-suggestion plus sollicitée que jamais peut-être pour écouter ces deux secondes...!...
Argh !!!... C'est vraiment à se les prendre et se les mordre toute cette histoire...