Après le temps de chauffe nécessaire aux électroniques, nous avons commencé à passer quelques disques orientés vers l'électro avec les sublimes productions de Depeche Mode. Les albums Ultra, Exiter et Playing the Angel en édition sacd. Ces derniers sont d'une qualité stupéfiante pour un groupe aussi populaire. Tout est très bien réalisé. La bande passante est fantastique d'extension avec des graves puissants et fermes et des aigus cristalins. Les effets spéciaux qui jalonnent les différents opus mettent en évidence une stéréophonie très étudiée et les divers samples se détachent très nettement du reste du message sonore.
Les Bh300 savent garder une précision remarquable sur les micro-informations en plein milieu d'un message complexe, le tout avec une stabilité. Les guitares filent bien plus haut qu'avec les 151 avec tweeter à dôme textile. L'extension dans le bas du spectre est elle aussi nettement accrue avec les deux hp de medium-grave. Ces derniers méritent d'être plus longuement rôdés mais ça, ça va se faire à la maison.
Le gain obtenu dans le haut registre n'est cependant pas bénéficiable aux seules micro-informations. Les voix sont plus sensuelles et les timbres (sur de l'électro, difficle de parler de timbres exepté pour les guitares) sont plus diversifiés encore et gagnent sensiblement en matière. Il est un "détail" à noter aussi qui nous a beaucoup surpris, c'est l'holographie de la scène sonore. Les effets de phase qui se font entendre sont stupéfiants. A un moment donné, Dave Gahan nous chuchote juste à 50 cm de nous!
Le relief est tout juste démoniaque. Ca tombe bien, c'est un critère très important pour moi. Là, je suis servi. Beaucoup d'informations qui étaient perdues rejaillissent des lymbes suite à l'intervention divine des tweeters ruban. Ceux-là, je les aime.
La dynamique se trouve elle aussi transfigurée. Les Bh ont ça d'attachant qu'elles sont vivantes. Elles veulent se faire entendre et apprécier. Leur sens du rythme n'est plus à prouver et sur ce point au combien primordial, un bond est encore fait comparé aux 151. Les écarts de dynamique sont certainement dûs à l'extension de la bande passante.
Ca présage du bon pour la suite.
Un peu de blues avec Riding With The King avec BB King et Eric Clapton.
Il s'agit ici de la version dvd-audio qui est réellement extraordinaire. Le cd est déjà excellent par ailleurs. Un disque de blues commercial mais d'une technique hors normes. J'aurais bien amené un ou deux disques de Muddy Waters avec moi mais la tentation était trop grande...
Ce dvd-audio est génial comme disque de test.
Les deux acolytes s'en donnent à coeur joie pour notre plus grand plaisir et la gravure leur rend hommage de fort belle manière. Rarement la dynamique aura été aussi loin. Les guitares crient et pleurent fort et pourtant sans trace d'agressivité. Ca monte très haut sans pincement ni projection et nous écoutons à volume élevé selon l'habitude qui est la mienne de se raprocher du réel. On pourrait deviner la marque des amplis et des tubes utilisés par les musiciens. Les ambiances de salle (plage 5 notamment) sont particulièrement bien reproduites. On imagine la fumée de cigarette, la poussière sur l'estrade et la nonchalance du papi noir qui balaye le fond de la salle en salopette, ne s'arrêtant que de temps à autres pour éponger la sueur de son front.
Le placement des musiciens est évident et leur présence aussi par la même. Les voix sont superbes. Igot the blues, man!
Nous passons au jazz avec feu Oscar Peterson et son album We get Requests.
"you look good to me"
La contrebasse..................... Le grain est juste sublime. On est sur du transistor messieurs et je vois mal comment je pourrais regretter le tube. Ces sonorites de corde, de bois. Le souffle gutural de l'instruiment est d'une sensualité onirique. C'est tellement beau que j'ai du mal à y croire. Grande surprise! J'entends distinctement les chochotements du contrebassiste que je n'avais remarqué qu'en écoutant ce morceau sur les enceintes thdg électrostatiques de Pascal Louvet (14000€ il me semble). Joie!
Oscar est plus présent aussi. Son piano retrouve de nouveau une place plus importante au sein du trio. J'observe la même chose que lors du changement entre l'Ikemi et le Millenium. Cette "mise en lumière" de la musique où le piano, les cordes et les cuivres revivent comme une peinture à l'huile qui est vernie. Les couleurs explosent et se déclinent en une infinité de nuances. Les teintes vibrent de sensualité. Que d'éloquence! On est sous le charme.
The Girl In The Other Room de Diana Krall.
La musique nous est offerte avec une immédiateté et en même temps une subtilité nouvelle.
Le voix est sublime. Je n'ai jamais entendu ce dsque comme cela. Cette suavité est très certainement encore à imputer de ces démoniaques tweeters. Là encore, le piano acquiert une belle présence. Le timbre est sublime et la fluidité, le délié font écouler successivement les plages du disque avec délice. Les symbales renaissent tout simplement et le côté organique de l'orgue Hammond montre est la preuve du gain observé sur les médiums au même titre que la voix de la chanteuse. Je ne m'attendais pas à ça et n'en demandais pas tant en fait. Mais en jazz, je me rends compte que la diversité et la véracité des timbres est de très loin supérieure aux vaillantes 151 qui vont constituer les enceintes arrières de mon système multicanal.
Que de nuances, de lumière, de vérité, d'ivresse...
Oui, c'est beau, Très Bô!
Suite d'un goût étranger, Jordi Savall
Premières secondes, premières notes, premiers frissons.
Les percussions qui ouvrent la premières plage sur le premier disques se situent avec une précision extrême et là encore cette matérialité évidente. Puis les cordes............
d'une suavité............ ces timbres! Les archets carressent les cordes de boyaux des violes presque tri-centenaires avec volupté. Là encore, c'est le terme de sensualité qui me revient aussitôt à l'esprit. Le bois est vivant et respire, soupire, nous raconte son histoire et nous fait revenir dans son temps.
C'est sublime, on touche au divin avec tous les disques Alia Vox passés. L'holographie est tout aussi bluffante. On y est et l'émotion est là. C'est le point de non-retour.
Alors oui, ces BH300 sont plus extraverties et restituent toutes les nuances fines.
Le gain en musicalité offert par les tweeters ruban est indéniable. Ca file haut et même à volume élevé. Les harmoniques restituées représentent encore un grand pas en avant. Nous sommes restés à écouter pendant quatre heures et je n'ai été sujet à aucune fatigue auditive.
Quel confort! A ce propos je tiens à remercier Mr Bonnet et Mr Bourreau pour leur accueil chaleureux et la liberté qu'ils nous ont accordés dans leurs murs avec le grand auditorium à nous seul tout du long de cet après-midi mémorable.
La disposition pour le moins atypique des transducteurs en une sorte d'Apollito inversé peut suprendre voire faire douter. Dans la pratique, l'ampleur et la précision ainsi obtenues sont stupéfiantes et mettent de côté toutes réserves. La musique s'élève dans la nef de la chapelle et le placement des différents musiciens qui composent l'orchestre repoussent les murs si besoin. Ces aussi de la façon dont elles on été conçues qu'elles sont uniques ces géantes... avec une âme grande comme ça.
Les 300 seront miennes. Elles ressemblent à leur géniteur en fait. Elles vivent pour la musique et cela se ressent tout de suite. Elles nous font partager leur amour de la musique. Leur sens du rythme, leur aptitude à jongler avec les styles. Elles sont d'une élégance rare à ce tarif, sans vulgarité; elles ont tout dune grande enceinte sans le côté "prestigieux" de marques plus connues et diffusées. Elles sont précieuses, magiques, humaines (elles en ont la tailles d'ailleurs!
), généreuses.
Je suis de nouveau tombé amoureux.
Merci Monsieur Bruno Henry encore, encore et encore.
P.S : Et merci pour la belle ristourne. Ca ne gâche rien.