Tu es Pierre, et sur cette Pierre, je bâtirai mon petit système
Pas mal comme slogan, non?
bon – aller – encore quelques élucubrations antoinesques – par épisodes – rédigées entre deux autres trucs – longues et verbeuses comme d’habitude’ – avec plein de hors sujets (z’avez qu’à sauter des lignes, des pages etc) et totalement désordonnées…
Pourquoi fallait-il changer des thiel…
Bon, ben oui, j’ai changé d’enceintes — à la fois à regret et sans état d’âme. À regret parce que pour le dire franchement, j’ai beaucoup aimé mes Thiel 1.5 — d’ailleurs j’aime toutes les Thiels. Mais non sans hésitation: car, pour moi, les enceintes restent le maillon central dans un système – à part que j’aurais maintenant tendance à choisir l’enceinte en couple avec l’amplification, alors qu’il y a 10/15 ans, j’aurais dit que l’enceinte faisait 75% d’un système et que, dans l’enceinte, le HP faisait 90% de l’enceinte. Ce que je ne dirais sans doute plus tout à fait maintenant. De même, juste après, je ne placerais plus la source, comme je l’aurais fait il y a dix ans, mais le préampli, qui me paraît un élément d’autant plus difficile à trouver que les bons préamplis “encore achetables” (sans casser Fort Knox) ne sont pas si nombreux que ça en fin de compte. Mais cela n’empêche pas que je trouve plus difficile de changer les enceintes que n’importe quoi d’autre.
Autant, changer les Jura que j’avais eu avant pour des Thiel m’avait paru évident (les Rega timbraient bien, mais la mise en phase était fort défectueuse – comme un grand nombre d’enceintes, soit dit en passant – et ça “dansait” beaucoup), autant mes 1.5 m’ont beaucoup plu.
Je préfère d’ailleurs dire les 1.5 plutôt que les Thiels. Car, au fond, je les aime toutes à l’exception des 1.6, des 2.3, des 2.4, des 3.6, des SCS, des PCS, des MCS1 et même des CS6 (à cause des deux centrales atomiques avec surgénérateur qu’il faut loger dans la cave — c’est mauvais pour le vin — ou dans le jardin — c’est mauvais pour les rosiers)… Et vu que je n’ai pas pu écouter les autres……
La plupart des Thiels ont un médium aigu un poil irritable (n’en rajoutons pas: certains compareraient ça à des Triangle ou à des B&W, mais ce sont de mauvais esprits!
)— et ça, ajouté à la difficulté de les alimenter, ça fait que, la plupart du temps, ça rend l’écoute des CD un peu trop “rentre dedans” pour mon goût. La .5 évite cet inconvénient, mais au prix d’un son un peu trop rond et manquant de définition (c’est mieux que des Rega — ce qui n’est pas difficile, diront certains
mais quand même…). La 1.5 m’a permis de trouver une sorte de compromis entre ces deux écueils: à la fois les avantages d’un médium aigu pas trop irritable — mais sans les deux centrales atomiques à surgénérateur (une centrale hydraulique classique branchée sur le barrage du Yang-Tsé-Kiang suffit amplement). Mais évidemment, il y a les avantages des Thiels: la justesse des timbres (si on y colle le bon ampli et la bonne source — le bon convertisseur), d’une part, et la précision de l’image stéréo (si on y met le bon préampli), d’autre part. Bref, les 1.5 donnent à la fois un bon résultat pour les timbres et une image stéréo que je trouve exceptionnelle — avec le défaut d’être chatouilleuse dans le mariage avec l’amplis et de rester facilement irritable dans le haut médium.
Alors, pourquoi les changer? Vu que je m’en satisfaisais pleinement et que je n’avais aucune frustration à l’écoute, il y a effectivement de quoi se poser la question — et d’ailleurs je n’avais pas l’intention de le faire (mais d’acheter des disques à la place). Si la (seule?) limite de ces enceintes c’est de trouver l’ampli qui va avec, la chose n’est pas entièrement impossible: du NuForce (si on n’a pas de tuner à moins que le problème ne soit réglé), du Cyrus, Apertura, du Goldmund, éventuellement du Roksan ou un autre classe D y parviennent. Voire, dans le pas cher et qui marche: un Alesis ra300 à 200€ ou un Yamaha XP7000 à 1200€ en feront autant — mais il faut évidemment ne pas vouloir à toute force de “hifi de marque”), c’est pour mon usage, la question de savoir comment passer en 5.1. Pour avoir essayé de leur ajouter une SCS3 et une paire de .5, je sais que la seule solution serait de n’utiliser que des 1.5 (au moins à l’avant). Ce qui finit par faire un tarif élevé, beaucoup d’encombrement, et surtout de la difficulté à les trouver vu qu’elles sont sorties du catalogue.
Comme, d’autre part, je n’ai pas du tout le goût d’acheter des enceintes hors de prix… Certes, je le répète, la hifi, c’est en tant que tel un luxe: le premier centime investi là-dedans est de trop – et les suivants aussi. Mais il y a une différence entre investir 150€ (x 2,5 pour du multicanal) dans une paire de StudioLab SLB102 et investir 50, 100 ou 1000 fois plus: le nombre de ceux qui peuvent se le permettre décroît suivant une pente plus raide que celle de l’augmentation des tarifs! À partir d’un certain niveau de tarif, il ne s’agit plus, au fond, de reproduction musicale ou de hifi, et encore moins de musique et de plaisir esthétique – mais d’une dépense à l’état pur. Une dépense du genre de celle dont parlait Bataille dans la
Part maudite: la destruction ou dilapidation ostentatoire de richesse aux fins de la manifestation de sa puissance. Or, nous sommes bien différents des sociétés dont parlait Bataille, qui pratiquaient le
potlach, c’est-à-dire l’échange de destructions et de dépenses: une tribu sacrifie une grosse partie de son bétail en invitant ceux de la tribu d’à côté et à son profit – et l’autre doit à son tour en faire autant pour ne pas perdre la face. De même, certains empereurs romains faisaient démonstration de leur puissance en offrant des fêtes collectives… Dans ces exemples, celui qui bénéficie des largesses est à la fois enclin à reconnaître la grandeur de qui les accorde, et à vouloir en faire autant. Nos formes de convivialité actuelles sont beaucoup plus économes, voire rabougries, ce qui explique sans doute que les grosses dépenses soient très souvent liées à la seule démonstration de la puissance et de la grandeur de celui qui l’effectue. À trop dépenser, pour le dire autrement, on tombe souvent dans l’égotisme et les querelles de personnes plus ou moins infantiles, ainsi que nous en avons de temps en temps des exemples, ce qui, je trouve, gâche pas mal le plaisir… Bon. Fin de la minute morale et métaphysique (je sais que tu vas me dire: mais qu’est-ce que ça vient faire ici?
– je sais bien, mais on n’est pas obligé de se restreindre à “ça déchire sa race”…
)
Du coup, je me suis orienté vers des modèles de type biblio (je ne sais pas pourquoi on dit “biblio” à la place de dire “moniteur”), en me disant que, pour un tarif encore raisonnablement déraisonnable, on pouvait peut-être trouver des modèles proposant à la fois une restitution juste des timbres et une belle image stéréo. J’ai écouté pas d’enceintes de ce genre depuis environ un an — après être repassé en stéréo pour pouvoir trouver un préampli plus correct que celui que j’avais avant (celui de l’Apertura, qui, quand il accepte de fonctionner ou quand son constructeur daigne le réparer, le fait à merveille) — histoire de voir si je ne pourrais pas repasser en 5.1. Mais sans rien trouver qui me plaise vraiment.
Les Epos sont bien sur les timbres et la fluidité, mais leur aigu est trop en retrait à mon goût. Les FA688, en dehors de ceci qu’elles coûtent cher, proposent une superbe image et un très grand respect des timbres — mais elles sortent un haut grave (vers 100/200Hz) que je trouve vulgaire et qui interdira de leur ajouter un sub pour descendre dans l’infra grave. Les Sonus Faber Crémona Monitor font des beaux timbres, mais donnent une sorte d’effet de masque dans l’aigu. Les Gamut donnent une belle image son décharné et manquant de corps dans le médium. Les Vienna donnent des beaux timbres et un grave mieux contrôlé, mais l’image stéréo est défectueuse en profondeur et un léger manque de définition (doit y avoir un truc qui nuit à la transparence). Les JMR (Offrande) font un grave excessif (comme les FA688) et présentent une sorte d’excès dans le haut médium qui rappelle un peu les Thiel — les Twin donnant la même chose en plus accentué. Les Genelec n’étaient pas mal du tout — mais avec un aseptisation du médium qui m’aurait laissé des regrets pour des enceintes avant (sans compter que ce sont des enceintes actives). Quant au Atohm Sirocco ou Notus, elles présentent à la fois un grave excessif, une sorte d’excès dans le médium (écoute physiologique un peut trop colorée et qui tend à devenir agressif) et un manque de définition et de stabilité dans l’image stéréo…
Bref: je suis difficile comme un vieux chat nourri au poisson frais pendant dix ans — mais je n’ai rien trouvé qui me plaise “au moins autant” que mes 1.5 et beaucoup de choses qui me plaisaient moins…
Je sais maintenant que j’aurais pu adopter des Kalibrator — à part que le tarif en 5.1 devient prohibitif et que le volume les rend difficilement logeables — et il est probable que je me serais un jour ou l’autre dirigé vers des modèles de type studio (en passif, en allant chercher du côté de chez Adam, ou de chez K+H etc — voire quitte à double le système hifi par un système 5.1 d’enceintes actives avec le sub qui va avec…) — si je n’avais pas rencontré les machins que j’ai adoptés. Les seules enceintes qui m’auraient plus, ça aurait été des Ultimate faites par Jefferson (mais que leur taille rend impossible à employer pour moi) ou des enceintes coûtant le prix de la réfection de la Galerie des Glaces de Versailles…
Bref, avant de trouver chaussure à mon pied, ou plutôt enceintes à mon oreille, j’étais coincé entre l’alternative “ça me plaît mais c’est de la stéréo” vs. “c’est du 5.1, mais ça ne me plaît pas entièrement”…
(à suivre)
, je viens vous lire tous les jours , et j interviens quand j ai a dire 
et quand l emploi du temps le permet 
Créé le 01 Fév 2008 12:36
