Les mots ont un sens !
Ayant suivi des études techniques (mécanique, électrotechnique, maintenance industrielle), le fait de parler de rodage d'électronique ou de rodage de câbles métalliques me choque, voire me fait bondir par la fréquence inhabituelle et persistante avec laquelle cette litanie est utilisée.
Au cours de mes études, jamais ce concept ne m'a été présenté (ce qui ne veut bien sûr pas dire que cet éventuel concept n'existe pas, ni que j'ai suivi le bon niveau d'étude pour que l'on m'enseigne cet éventuel concept).
En l'état actuel de mes compétence et/ou croyance :
A : Un rodage s'applique à une mécanique: point. Je vous invite à vérifier le sens premier de ce mot dans un dictionnaire.
B : On ne rode pas les systèmes électroniques : On les monte en température de fonctionnement afin qu'ils délivrent leurs performances nominales. Eventuellement, dans le cadre d'un process industriel sensible, on peut les tester hors production pendant un "certain temps" afin de détecter un matériel éventuellement défaillant.
D'autre part, je me suis penché sur les traductions proposée en français des termes anglais :
- BREAK IN
- BURN IN
Ces deux termes sont souvent traduits en français par rodage. Mais lorsque je lit deux mots aussi imagés que BREAK IN (notion de CASSER) et BURN IN (notion de BRULER, de CHAUFFER), je ne peux croire qu'ils puissent correspondre à une seule réalité et je soupçonne un abus de langage.
Si j'en crois les dictionnaires anglo-américains disponibles sur le Web, BREAK IN correspond bien à la notion de rodage, telle que définie en Français :
un rodage mécanique.
BREAK IN correspondrait au point A.
En revanche on trouve les définitions suivantes pour le terme de BURN IN :
- the continuous operation of a device (as a computer) as a test for defects or failure prior to putting it to use
- toutes les images possibles et imaginables correspondantes aux idées de combustion, de montée en température, de brûlure, etc ...
BURN IN correspondrait au point B : une montée en température.
Donc la question pour moi, serait dorénavant de savoir si un câble à besoin de monter en température pour délivrer ses performances optimales, un peu comme un ampli à besoin de 20 ou 30 mn pour monter en température afin que ses transistors travaillent sur leur plage de température leur permettant de délivrer leurs performances nominales.
A défaut d'avoir la réponse, je me borne à reproduire ici l'opinion que l'on trouve sur le site Web d'un constructeur qui me semble à tout le moins avoir un minimum de crédit, ou en tout cas ne pas faire trop figure de fantaisiste :
ICI
Quel est le temps de "chauffe" des amplificateurs Lavardin Technologies ?
Grace à notre technologie exclusive et contrairement aux amplificateurs classiques (tubes ou transistors), une courte période de chauffe suffit. A température ambiante domestique (20 C env.), l'amplificateur atteint en 10 minutes 90% de ce qu'il peut gagner à rester allumé en permanence.
En revanche, il arrive qu'après quelques jours de fonctionnement sans arréter l'amplificateur, la qualité de la chaine s'améliore : ceci est du à la "mise en chauffe" des cables et des enceintes acoustiques qui est beaucoup plus longue que pour les amplificateurs Lavardin Technologies.
Le débat sur le temps de chauffe des câbles reste ouvert et entier. Ma contribution à ce débat sera en l'état actuel des chose la suivante :
La montée en température des câbles de chaines HiFi dure le même temps que la baisse de température des canons après usage : un certain temps. Période pendant laquelle il est bien agréable d'écouter de la musique.
Mais par pitié arrêtez de parler abusivement du rodage des câbles.
Celà ne peut pas exister.
Un rodage, c'est mécanique.