Un
très grand merci à
Richard (moudugnou),
Michel (MLill),
David (Bardamu Voyage), et
Guillaume (Guyome) pour avoir confectionné amoureusement de leurs mains un événement d'une qualité telle qu'il justifiât d‘accomplir en voiture 800 km AR (dans le cas de Donat et dans le mien par exemple) et même 1 100 km AR (dans le cas de gsxr74).
Il serait d‘ailleurs légitime d'instaurer
la distance maximale que l'on est prêt à parcourir en voiture en une journée sans le regretter comme unité de mesure de la qualité d'un salon HC. Le
4ème salon de la vidéoprojection et de la HD valait donc au moins 1100 km !
Bravo aussi au maître de cérémonie pour le sens de l'accueil et l'esprit de partage autour d'une passion commune dans un environnement optimisé, avec un atelier technique sous la houlette experte de MLill, et même un excellent goûter-cocktail offert par l'organisateur.
Ce salon fut également l'occasion pour moi de mettre des visages sur les pseudos de tant de forumeurs fidèles. Et il m'a aussi offert la chance de pouvoir sympathiser avec plusieurs d'entre eux (ils se reconnaîtrons je pense
)…
Dans ses salles B et C, le salon était très représentatif de la vidéoprojection d'aujourd'hui et aucun des projecteurs présents ne déméritaient. Tous sans exception offraient une qualité vidéo impensable il y a encore cinq ans.
Après évidemment, les puristes que nous sommes trouveront de subtils critères discriminants pour préférer tel ou tel modèle, telle ou telle technologie. Et ces
subtils critères seront généralement exprimés avec force superlatifs comme il se doit dans un univers de passionnés.
Comme je n'y fais pas exception, voici mes impressions, sans ménagement et sans diplomatie.
Je me garderai bien de donner une quelconque opinion sur les produits de la salle A, car les
flat TV (LCD, plasmas) ne m'intéressent absolument pas ! Trop petites images par rapport aux VP, trop de défauts selon les technologies employées, et plus de régression que d'avancée par rapport aux bons vieux CRT. A priori, je ne m'intéresserai de nouveau aux
flat TV que lorsque les technologies SED et OLED feront vraiment leur apparition...
Bien que n'ayant pu assister à l'intégralité du
blind test Epson EMP-TW1000 versus Mitsubishi HC6000, pour ce que j'en ai vu, il m'était difficile d'exprimer une quelconque préférence ! Je me suis d'emblée rendu compte qu'il s'agissait dans les deux cas de tri-LCD full HD, tous deux avec de faibles contrastes réels, tous deux avec des iris dynamiques dont je détectais les mouvements. Bref, depuis que je me suis habitué à la technologie LCoS, je pourrais reconnaître d'un seul œil une image de projecteur LCD à 20 m. Quelques progrès ont certes été réalisés (surtout au niveau des iris dynamiques), mais de ces images-là, je n'en veux plus !
Évidemment, avec les Sony VPL-VW60 et JVC DLA-HD1, nous étions dans d'autres sphères qualitatives par rapport aux tri-LCD. Néanmoins durant le
blind test, il était très aisé de distinguer les images de chaque projecteur LCoS.
Le Sony VPL-VW60 produit une très belle image de projection, mais je ne note aucune révolution par rapport à feu mon Ruby, ainsi qu'au Pearl que j'ai utilisé bien des fois. Le piqué est certes meilleur grâce à des convergences optimisées, et le contraste natif a été un peu amélioré (du moins dans le cadre d'une appréciation à l'œil nu). Grâce à une colorimétrie plus juste, l'absence de lampe au xénon se ressent peut-être un petit peu moins sur le Sony VPL-VW60 que sur le Sony VPL-VW50 (ce qui au passage devrait rendre le prix du Sony VPL-VW200 moins justifié encore).
Mais la véritable surprise pour moi fut de découvrir à quel point le JVC DLA-HD1 garde "les doigts dans le nez" son avance sur la dernière génération de vidéoprojecteurs LCoS Sony. Chaque fois que nous basculions du Sony VPL-VW60 au JVC DLA-HD1, j'avais l'impression que l'on retirait un voile blanc de l'image et que l'on me débouchait littéralement la vue, au point d’être proprement happé par la profondeur abyssale de l'image. A l'inverse, chaque fois que je passais du JVC DLA-HD1 au VPL-VW60, j'avais l'impression qu'un filtre diaphane venait ternir l'image, que la 3D redevenait 2D, et que j'en étais expulsé. Le
contraste natif intra-image élevé sans le recours à un quelconque iris dynamique continue à faire vraiment toute la différence !
Même si de meilleures convergences accentuent le piqué du Sony VPL-VW60 par rapport à la génération précédente, celui-ci ne faisait pour autant absolument aucune ombre au JVC DLA-HD1 sur ce terrain ! J'avoue ne pas du tout comprendre les rumeurs qui prétendent périodiquement le contraire ! De mauvais focus peut-être ?
En outre, la supériorité de luminosité du JVC DLA-HD1 sur le Sony VPL-VW60 rendait les scènes de jour plus crédibles, tandis que la supériorité de profondeurs des noirs sur le JVC DLA-HD1 rendaient les scènes nocturnes plus envoûtantes. Évidemment, il est certain que j'ai pris goût à cette luminosité du JVC DLA-HD1 que d'aucuns considèrent même excessive, et le souvenir pesant d'interminables années de "grisâtries" m'interdisent aujourd'hui toute régression lumineuse.
Mais quel que soit l'enthousiasme majoritaire que pouvait susciter l'image du JVC DLA-HD1 par rapport à celle du Sony VPL-VW60, il demeure
scandaleux que JVC, à sa troisième génération de firmware, ne permette toujours pas la moindre possibilité de réglage fin du gamma et de la colorimétrie. C'est ni plus ni moins un sacrilège que les superbes images du DLA-HD1 ne puissent bénéficier d'aucun ajustement sérieux, à tel point que selon les exemplaires il n'est même pas toujours possible de pratiquer de calibration !
Les
contrastes natifs des images du JVC DLA-HD1 sont peut-être les seuls du marché actuel à mériter un gamma de 2,45 ! Et pourtant paradoxalement, ce sont aussi les seuls à souffrir trop souvent des gammas les plus faibles du marché HC, et de surcroît imperfectibles ! Il faut alors s'estimer heureux lorsque l'on tombe sur un exemplaire qui propose nativement un gamma de 2,2 (j'ai beaucoup de chance avec le mien), car il est également possible de tomber sur un exemplaire dont le gamma est irrémédiablement coincé sur 1,7 (comme hélas celui du salon).
Et en raison de son gamma à 1,7 rendant impossible toute calibration à D65, le JVC DLA-HD1 du salon limitait la pertinence de sa comparaison avec les autres vidéoprojecteurs présents, tous convenablement calibrés. Abusivement flatteuses et insuffisamment fidèles selon certains, les images du JVC DLA-HD1 méritaient assurément bien mieux... Car pour le peu que la "loterie JVC" vous fasse acheter le
bon exemplaire - et j'en témoigne en connaissance de cause -, les images du DLA-HD1 pourront être au moins aussi détaillées, justes, et fidèles que celles du Sony VPL-VW60, avec les
contrastes natifs intra-image en sus !
Enfin, l'Optoma HD80 s'est avéré être satisfaisant. Je ne suis pas très amateur de DLP en Home-Cinema (je les préfère par contre en data), mais il est vrai que celui-ci ne présentait presque aucun des pénibles artéfacts de la technologie DLP à ce niveau de prix : peu de fourmillements dans les faibles IRE, peu de MDA, peu d'AEC. Il souffrait toutefois d'un excès de judder en HD-DVD 24p, et de problèmes de traitement de l'information dans les débits vidéo élevés (la scène du vol des oiseau au début de
Planet Earth en HD-DVD était altérée). Et je ne saurais me prononcer sur la qualité de son traitement vidéo faute de l'avoir vu fonctionner sur des sources SD.
Certes dans un match direct Optoma HD80 / JVC DLA-HD1, ce dernier conservait (comme d'habitude
) sa supériorité, notamment en luminosité, en contraste intra-image, et en fluidité. Mais l'Optoma HD80 offre un rapport qualité/prix qui n'a vraiment rien à envier à ceux des Mitsubishi full-HD.
En conclusion et AMHA :
Le JVC DLA-HD1 est le grand gagnant du
4ème salon de la vidéoprojection et de la HD, et cela en dépit de ses impardonnables insuffisances (réglages, calibration). La seconde place du podium revient incontestablement au Sony VPL-VW60 (une valeur sûre), et la troisième à l'Optoma HD80 (excellent rapport qualité/prix).
Avertissement d'usage destiné à prévenir toute polémique :
Mes commentaires n'ont à aucun moment la prétention d'être une "vérité objective". Ils sont simplement le reflet de mon avis personnel, qui cette fois n'est basé que sur des observations à l'œil nu, sans le secours d’un quelconque instrument de mesure, soit avec toute la
subjectivité que cela implique…
Toutefois, être possesseur d'un JVC DLA-HD1 n'implique pas pour autant que mon avis soit
partisan, car je ne développe aucun attachement affectif vis-à-vis de mon matériel, que je n'hésite jamais à revendre dès lors que je trouve mieux. Ce qui pour le JVC DLA-HD1 ne me semble pas encore être le cas ! Mais ça viendra, assurément...
Pour finir, je tiens à pousser un "coup de gueule" public contre tous ceux
qui avaient déclaré venir au salon, et qui ne sont finalement pas venus sans même prendre la peine d'annuler !
Ce type de défection sauvage est un manque de respect patent envers le dévouement de l’équipe qui a bénévolement organisé le
4ème salon de la vidéoprojection et de la HD.
Moudugnou et les autres organisateurs du salon ont bien trop d'élégance et de décence pour dénoncer de pareils agissements. Mais comme chacun le sait, je ne suis ni élégant, ni décent...
Yves