Pour l'instant, le Tord Gustavsen me déçoit quelque peu. La première plage est grandiose, et puis ça tombe, et devient à la limite de l'ennuyeux... Je n'aime pas le batteur, dont les effets tombent à plat (n'est pas Paul Motian qui veut), le son très "réverbé" des deux premiers disques est ici encore plus appuyé, ça en devient pesant. Enfin bref la mayonnaise ne prend pas.
Mais c'est un avis sans doute donné trop tôt, ce genre de musique doit s'écouter plusieurs fois avant d'en goûter la vraie profondeur.
En revanche, voilà le bonheur, attention chef d'oeuvre : "The spaces in berween" de l'immense John Surman (divers sax), avec Chris Laurence à la contrebasse et un quatuor à cordes.
Est-ce du jazz ? non. Du classique ? non. C'est quoi ? de la musique, d'une beauté limpide, évidente, qui prend et remue au plus profond. Pas beau "à pleurer", beau "à aimer". En ces nouveaux temps sombres, une lumière qui transcende l'esprit et permet de surmonter l'abattement dont nous sommes quelques uns victimes. Désolé, ce n'est pas l'endroit où évoquer ce genre de sujet, c'est juste pour dire que ce disque est une merveille qui redonne goût au lendemain.
JF.