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Olaf Stromberg. Le plus grand cinéaste de tous les temps !

Message » 24 Juin 2007 12:16

Ami(e)s cinéphiles, ami(e)s du cinéma, bonjour.

Vous voici sur le post d’Olaf Stromberg, considéré, à juste titre comme le plus grand cinéaste de tous les temps.

Filmographie, scripts, interview, technique, décryptage, critique, influence, photos. Nous espérons, avec votre complicité, réussir à construire la banque de données la plus exclusive d’Internet.

Ce post sera forcément utile à tous les élèves d’école de cinéma qui décideront de réaliser une thèse sur Olaf Stromberg.

Au fur à mesure des jours et des années nous enrichirons ce post d’anecdotes sur ce sémillant personnage qui a bouleversé le 7ème Art et qui, nous n’en doutons pas, réussira bientôt à lui faire gagner une place dans le classement.

Cordialement,
Harty
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L'oeuf

Message » 24 Juin 2007 13:30

Aujourd’hui, nous décryptons une œuvre d’Olaf Stromberg :


l'oeuf
Long métrage 16 mm Réalisé en 1966 (J/B) Durée : 2H30mn. Interdit aux moins de 16 ans.


L’histoire : la déambulation jubilatoire d’un œuf commun. Son positionnement, ses interrogations existentielles. Sa rencontre avec l’amour. Sa mort.


Pour son premier long métrage Olaf Stromberg, à l’époque encore élève du Kinema Institut de Stockholm, frappe fort en abordant un thème qui n’avait jamais été traité sur la pellicule : l’œuf et l’amour.

L’œuf, lors de sa sortie en 1966 a fait l’effet d’une petite bombe dans le milieu cinéphile européen. Entièrement filmé en Blanc et Jaune, caméra portée (une modeste Misher Price) , ce film a bouleversé une génération.

Certaines scènes, particulièrement crues, lui ont valu à l’époque sifflets et quolibets de la part de la critique bien pensante suédoise qui pourtant, en avait vu d’autres. Il aura fallu attendre vingt ans, en 1976, pour que le public puisse découvrir l’œuvre non expurgée.
Aujourd’hui encore, on s’interroge. Pourquoi une telle censure ?

Réponse d’Olaf Stromberg qui, plus de quarante ans plus tard, jette un regard amusé sur l’œuf :

- O.S. : La critique, les remous, la censure font partie de l’œuvre d’un artiste. L’œuf m’a dépassé. J’étais jeune. Insouciant. Obligé de surmonter des problèmes techniques incroyables. J’ai mis trois semaines pour le casting. Je savais exactement quelle couleur je cherchais, quelle taille, quel regard. Ensuite il a fallu faire vite et j’ai tourné le film en temps réel avec une Misher Price de location. C’était le bon temps. Une prise de risque maximum.

Oui, mais la censure ?

- O.S. : J’étais jeune. Ma démarche était incertaine. Je savais où je voulais aller avec l’œuf mais, comme tous les débutants, je suis tombé amoureux de mon sujet. J’ai cherché tous les angles possibles et imaginables et je crois que c’est cela qui a choqué. Je dois vous avouer que sur le plateau régnait un érotisme indescriptible. C’est sans doute cela qui a valu ses déboires au film. L’émotion s’est « sentie » sur la pellicule.

Parlez-nous de la scène de la boîte…

- O.S. : Ah oui, la célèbre scène de la boite. Vous allez rire, c’était presque du hasard. Il faut savoir qu’ici, en Suède, nous vendons les œufs dans des boîtes, pour les protéger durant le transport. C’est ça qui m’a donné l’idée. Je me suis contenté, ensuite, de rajouter une bande son de boîte et le tour était joué. Comment appelez-vous cela en France : Un moment de grâce.

Quel âge avait l’œuf, à l’époque ?
- il était jeune. Très jeune. Sa première participation, comme moi, à un long métrage. Je l’ai perdu de vue. Je ne sais pas ce qu’il est devenu mais je crois qu’il a arrêté le cinéma. S’il me lit, qu’il prenne contact avec moi, nous évoquerons des souvenirs car j’aimerais beaucoup savoir ce qu’il a pensé de l’expérience.

Quel était le « message » réel du film ?
- Bonne question. On a dit tout et n’importe quoi sur l’œuf. En réalité – sans le savoir – je cherchais le rapport le plus intime entre lui et moi. Une relation décomplexée qui pose les vraies questions : Qui ? Quoi ? et surtout, pourquoi ? Je crois que j’ai réussi à répondre. Mais c’est le public qui s’approprie l’œuvre qui pourrait en parler mieux que moi. Lorsque le film est monté et jeté en pâture aux spectateurs il échappe à son créateur. C’est la règle du jeu comme dirait Renoir… (moment de silence)
- J’ai posé un regard neuf sur l’œuf. Ensuite, d’autres, dans une salle obscure ont, eux-mêmes posé un regard sur le regard. C’est un phénomène étrange. C’est cette raison qui fait que je filme, vous comprenez ? le regard… du regard. J’ai toujours conservé cette philosophie. On filme pour le regard qui regarde son propre regard.

Merci…

L'affiche anglaise
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L'affiche originale suédoise
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la filmographie d'Olaf Stromberg

Message » 24 Juin 2007 15:36

A la demande générale, je vous communique la filmographie exhaustive d'Olaf Stromberg.

Il a certes réalisé quelques séries télévisées mais, comme il aime à le dire lui-même : lui-même.

Dans ce post, nous tenterons de cerner le parcours inachevé (heureusement) d'un réalisateur d'exception qui a flirté avec tous les sujets et dans toutes les catégories avec le même talent.

Tantôt conventionnelle, tantôt avant-gardiste, son oeuvre ne cesse de nous surprendre par son humanisme dans certains cas, et son manque d'humanisme, dans d'autres.
Parfois c'est la technique qui porte le récit, parfois c'est le contraire mais, dans tous les cas on retrouve la "patte" de l'artiste. Celui qui déclarait, déjà à ses débuts :

On filme pour le regard qui regarde son propre regard.


La filmographie (provisoire) de Olaf Stromberg


L’œuf (1966)
L’intention (1967)
Un homme nommé lapin (1968)
Chérie, j’ai mangé des cerises (1969)
. (1970)
Le roi de la montagne (1971)
Le défi du magicien (1971)
La quadrilogie de Garl
- le combat
- la victoire – acte II
- La mémoire de Garl
- Le trône contre-attaque
Les chevalières (1972)
Autopsie d’un vivant (1972)
A l’Est tout est neuf (1973)
Quand tout est dit (1974)
Mireille (1975)
La petite bataille (1975)
Mireille II (1976)
Le retour de Mireille (1977)
Royal Cone (1978)
Je vois rien, je sais rien, taisez-vous (1979)
La marche du crabe (1980)
Veranda (1981)
Röm öf d’r Pöl (1982)
La vie de Poulidor (1983)
Rappelle-moi ton nom (1984)
La mobylette (1985)
K1 (1986)
Le Panthéon des fourbes (1987)
La pyramide des jetons (1988)
Cours après moi, chérie (1989)
Röslein auf der Heide (1989)
Il était une fois dans un pays lointain (1990)
Pas de pruneaux pour monsieur Paul (1990)
L’ordinateur fou (1991)
Le mécanicien, le pompiste et le laveur de carreaux (1991)
Le Labyrinthe de Chartres (1992)
Who is in the freezer ? (1992)
Un bon plan pas cher (1992)
Le pantalon, la veste et la cravate (1993)
Soleil bleu (1993)
Stuka !!! (1994)
Les baratineurs (1994)
Un homme se noie (1995)
Les trois se font la paire (1995)
Oui-oui a un gros problème (1996)
Mirza, chien fidèle (1996)
Quoi ? (1996)
Edgar, le forcené (1997)
Balthazaar ou la mémoire de l’oubli (1997)
Repose en paix, félon (1998)
Arriva, arriva (1998)
Le Pamplemousse (1999)
Tachycardie (2000)
La révolte des lyonnais (2001)
Oui-oui est d’accord (2002)
Sehnsucht der Würste (2003)
Viva Tapioca (2004)
Un homme, une femme, sa mère (2005)
2004 (2004)
Un homme au sang chaud (2004)
6 head (2005)
Georges Marchais (2006)
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Message » 24 Juin 2007 18:26

:lol:


Les smilies ont pas de mains, sinon celui au dessus applaudirait.
Nael Schon
 
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Message » 24 Juin 2007 20:41

:lol:

deux mots seulement:

bra

vo!

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Message » 24 Juin 2007 21:26

t'es une encyclopedie, mon cher PEG !!!!!
davfouch
 
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Message » 25 Juin 2007 12:35

:o mais où trouves-tu tout ça? tu prends combien pour animer une soirée :mdr:
mit mit
 
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l'affiche du film

Message » 25 Juin 2007 14:35

Remercions Tom, notre spécialiste de l'image, qui a fouillé dans sa collection d'affiches d'époque et a retrouvé après plusieurs heures, deux collectors :

1) l'affiche de sa sortie anglaise en 1976.

ET

2) l'affiche originale de l'Oeuf qui date de sa sortie en 1966 en Suède.


pour répondre au précédent courrier, je dirais que nous trouvons tout celà dans nos archives et notre but est simple : offrir au plus grand nombre la possibilité de découvrir un cinéaste formidable.

Certaines oeuvres d'Olaf Stromberg peuvent paraître austères et nous aimerions contribuer à donner les clés pour appréhender correctement ses films. Ceux qui veulent nous aider dans cette démarche sont conviés à le faire mais, par souci de la vérité, nous les prions de vérifier leurs sources.

Cette démarche peut sembler contraignante à priori mais il est très simple, lorsque l'on "doute" de commencer son post par : "il paraîtrait que", ou autre "selon certaines rumeurs" ou encore "j'ai entendu dire que"... ou "je crois que"...

Nous devons penser en premier lieu aux nombreux étudiants en cinéma qui cherchent sur ce post des réponses à leurs légitimes interrogations sur Stromberg.

Bien sûr, la passion doit pouvoir s'exprimer et si l'une ou l'un d'entre veut nous faire partager des anecdotes personnelles nous serons heureux de les lire.

Il s'agit, en fin de compte, de saisir la subtile différence entre "le regard" et le "regard qui regarde". Les deux sont primordiaux et forment le tout qui nous interesse - nous et Olaf.
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Message » 25 Juin 2007 14:40

J'ai beaucoup aimé "La vie de Poulidor" (1983) : je ne comprends pas pourquoi ce chef-d'oeuvre n'est classé que deuxième dans la liste de l'American Institute sur les 100 meilleurs films de tous les temps.
TODD-AO
 
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Message » 25 Juin 2007 14:53

Dans ta filmographie, ne figure pas le film de 69 — Les intermittences d'un clignotant: c'est intentionnel?

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Message » 25 Juin 2007 14:55

Nous sommes nombreux à partager ton avis.
Celà reste un mystère. Je pense qu'il lui manquait juste quelques voix - c'est du moins l'explication la plus rationnelle que nous puissions trouver.

Merci pour ton témoignage.
peg-harty
 
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attention !

Message » 25 Juin 2007 15:01

dub a écrit:Dans ta filmographie, ne figure pas le film de 69 — Les intermittences d'un clignotant: c'est intentionnel?


"Les intermittences d'un clignotant" n'est jamais sorti en salles. Olaf Stormberg l'a réalisé pour la télévision suédoise. Même s'il fut question un jour de le porter au grand écran, ce projet n'a jamais abouti (idem pour le DVD). Dommage.
peg-harty
 
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Message » 25 Juin 2007 15:06

peg-harty a écrit:
dub a écrit:Dans ta filmographie, ne figure pas le film de 69 — Les intermittences d'un clignotant: c'est intentionnel?


"Les intermittences d'un clignotant" n'est jamais sorti en salles. Olaf Stormberg l'a réalisé pour la télévision suédoise. Même s'il fut question un jour de le porter au grand écran, ce projet n'a jamais abouti (idem pour le DVD). Dommage.


Quel dommage!

je me souviens l'avoir vu à la vidéothèque du centre Pompidou — presque 4heures de grand cinéma, d'une tension extraordinaire, encore renforcée par le fait qu'un seul personnage occupe l'écran:
Image

Bien sûr, je ne vous dis pas comment ça finit (au reste je crois que plusieurs fins avaient été tournées?). Mais ça m'avait donné envie d'aller voir L'éducation d'un girophare!!!

Cdlt :wink:

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je vois que tu connais bien ton sujet.

Message » 25 Juin 2007 15:21

il y eut effectivement 2 fins différentes.
Nous devons penser à tous ceux qui n'ont pas eu la chance de le visionner et qui serait déçu si nous dévoilions la fin.
J'en veux encore aux invités du "Masque et de la Plume" qui se sont crus malins en pouffant de rire tout en signalant aux auditeurs que une fin était un "arrêt" et l'autre un "départ".
C'est ce que l'on appelle manquer de respect à l'oeuvre.
peg-harty
 
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Message » 25 Juin 2007 15:25

peg-harty a écrit:il y eut effectivement 2 fins différentes.
Nous devons penser à tous ceux qui n'ont pas eu la chance de le visionner et qui serait déçu si nous dévoilions la fin.
J'en veux encore aux invités du "Masque et de la Plume" qui se sont crus malins en pouffant de rire tout en signalant aux auditeurs que une fin était un "arrêt" et l'autre un "départ".
C'est ce que l'on appelle manquer de respect à l'oeuvre.


Oui —— on sait du reste comment ces critiques (qui ne tournèrent jamais rien!) — traitèrent ce film à sa sortie!
Là où s'esquissait une métaphysique de la circulation, ils dénoncèrent qui un documentaire autoroutier, qui une caméra de surveillance de voie rapide… enfin…… :roll: Ce fut pitoyable! :evil:

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