mise en oeuvre des DVD-A

» 18 Juin 2007 10:00

Pour ceux qui ne connaissent pas Fabrice Eulry, voici une petite photo prise lors de son précédent concert à Passavant... La photo en dit long sur l'artiste :wink:

» 19 Juin 2007 12:41

Je continue par une amorce d'analyse très modeste de ce qu'on pourrait appeler les modes d'écoute dégradés du DSR.

Le DSR suppose des enceintes en arc de cercle tous les 30° sur la zone avant. Il n'y a pas d'enceinte à l'arrière. Cette disposition n'est donc pas conforme à celle du 5.1 conventionnel.

Les raisons de cette disposition sont multiples mais on peut au moins en faire émerger deux basés sur un constat tout simple :

- faire une prise de son multicanal qui tient la route, c'est à dire qui reconstruit une scène sonore franchement réaliste sur 360° et avec une large zone d'écoute est très difficile. Ces approches sont encore du domaine de la recherche pour la plupart.

- Lorsqu'on enregistre de la musique acoustique naturelle comme à Passavant, la scène sonore est devant le public.

Le DSR est un procédé de prise de son/restitution obtenu par une démarche d'essai/erreur très logique qui évite l'écueil du 1er constat et qui permet de bien retranscrire la scène avant.

Les raisons scientifiques qui font que le DSR fonctionne en pratique ne sont pas évidentes et n'ont pas été explorées à ma connaissance. De toute évidence, le DSR est un gros mix entre du Huygens dégradé et la psychoacoustique.

En terme de perf. le DSR permet une zone d'écoute d'au moins 3 x 3 personnes avec une scène sonore qui reste cohérente. Cette large zone d'écoute se traduit par des perf. de reproduction fréquentielle qui semblent équivalentes à chaque point d'écoute et la structure spatiale du son garde une cohérence qui semble correcte (par correcte, j'entend que les distorsions de perspective sonore sont difficilement dissernables, ce qui ne veut pas dire qu'elles n'existent pas...). Bref, ce qui est agréable avec le DSR, c'est que si vous changez de fauteuil, vous réentendez la même chose, mais d'un point de vue différent : un steinway écouté à 2m engendre une perspective sonore différente selon qu'on l'écoute plutôt à droite, au centre ou à gauche, vu que les cordes et le couvercle ne sont alors pas orientés de la même manière par rapport à vous.

Personnellement, en DSR j'adore réécouter les mêmes morceaux en changeant de fauteuil, chose que la stéréo interdit totalement. C'est un peu comme si on avait 9 disques au lieu d'un seul.

Le mode le plus dégradé du DSR est la stéréo : on se retrouve alors avec une prise de son dite en AB-large : les micros (omni) sont espacés de plusieurs mètres.

L'énorme avantage à mon avis de l'AB-large est l'absence de crosstalk. Comme l'illustre le petit dessin ci-dessous, une prise de son classique avec des micro très rapprochés engendre du crosstalk : ce que prend le micro droit, ne va pas être entendu que par l'oreille droite, mais par les deux oreilles, d'où le phénomène bien connu de crosstalk qui dégrade la perception spatiale du son.

En AB large, la grosse différence est que les micros sont situés à l'endroit des enceintes. Donc il est normal que ce que prend le micro droit soit restitué par l'enceinte droite ; et il est normal que ce que prend ce micro soit entendu par les deux oreille puisque, ce champ de pression élémentaire (Huygens) est bien capté par les deux oreilles en vrai.

A mon sens, cette constation se traduit par un avantage et (au moins) un inconvénient :

- l'avantage est que la stéréo obtenue en AB-large image de manière très naturelle en largeur : on n'a pas cette coupure très nette à +-30° comme avec la plupart des prises de son stéréo. Je crois me souvenir qu'un professionnel a dit un jour à PM que ses prises de son stéréo donnent souvent "l'impression" d'avoir du multicanal tellement la scène sonore image en largeur...

- l'inconvénient est que comme on ne capte le champ de pression qu'en deux points, l'information restituée aux 2 oreilles reste trop "pauvre" pour ce qui est des éléments très rapprochés ds la scène sonore. Quand on mélange la psychoacoustique a tout ça, on obtient un possible "trou" au centre pour ce qui est des éléments très rapprochés. Pour combattre ce trou, il convient alors d'ajouter un 3e micro au centre et de mixer de manière adéquate l'information de ce micro sur les canaux droit et gauche.

Malgré tout cela, la stéréo reste de la stéréo : l'image sonore est inexistante en dehors d'un sweetspot super réduit.

Le deuxième mode dégradé est le 3.0 (il suffit de muter les voies surround sur la CS).

On obtient alors l'avantage de la prise de son centrale qui permet de restituer correctement les plans sonores, notamment rapprochés, et l'absence de crosstalk permet un rendu qui image de manière plus naturelle en largeur. Le rendu de la scène sonore est franchement très agréable même si on atteint pas celui du DSR 5 canaux. La zone d'écoute possible doit néamoins être moins large qu'en DSR 5 canaux (pas testé).

Le troisième mode dégradé est le 4.0 sans centrale. Je n'ai pas testé.

» 20 Juin 2007 8:37

Bonjour,

Voici une remarque additionnelle que m'a transmis PM concernant la mise en oeuvre du DSR :

La directivité des enceintes joue un rôle assez important dans le nombre
de places exploitables, surtout en profondeur. Des enceintes aussi peu
directives que possible sont tout à fait recommandables car elles
permettent de conserver une image plausible sous des angles assez
différents mais aussi, elles s'intègrent plus aisément à l'acoustique du
lieu d'écoute.

@+
Emmanuel

» 21 Juin 2007 14:36

En lisant hier un wav DTS issu d'un CD de la NRDS et contenant du DSR (enregistrement d'une flute), je me suis rendu compte que les niveaux que j'utilisaient sur mes enceintes n'étaient pas correct pour le DSR. Désormais j'utilise les suivants :

FL FR C : 0 dB
SR SL : -0.5 dB

J'ai donc maintenant des niv pour C différents pour ma config ITU 5.1 (DVD) et le DSR.

@+
Emmanuel