Bande annonce: ce compte-rendu émane d’un professionnel revendeur.
Mais ce pro est aussi utilisateur, et amateur de beaux rendus musicaux.
Voyez donc ce CR avec le filtre qui convient le mieux, ou brut, selon votre naturel.
Vous rencontrerez, au long de ces lignes, de l’aventure, des conseils de branchements, de l’émotion, du sexe, de l’action, de la technique, des grands artistes et plein d’interprètes de stature internationale, des fautes d’orthographe, de grammaire et/ou de syntaxe, des références de matériel audio, des digressions pas toujours nécessaires au propos, de la vie enfin.
Une collaboration JMR-AUDIOMAT-3D LAB, avec le concours d’ALIAVOX
Mardi 17 avril 2007.
Et ben cet après midi, j’ai eu une belle érection
de poils sur les bras.
Suscitée par de vraies émotions, un vrai plaisir, prodigué par les oreilles.
Je vous raconte.
Suite à une enchaînement de circonstances, plutôt voulues et travaillées avec acharnement dans le bon sens, je me retrouve avec une salle dédiée à l’écoute, une belle série d’enceintes, plusieurs amplificateurs à disposition, dont un tout récent Opéra Référence de chez Audiomat.
Après quelques jours de congé imposés par le corps familial et fort stoïquement acceptés , je n’ai pas encore eu l’occasion de rebrancher les appareils. Il faut remettre tout cela en route, d’autant que quelques heures supplémentaires de rodage ne pourront que faire le plus grand bien à l’Opéra : pas encore tout à fait mûr, le bonhomme.
Le premier dimanche de la semaine d’absence, j’avais répondu à la très aimable invitation de MisterMoon proposant de le rejoindre, ainsi que Clinaison, pour déguster un plat d’Orféo, avec ampli Audiomat Récital, servi sur drives CEC, Accustic Arts, et les 2 convertisseurs Audiomat Tempo et Maestro. Très belles écoutes, montrant logiquement, mais avec une belle évidence musicale, les apports respectifs des montées en gamme réalisées avec les appareils proposés. J’avais pour l’occasion préparé mes cables HP et modulation JMR.
Du coup, là, je dois tout rebrancher à la maison. En stéréo, puisque je choisis l’Audiomat.
Et voilà-t’y-pas que je me rend alors compte que l’Audiomat quasi rodé n’a pas encore été assemblé aux Concorde, depuis que j’ai réussi à retrouver toutes les fréquences dans la salle d’écoute (après modifications et corrections simples mais très efficaces, diagnostiquées et pilotées à distance par des maîtres).
J’ai du boulot par dessus la tête, mais il fait beau, et comme c’est les vacances pour les veinards, le fond sonore parisien est inhabituellement calme à l’extérieur, invite au plaisir.
OK, c’est parti pour les Concorde.
Bicablage sur les doubles borniers de l’Audiomat, bornes 8 ohms (les plus adaptées aux JMR, quel que soit le modèle et son impédance annoncée), cables de modulation sur Line 1, la privilégiée (cablage interne plus élaboré que pour les autres lignes d’entrée).
Un CD, ou plutôt un SACD dans le lecteur (3D Lab Sonata) :
Carlos V, Jordi Savall, l’ensemble Espérion XXI et la Capella Reial de Catalunya, Aliavox AVSA 9814.
Play>
…
C’est beau, ça roule, la musique est belle. J’écoute un peu, les sons sont charnus, le rodage de l’Audiomat est bien avancé. Bon, je vais travailler un peu, je laisse tourner pendant ce temps.
Sauf que …
Bougre d’âne ! le lecteur est paramétré pour la lecture de la piste SACD multicanale, sortie en 5.1. Qué nouille ! C’est tout moi, ça !
Bon. Ecran de monitoring en route, menu à l’écran, en 4 clics, la lecture de la piste SACD stéréo est programmée, et réglage pour sortie pour 2 HP plutôt que 5.1.
Et puis quelques minutes de chauffe. Ah ben oui !...Pas pareil !… Autre dimension. Pas celle du multicanal bien sûr, et je n’ai pas d’ampli multicanal Audiomat sous le coude, ni ailleurs, pour personne.
Pis de toute façon, le SACD n’est que stéréo.
Du grain, du boyau, des tessitures de voix, une collégiale dont on sent bien la pierre et les réverbérations particulières qu’elle engendre ;
Ca vit tout ça, on ne veut rien perdre, on tend les oreilles et les sens, on attend et on accompagne les montées vocales que l’on sait poindre, toute l’énergie, la symbiose des membres du chœur, le plaisir des musiciens à s’accorder si bien ensemble, le tout (le chœur) bien supérieur à la somme des parties (chaque interprète) et la jouissance de ce résultat, en même temps que l’attention à préserver cet équilibre instable et fugace…
Je vous le dis, les poils de bras tout hérissés.
Ca, c’est les Concorde. La richesse, l’émotion, la cohérence, la précision, l’émotion, jamais je ne les avais perçus si intensément. Et si c’est possible à partir de maintenant, c’est l’Opéra qui apporte sa magnifique contribution.
Samedi 28 avril 2007:
Ca, c’était il y a quelques jours. Et puis ce soir, après une belle journée d’écoute entre amis, des essais divers, et une belle AG suivie d’un concert de grande classe, je suis rentré tard, et je n’ai pu résister. Encore les Concorde, encore l’Audiomat Opéra Référence.
Après le magnifique concert, où nous avions la grande chance d’une rare proximité, avec des interprètes maîtrisant parfaitement leur jeu, d’une grande expressivité sur des œuvres plutôt complexes, l’envie de retrouver la force, la puissance d’émotion des instruments et des artistes.
Jordi Savall toujours, seul à la viole de gambe (c’est ce que j’ai trouvé de plus proche du violoncelle de ce soir) : Thomas Hume (Aliavox). Je retrouve le grain des cordes, le léger crissement de l’archet, ou les cordes presque sauvagement agrippées par les crins, les sons et vibrations de l’ébénisterie de l’instrument, le souffle et les prises de respiration de l’interprète, l’énergie, les bruits annexes de bois, les pizzicatis, les notes glissées parfois.
Un p’tit dessert, avant de sortir : Oscar Peterson Trio : batterie, piano, contrebasse. Des standards, et malgré l’age des prises de son et le mixage très stéréo 70’ (les années 1970), une très belle présence, et des instruments particulièrement vivants là encore. Les très légers marmonnements du bassiste chantant intérieurement sa partition tout en jouant, détails que je n’avais ni détaillés ni même perçus jusqu'alors, et les graves de la contrebasse tenues avec un réalisme, une ampleur, une chair qui font oublier tous les critères de retranscription pour ne laisser que l’émotion que ne manque pas de susciter l’écoute.
Assurément, je tiens là une ensemble de haute volée, et l’Audiomat parfait cette lente construction, débutée il y a plus d’un an par l’acquisition de ces Concorde Signature.
Petit apparté : Lors des écoutes avant l’AG, j’ai eu le plaisir d’essayer à la maison notamment le Manley Stingray de Christian (modèle un poil tweaké par son ancien proprio, qui le connaît bien puisque co-réalisateur de ce modèle, d’après ce que j’ai cru comprendre). Contrairement à ce que j’avais supposé, il pilote les Concorde sans faillir, sans le moindre essoufflement. Une belle machine, avec tous les bienfaits du tube.
Et alors, me direz-vous, par rapport à l’Audiomat, c’est quoi, et pis c’est combien d’abord, ces histoires ?
Coté prix, c’est 5400€ l’Audiomat Opéra Référence, c’est 2800€ le Stingray. (prix publics, en vente dans toutes les bonnes crèmeries).
Coté rendu, les échelles de prix sont respectées, comme bien souvent dans le matériel de qualité :
Le Stingray fait du très beau travail, sur certains points supérieur à des électroniques transistor de cette gamme de prix, en présence et chair des sons notamment, avec un très beau « grain » des instruments.
Le look, le design de l’appareil en lui même est remarquable, sa conception parfaitement lisible.
L’Audiomat, logiquement, d’une très belle conception et d’une réalisation irréprochable, va au delà du Stingray sur bien des critères. J’ai ressenti une ampleur bien supérieure, il m’a semblé une bande passante un poil plus large, et une plus grande aération des sons.
Une mention spéciale au cable d’alimentation du Stingray, fabrication spéciale par Christian ou pour lui, je ne sais plus. Par curiosité, je m’en suis servi sur l’Audiomat. Je ne suis pas sûr de moi (j’ai pas mal abusé du jus d’orange à l’AG), mais il me semble bien avoir perçu une amélioration de la fluidité des sons, sans que je puisse m’en expliquer rationnellement les causes. A vérifier, et tester plus longuement, et avec d’autres pochtrons pour valider, mais mon sentiment est plutôt positif.
Une belle expérience que ce mariage JMR/Audiomat. Bon, c’est vrai, il ne s’agit pas là des modèles d’entrée de gamme, mais je sais par ailleurs que ce mariage fonctionne à tous les niveaux de matériels de ces 2 fabricants passionnés.
La suite de mes petites recherches de qualité, c’est à priori la possibilité de remédier à ces variabilités de qualité de courant qui transforment la programmation d’écoutes en parties de poker, tant le courant de mauvaise qualité pénalise parfois la qualité de retranscription musicale.
Essais donc dès que possible de transfos d’isolement, pour tenter de garantir une qualité constante d’écoute, et pas seulement en milieu de matinée et fin de soirée comme bien souvent.
A suivre donc.
Bonne journée, bonne musique à tous, et merci aux interprètes, comme aux fabricants qui permettent ces belles et riches émotions, à partager sans modération.
Xavier