Spartacus74 a écrit:[...]J'espère que je pollue pas trop ce topic, je suis curieux de vous entendre m'expliquer cette techno, car à en croire les journalistes, c'est REVOLUTIONNAIRE...
Salut, petit cours de rattrapage alors
Au niveau du vocabulaire:
- NuForce est du class D
- Icepower est aussi du class D
Mais ni l'un ni l'autre ne sont des amplis numériques, UcD non plus, ce sont
des amplis analogiques à commutation.
Il existe cependant des amplis à commutation un peu numériques (puisque le modulateur l'est), chez TacT notamment.
Voici le principe d'un class D analogique de base:
Le signal à amplifier (à gauche) est analogique; il est ensuite modulé en PWM par exemple, c'est la modulation la plus courante en class D (mais pas la seule, et il existe plusieurs variantes de PWM).
En PWM, c'est la largeur des créneaux qui code la musique: il n'y aucun nombre représentant cette largeur, donc ce n'est pas numérique, tout simplement.
Voici comment on peut générer un tel signal, ici un sinus à moduler (en vert): on le compare électriquement avec un signal très rapide en dent de scie (le bleu), genre 10 x plus rapide que la fréquence audio la plus haute, voici le résultat:
Attention ce n'est pas la seule méthode, et justement pas celle utilisée par les amplis dont on parle ici, mais la plus simple à comprendre pour débuter!
Le signal modulé PWM est ensuite amplifié par des transistors: vu la forme du signal (celui en rose donc), ils marchent exclusivement en ON/OFF (d'où le terme commutation, switching en anglais): ils ne consomment de ce fait presque rien, ne chauffent presque pas, c'est tout l'intérêt du principe et la raison pour laquelle on a modulé la musique en un signal en créneau. Le nom class D désigne ce fonctionnement particulier en tout ou rien de l'étage d'amplication.
Enfin le signal amplifié est filtré en passe-bas dans l'ampli, c'est la "démodulation".
Les avantages:
- consommation, coût/poids de l'alim
- fortes puissances possibles à faible encombrement
Les inconvénients du schéma
de base:
- vulnérabilité aux fluctations de l'alim (le niveau haut et bas du créneau doivent être très précis)
- vulnérabilité aux fluctations temporelles des fronts des créneaux (c'est logique!)
- sensibilité à l'impédance de la charge (elle modifie le filtre de démodulation)
- distorsions intrinsèques au PWM, nécessitant une haute fréquence de porteuse pour qu'elles n'entachent pas la bande audio
- rayonnement électromagnétique du aux hautes fréquences en présence
etc...
Ce type d'ampli existe depuis des décennies (commande de moteurs, autoradios, caissons de basse...), ce qui est nouveau et récent (quelques années), c'est que les performances technologiques des transistors et surtout
les idées d'amélioration du schéma de base, ont permis aujourd'hui une qualité véritablement Hi-Fi de la class D, sur toute la bande audio!
cdlt,
GBo