olicox a écrit:Je vais à mon tour poster un témoignage d'écoute comparative que j'ai put faire entre mon ex platine TD clearaudio et mon CD marantz SA8400 (je rappelle qu'ils coutaient rigoureusement le même prix en neuf à l'époque des test)
La différence entre eux était leur signature sonore, trasnsparente, charnelle, avec des timbres riches pour la Marantz, et plutôt droite, sans effet de style, avec un médium un peu reculé pour la clearaudio.
On commençait avec la Marantz: La musique était clairement enjôleuse, avec un aigu défini et nuancé, de même que le grâve, mais le plus flagrant, c'était ce médium (avec mon ampli), qui donnait l'impression que l'artiste était devant nous.
Puis, on passait an vinyle, avec comme première sensation un recul du médium, mais aussi, une impression dérangeante, que la musique coulait plus naturellement, et qui mettait alors à jour une certaine crispation sur la musique jouée par le CD (crispation qui passait inaperçue avant la comparaison).
Décision fut prise alors de pousser plus avant cette impression, avec un maxi 45 tours de Europe, le fameux "final count down", que je posséde aussi en CD.
Première écoute sur la clearaudio, avec le volume poussé assez fort. La musique part, puis le chanteur (plutôt devrais-je dire le hurleur) pousse ses premières vocalises. On écoute le disque jusqu'au bout afin de bien s'imprégner de la musique et pouvoir plus facilement ressentir une éventuelle différence avec le CD.
Seconde écoute avec le CD. On baisse un peu le volume sur les premières secondes, pour avoir le même niveau qu'avec le vinyle. La musique part, la première différence qui saute aux oreilles, c'est un son qui remplit plus l'espace.
Puis, le chanteur arrive, nous scrutons attentivement les différences. Dès la première seconde, c'est saignements d'oreilles et grincements de dents, tellement la distortion est envahissante !
A la demande générale, le disque est stoppé au bout d'une vingtaine de secondes, l'un des invités s'est même éloigné de la pièce. Personne ne s'attendait à ça.
Par la suite, tous les comparatifs ont confirmés cette impression de crispation de la musique sur le CD.
Un dernier mot juste pour dire que l'on m'a offert le dernier album de U2 en vinyle. Je ne l'ai jamais écouté jusqu'au bout. Je n'en ai aucune preuve matérielle, mais à l'écoute pour moi, cet enregistrement est issu du numérique car je retrouve la même crispation que sur le cd, mais en beaucoup plus fort.
Il faut dire aussi que la clearaudio est une véritable loupe, et qu'elle fait ressortir le moindre écart à ce niveau.
Pour l'album pink floyd, j'en ai un, et je confirme la supériorité de l'enrigistrement vinyl, (chez moi, c'est surtout au niveau de l'image stéréo que c'est flagrant car les diverses réverbérations sont évidentes).
Olicox
Très pertinent, comme commentaire: je suis un adepte de 33 t à hautes doses, et pourtant j'écoute du vinyl sur une platine médiocre (vieille Lenco) en parfait état, mais rien à voir avec une Clearaudio. Je m'étonne d'ailleurs que TOUT LE MONDE mette en avant le côté "facilité de mise en oeuvre" du CD, comparé au vinyl qui nécessiterait des gros modèles au prix prohibitif. Pour moi, c'est l'inverse: il faut vraiment ramer et banquer pour trouver un lecteur CD digne de ce nom, et soigner le câblage, les associations d'électronique, etc... Alors que le vinyl a une pêche quasi immédiate. Qui peut être optimisée, certes, avec du matos haut de gamme.
En fait, je pense que le CD nous a éloigné d'une certaine vérité sonore plus globale, agréable, émotionnelle, qui permettait de mieux entrer dans la musique, sans avoir besoin pour cela d'entendre les moindres micro-détails de l'oeuvre, supposés indispensables à l'écoute à l'heure actuelle... Les journaleux hifi nous parlent de "transparence", de "très grand pouvoir de résolution", etc... Et c'est bien le problème, à mon sens! A force de courir après la haute définition, nous la confondons avec la réalité des timbres.
J'écoute des 33t que je possède aussi en CD: Pink Floyd, Robert Cray, The Stooges, Jimi Hendrix (certains pirates valent leur pesant de Neuros), Santana, Uzeb, Derek and The Dominos: il n'y a vraiment pas photo, dans l'ensemble, même remastérisés, les CD sont au mieux agréables, mais rarement fantastiques. Et cela n'a rien à voir avec de la "fausse chaleur"! Sur le premier album des Stooges, par exemple, le vinyl parvient à restituer le son graillonnant, avec la distorsion des amplis de guitare poussée à fond, de ces jeunes garnements qui trituraient leurs potards pour avoir un son aussi dégueulasse que possible. Sur la version CD, ce côté crade disparaît purement et simplement, le son est comme asseptisé, nettoyé, purifié. Ce qui rend le remaster inécoutable, sauf pour ceux qui n'ont jamais entendu l'original (si je puis dire). Et on peut affirmer la même chose à propos de beaucoup d'oeuvres des années 60-70.
Pour les enregistrements actuels, la question ne se pose plus en ces termes: il n'y a pas de transfert, de remaster, nous pouvons entendre le disque tel qu'il a été enregistré, avec une console numérique, et un parti pris inévitable: celui de la limpidité, de la transparence. Le matériel actuel, dans les studios, reflète à mon avis les choix technologiques des années 80. A savoir un signal numérique, propre, net, impeccable, mais sans âme.
Peut-être que les adeptes du vintage le ressentent confusément: à une certaine époque, il suffisait d'une bonne paire de petites enceintes closes, avec un ampli et une platine convenables, mais sans plus, et la musique était là. Et personne ne se prenait la tête à vouloir entendre le moindre micro-détail: on tapait du pied, l'essentiel était audible, et peu importait le superflu.
Bon, je passerai probablement pour un vieux ronchon en attaquant la restitution "pure" du CD, m'enfin tant pis
. J'aime aussi les enceintes closes ET vintage, genre Béovox S60, c'est là dessus que j'écoute mes précieuses galettes.
Finalement, l'intérêt du CD, c'est d'abord de pouvoir écouter de la musique TOUS LES JOURS, sans jamais user le support. Ce que le vinyl ne pouvait proposer