lau1967 a écrit:En vous lisant je retrouve une vision partiale de l'oeuvre de Clint Eastwood, et une comparaison aberrante avec un yes man qui a pondu des films de commande pour la plupart insipides. Faire une allusion voilée de mépris à ses bluettes dont vous préférez ne pas parler, c'est dénigrer un pan important de sa filmographie dont je ne citerai "que" Sur la route de Madison et Honkytonk man qui sont à mes yeux, et je ne crois pas être le seul, de très beau films, touchants, sensibles et beaux sans être mièvres.
C'est votre droit le plus strict. Reste que je pourrais discuter la manière dont vous disqualifiez l'oeuvre d'Andrew McLaglen en la réduisant à "un yes man qui a pondu des films de commande pour la plupart insipides". Pourquoi Eastwood aurait-il droit a priori à notre considération distinguée et pas le cinéaste que je citais ?
Comme ni vous ni moi ne postulons à Libération, restons en là . J'établis un postulat, subjectif et donc contestable: le cinéma de Clint Eastwood tend dans son ensemble vers la forme illustrée majoritairement dans le cinéma américain par Andrew McLaglen. On retrouve cette filiation dans les genres abordés (films d'action, western, films de guerre) et dans la forme des films, brutalité, un héros solitaire qui se définit par l'action (comme l'est souvent John Wayne chez McLaglen ou bien encore James Stewart), volonté de présenter la violence sous toutes ses formes (y compris les plus ambigües) et une interrogation sur ce qu'est la guerre (revoyez les Oies Sauvages ou la Brigade du Diable). Et surtout une volonté d'inscrire sa filmographie dans des genres balisés avec des marqueurs très forts dans les récits filmiques.
Penser que le cinéma de Clint Eastwood serait sur quelque point original ou atypique est une vue de l'esprit: ses films reproduisent fidèlement des schémas déjà bien connus et illustrés par Andrew McLaglen, mais aussi Aldrich, Fuller ou Don Siegel. Et plutôt que de pratiquer l'anathème, je vous invite à le vérifier en comparant par exemple "Impitoyable" avec des modèles comme "Shenandoah" (comparez le personnage de James Stewart avec les héros de Eastwood) ou bien "Chisum"...
Je n'ai rien contre les films de Clint Eastwood (j'en apprécie certains), mais je trouve toujours surprenant la manière dont ses admirateurs dénigrent les modèles de son cinéma.
Cordialement,