GBo, comme tout outil, l'analyse d'un histogramme est un acte qu'il faut mener avec précaution et discernement.
D'abord, comme tu l'a relevé précédemment, je m'intéresse personnellement à la notion de dynamique telle qu'elle est définie en traitement du signal : la dynamique d'un signal est l'écart entre le niveau le plus haut et le niveau le plus bas du signal. Lorsqu'on passe d'un écart en dB à un écart en dB RMS, on introduit en plus un moyennage qui va "lisser" le résultat et donc un degré de liberté supplémentaire à ajuster. Perso (mais c'est criticable) je m'intéresse ici plutôt à l'aspect dynamique quasi instantannée (petite fenêtre temporelle pour calculer la valeur RMS). A la limite, je me fiche de savoir comment le cerveau va réagir et je prends uniqt le point de vue du traiteur de signaux qui analyse son signal dynamique et qui rouspète quand cette dynamique ne réflète pas le contenu sonore de la source.
Ensuite entre le niveau RMS le + bas (dû au bruit de mesure présent ds le signal) et le niveau RMS le + haut (dû à la plus forte crête), on va trouver :
- les bruits de salles,
- les queues de reverb
- les extinctions de notes
- les respirations des musiciens
- les instruments
- etc.
Dès l'instant ou temporellement, tous ces signaux ne sont pas couvert par d'autres, ils finissent forcément leur vie dans le bruit de mesure (il n'y a pas d'autres choix possibles). Donc ils sont d'un point de vue "signal" soit occultés par qq chose de plus fort à cet instant-là, soit noyés ds le bruit de mesure, soit bien présents.
Un histogramme présente tous ces niveaux sur une échelle horizontale en dB RMS sans s'occuper de ce qui les a engendré. Le bruit de mesure sera à l'extrème gauche et la plus forte crête à l'extrème droite. Entre les deux, on a le reste.
Dans ce reste, avec un peu d'expérience et en s'aidant du contenu du wave, il est généralement possible de savoir comment se répartit ce "reste" en terme de niveaux sonores. Dans le doute, on peut même sélectionner une petit partie du wave, en tracer l'histo, et voir comment cet extrait participe à l'histogramme complet du morceau.
Pour des analyses sommaires (par exemple déterminer si le morceau a été massivement compressé ou pas), c'est largement suffisant.
De plus, en fixant un seuil raisonnable (une barre horizontale), on peut aussi avoir une bonne idée de la dynamique du morceau :
on dira alors par exemple que 95% du morceau (aire de l'histo située au dessus de la barre horizontale) à une dynamique comprise entre -xx dBFS et +xx dBFS (valeurs données par les 2 intersections droite et gauche de la courbe de l'histogramme avec la barre horizontale). Ce qui se situe en dessous de cette barre ne sera pas pris en compte ds cette analyse et sera :
- le bruit de mesure,
- les extinctions de tous les autres bruits non couverts par d'autres bruits.
Une pièce normale calme a un niveau sonore situé entre 40 et 30 (pièce TRES calme) dB SPL. Si tu t'autorise un niveau crête à 100 dB SPL (histoire de ne pas être sourd à 60 ans
), ça te laisse 60 à 70 dB utile pour écouter un CD. Un bon CD, est alors un CD qui exploite intelligemment cette plage.
Personnellement, j'ai à la maison des conditions exeptionnelles qui me permette d'avoir un peu plus de 90 dB SPL de plage d'écoute (j'ai fixé mon max à 100 dB SPL même si je pourrais monter plus haut). Je suis donc naturellement un peu plus exigeant sur la plage dynamique des CD
Il n'en reste pas moins que pour des analyses plus poussée, l'histogramme peut vite se révéler insuffisant : pour certains morceaux, il m'est difficile de dire en toute objectivité s'ils sont compressé ou pas à la vue de l'histogramme. il semble qu'on puisse néanmoins le faire avec d'autres outils d'analyse statistique de répartition plus poussés (j'avais mis un lien sur un tel outil ds le topic dédié au CD PAV n°4).
@+
Emmanuel